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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
16 février 2024

Le Pygargue à queue blanche

1 (1608)Le 19/09/2014.

Nom scientifiqueHaliaeetus albicilla

Synonyme : Grand Aigle de mer, Aigle barbu, Haliète albicille, Huard, Orfraie.

Classe : Oiseaux

Ordre : Accipitriformes

Famille : Accipitridés

Description : rapace massif et de très grande taille, aux ailes larges et à la queue cunéiforme. Plumage brun foncé sauf la tête et la base du cou plus clairs, voire blancs chez les oiseaux âgés. La queue est typiquement blanche chez les adultes. Pattes jaunes en partie emplumées, tête large et bec jaune très massif. Le jeune est beaucoup plus foncé et gagne son plumage adulte en 5 ou 6 ans.

Longueur : 69 à 91 cm.

Envergure : 240 cm.

Poids : 4 à 6 kg.

Aire de répartition : Europe du Nord et Groenland, Sibérie. En Europe, il est surtout présent dans les pays suivants : Norvège, Allemagne du Nord, Pays Baltes, Pologne et Russie. Deux sous-espèces : H. albicilla albicilla et H. a. groenlandicus.

Habitat : côtes, rivières, fleuves, lacs, toundras, forêts tempérées et boréales.

Comportement : il est criard et se signale avec des appels puissants (d'où l'expression populaire "pousser des cris d'orfraie" qui se rapporte à ce rapace !).

Il repère ses proies à l'affût ou bien il les surprend en volant, soit au moyen d'un vol bas, soit au moyen d'un repérage en altitude. Très endurant, il les poursuit au vol jusqu'à épuisement.

La capture des poissons se fait en eau calme, le plus souvent au moyen d'un vol rasant (plus rarement en piqué), le rapace projetant ses serres dans l'eau pour attraper sa victime, qu'il saisit souvent au moment où elle remonte à la surface après avoir tenté une première fois de lui échapper. Il peut lui arriver de capturer des poissons en restant immobile sur le bord ou même en pataugeant en eau peu profonde.

Il tient ses ailes tendues à plat ou légèrement arquées quand il plane (style évoquant celui des vautours). Le plus souvent son vol est une alternance de quelques battements peu profonds avec de courtes séquences planées.

Il passe aussi beaucoup de temps perché.

C'est un oiseau sédentaire, sauf chez les jeunes et les populations les plus nordiques.

Hors de la période de reproduction, il est étonnamment discret en dépit de sa taille formidable.

Alimentation : oiseaux (surtout espèces aquatiques : canards, foulques, oies..., mais aussi d'autres tels les corbeaux), mammifères, poissons et charognes.

Reproduction : les couples sont unis pour la vie et se reproduisent sur le même territoire chaque année. Ils effectuent des parades aériennes au printemps, le mâle et la femelle effectuant des vols acrobatiques jusqu'à 200 mètres au-dessus du sol !

Le nid, très volumineux, est construit au sommet d'un grand arbre (Pin sylvestre, Hêtre...) ou d'une falaise inaccessible, parfois situé à plusieurs kilomètres de distance des lieux où il s'alimente.

La femelle dépose de 2 à 3 oeufs blancs à des intervalles de 2 à 5 jours, ce qui fait que les éclosions des jeunes sont échelonnées. La couvaison dure 35 à 45 jours, elle est assurée par les deux parents mais surtout par la femelle qui surveille en permanence les poussins pendant les 2 premières semaines de leur vie.

Les jeunes volent à l'âge de 2 mois et demi, mais ne sont indépendants de leurs parents que vers l'âge de 5 mois.

Statut IUCN : préoccupation mineure

1 (10700)Le 12/11/2017.

Menaces et protection : après avoir été fortement menacé d'extinction au milieu du 20ème siècle (avec la chute de ses effectifs et sa disparition en tant qu'espèce nicheuse de plusieurs pays dont la France) sous l'effet de la chasse, des empoisonnements volontaires ou non, de la pollution des eaux, de la destruction des zones humides et des prélèvements d'oeufs et de poussins, le Pygargue à queue blanche voit ses populations augmenter à nouveau depuis quelques décennies grâce à l'abandon des pesticides les plus toxiques et à une politique de protection réalisée à l'échelle pan-européenne (Directive Oiseaux) et à celle des nations (en France, l'espèce est totalement protégée depuis l'arrêté ministériel du 17/04/1981).

Aujourd'hui l'Europe compte environ 11.000 couples de ce majestueux rapace.

Depuis le milieu des années 2010 le Pygargue à queue blanche est redevenu nicheur en France, avec un couple reproducteur cantonné au Lac du Der (Champagne). Depuis 2022 il fait aussi l'objet d'un programme de réintroduction autour du Lac Léman et du Haut-Rhône français, en cours de réalisation.

Depuis 1977 elle est classée à l'annexe I de la Convention de Washington ou CITES, ce qui signifie que son commerce est interdit.

Il est fréquent dans les parcs zoologiques et ornithologiques : rien qu'en Europe, ex-URSS et au Proche-Orient, 168 collections en ont (source : Zootierliste, données de fév. 2024) dont 11 parcs français. Ailleurs on peut en voir dans 1 parc aux Etats-Unis (World Bird Sanctuary à Valley Park) et dans au moins 6 parcs asiatiques (Chine, Japon et Corée du Sud).

Au Zooparc de Beauval : un couple vit dans les volières à rapaces proches de l'entrée ; 1 ou 2 individus sont présentés (en même temps que d'autres espèces de pygargues : le Pygargue à tête blanche d'Amérique du Nord et le Pygargue vocifère d'Afrique) lors du spectacle des oiseaux présenté en été. Reproduction : pas à ma connaissance.

Le savez-vous ?

  • son nom de genre Haliaeetus signifie littéralement "l'Aigle de la mer", eu égard au mode de vie partiellement maritime des pygargues (et de cette espèce en particulier) ;
  • ce rapace est un très proche cousin du Pygargue à tête blanche ou "Aigle chauve", emblème des Etats-Unis d'Amérique et également présent à Beauval.
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