Le Tapir malais

Le 16/10/2016.

Nom scientifique : Tapirus indicus

Synonyme : Tapir à chabraque, Tapir d'Asie, Tapir de Malaisie.

Classe : Mammifères

Ordre : Périssodactyles

Famille : Tapiridés

Le couple "TIOMAN" et "HARAPAN", le 24/04/2018.

Description : espèce au corps massif et trapu, facile à distinguer des autres Tapirs avec son pelage court, noir à l'exception d'une grande tache blanche sur le dos et les flancs ; le bout des oreilles est également blanc. Femelle généralement plus grande que le mâle. Courte queue, trompe préhensile, longue et flexible, petits yeux ronds aux iris noirs, oreilles petites, ovales et dressées. Jambes longues et épaisses, terminées par 4 doigts écartés au bout des membres antérieurs, et seulement 3 au bout des membres postérieurs. Queue très brève.

Longueur (corps) : 1,8 à 2,5 m.

Longueur (queue) :  5 à 10 cm.

Hauteur (à l'épaule) : 90 à 110 cm.

Poids : 250 à 320 kg, parfois jusqu'à 540 kg.

Durée de vie : 25 à 30 ans (dans la nature) ; jusqu'à 50 ans (en captivité).

Aire de répartition : Asie du Sud-Est, de la Birmanie et de la Thaïlande à l'Indonésie (île de Sumatra). Des données éparses - et parfois récentes - ont signalé sa présence dans d'autres pays (Laos, Cambodge, île de Bornéo... et même en Chine) mais n'ont pas été confirmées.

Habitat : forêts tropicales humides, en plaine et en colline.

Comportement : ce tapir a des moeurs nocturnes ou crépusculaires.

Il préfère les habitats humides, même s'il est capable de grimper des pentes abruptes.

Il a une mauvaise vue (tant sur terre que dans l'eau, où il passe la majorité de son temps) mais dispose d'excellents sens de l'ouïe et de l'odorat.

Il vit solitaire, les territoires des différents individus se recoupent souvent. Le domaine d'un mâle est d'environ 13 km² et recoupe ceux de plusieurs femelles. En période de reproduction, les mâles peuvent se battre pour l'accès aux femelles, mais ne côtoient ces dernières qu'au moment de l'accouplement. Ils ne s'occupent pas des petits.

Il marque son territoire en déposant de l'urine et des excréments sur les plantes.

Il se déplace lentement, avec des arrêts fréquents pour se nourrir ou renifler les marques (urine) de ses congénères.

Par contre, quand il est attaqué, il peut courir ou bien riposter avec ses dents puissantes.

Ses prédateurs naturels sont le Tigre et la Panthère.

Les Tapirs malais communiquent avec des sifflements aigus et des grincements.

Alimentation : feuilles, pousses, bourgeons, branches, tiges, fruits, graines, racines. 115 espèces composent son alimentation dans la nature, parmi lesquelles une trentaine sont préférées.

Reproduction : l'accouplement a lieu entre avril et juin, la femelle se reproduit une fois tous les 2 ans. La gestation dure 390 à 400 jours et donne lieu à la naissance d'un seul petit qui pèse environ 6,8 kg. Il grandit plus vite que les jeunes des autres espèces de Tapirs. Le sevrage a lieu entre 6 mois et 1 an. Le jeune est couvert de rayures pendant son enfance et gagne son pelage définitif à l'âge de 8 mois.

La maturité sexuelle est atteinte à 3 ans.

Le 11/06/2016.

Statut IUCN : en danger

Menaces et protection : il est menacé par la déforestation, la construction de barrages, la chasse, les collisions avec les véhicules et (dans une moindre mesure) le commerce illégal. Il est actuellement considéré comme une espèce en danger. La population globale de l'espèce est évaluée entre 2.000 et 2.500 animaux dans la nature - avec une tendance des effectifs à la baisse - et 200 en captivité.

Toutefois il est épargné par les chasseurs dans plusieurs pays de son aire de répartition où la population (musulmane) le considère comme un porc (et donc "impur").

La présence de cet animal est essentielle à la bonne santé des forêts dans lesquelles il vit : les graines contenues dans ses excréments ont de meilleures chances de germer, étant placées dans un "engrais" naturel !

Son commerce international est interdit (espèce inscrite à l'annexe I de la Convention de Washington ou CITES) depuis 1975.

Peu de zoos en possèdent : seulement 20 en Europe (source : Zootierliste, données de juin 2023)... mais pas moins de 7 en France. Il fait l'objet d'un programme d'élevage européen (EEP) géré par l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA).

Au Zooparc de Beauval : 1 couple composé du mâle TIOMAN et de la femelle HARAPAN est arrivé en 2010, et présenté dans un enclos de la zone asiatique, en cohabitation avec des Cerfs-cochons, des Muntjacs de Reeves, des Grues à cou blanc et (un temps) des Tadornes radjahs. La femelle HARAPAN (née le 22/06/2009 au Zoo de Belfast en Irlande du Nord) est morte d'une insuffisance rénale le 21/11/2018 ; son compagnon, le mâle TIOMAN, a été rejoint par la femelle UTARI arrivée du Zoo d'Anvers (Belgique) à la fin de septembre 2020.

Reproduction :

• 1 mâle "TENGAH" né le 17/11/2014, transféré à la Ménagerie du Jardin des Plantes (Paris) le 05/01/2016 ;
• 1 femelle "RAWA" née le 02/05/2017, transférée au Zoo de Fuengirola (Espagne) au printemps 2018.

Le savez-vous ?

• c'est le plus grand des tapirs, et aussi le seul à ne pas provenir de l'Amérique tropicale ;
• sa couleur blanche et noire lui sert de camouflage dans les épaisses forêts d'Asie (comme pour le Panda géant de Chine !). Il en est de même de la livrée bigarrée des petits ;
• le nom de "Tapir à chabraque" se réfère aux selles anciennement utilisées par les hussards pour couvrir le dos de leurs chevaux ;
• il a 4 doigts à chaque patte avant et 3 à chaque patte arrière ;
• son crâne est surmonté d'une curieuse crête, qui sert à la fixation de ses muscles faciaux ;
• certains spécimens de cette espèce ont le pelage tout noir (variation dite "mélanisme", également présente chez d'autres animaux comme le Jaguar ou le Léopard) ; l'un d'eux a été présenté au Zoo de Rotterdam (Pays-Bas) en 1924 et 2 autres ont été observés durant une campagne d'études dans la réserve de Jerangau (Malaisie) en 2000 !
• en Chine (où il vivait peut-être autrefois), cet animal aurait été à l'origine de la légende du "mé", un fabuleux animal mangeur de métal ;
  
• il se sert de sa trompe pour ramasser et tenir sa nourriture, avant de la briser avec ses dents.