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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
31 janvier 2024

Le Panda roux

1 (104)Le 24/01/2013.

Nom scientifique : Ailurus fulgens

Synonymes : Petit Panda, Panda doré, Panda éclatant, Panda fuligineux, Panda rouge, Renard de feu.

1 (2054)Le 22/01/2015.

Classe : Mammifères

Ordre : Carnivores

Famille : Ailuridés

Description : carnivore de la taille d'un renard, à l'aspect typique : pelage roux, masque blanc et brun sur le bout des oreilles, les sourcils et les joues, museau et gueule noirs ; les parties inférieures du corps sont d'un brun plus sombre, tirant sur le noir ; pattes courtes et noires ; longue queue ornée de 9 bandes blanches et jaunes, finissant par une touffe noire ; mains composées de cinq doigts terminés par des griffes puissantes et semi-rétractiles ; face ronde avec des moustaches assez longues, oreilles de forme triangulaire ; crâne large et mâchoire inférieure puissante. La fourrure est dense et laineuse.

Il n'y a pas de différence de morphologie ou de couleur entre les mâles et les femelles.

1 (114)Avec un Muntjac de Reeves, le 24/01/2013.

Longueur (corps) : 50 à 65 cm.

Longueur (queue) : 28 à 60 cm.

Poids : 3,5 à 6,2 kg (mâle) ; 3 à 6 kg (femelle).

Durée de vie : 8 à 14 ans (dans la nature) ; 13 à 19 ans (en captivité).

Aire de répartition : région de l'Himalaya. Il en existe 2 sous-espèces (peut-être deux espèces différentes ?), le Panda roux de l'Inde (Ailurus fulgens fulgens) qui vit en Inde, au Népal, etc... et le Panda roux de Styan (Ailurus fulgens styani) présent en Chine et Birmanie.

Habitat : forêts de bambous tempérées et subtropicales, surtout entre 2.000 et 4.800 mètres d'altitude mais il descend localement jusqu'à 200 mètres !

Comportement : c'est surtout un animal solitaire (sauf en période de reproduction) et arboricole dont le métabolisme est très lent (comparable à celui des Paresseux !) du fait de la pauvreté de son alimentation. Il est actif à l'aube, au crépuscule et pendant la nuit.

Il saisit sa nourriture avec ses mains.

Sa queue lui sert de balancier quand il se déplace dans les branches, mais elle reste horizontale lorsqu'il marche à terre. Sa démarche est dandinante et peut apparaître maladroite.

Il marque son territoire avec de l'urine et avec une sécrétion musquée provenant de ses glandes anales. Les Pandas roux communiquent aussi entre eux par des vocalisations.

Dans son milieu de vie, il a peu de prédateurs sinon la Panthère des neiges. Quand il est attaqué, il peut se défendre avec ses griffes semi-rétractiles (y compris en se dressant pour paraître plus grand !) ou s'enfuir en grimpant dans un arbre ou dans des rochers.

Il est très résistant au froid, grâce à sa fourrure épaisse, à la queue dont il se sert pour couvrir sa face quand il se repose, et même aux poils blancs et épais qui recouvrent la plante de ses pieds (et lui fournissent de la chaleur). Inversement, quand la température est chaude, il va s'allonger sur une branche, les pattes pendantes.

Au réveil, il se nettoie le pelage à la manière d'un chat.

1 (2358)Le 02/04/2015.

Alimentation : comme le Panda géant, il est surtout végétarien. Il s'alimente de feuilles et pousses de bambou (qui constituent les deux tiers de son régime alimentaire), mais aussi de fruits et baies, de glands, de racines, de plantes grasses, de fleurs, de champignons, d'écorces, de lichens et d'herbes diverses. Il mange parfois des oeufs, des oisillons, des petits mammifères, des lézards, des insectes, des larves et même des poissons (!) mais les produits animaux ne comptent que pour une petite partie de son régime alimentaire.

Le bambou étant une nourriture pauvre sur un plan nutritionnel, le Panda roux doit en manger une grande quantité chaque jour : plus de 4 kg de pousses fraîches et de 1,5 kg de feuilles fraîches (soit l'équivalent de son propre poids !).

1 (9271)Le 20/08/2017.

Reproduction : les mâles vivent solitaires et ne s'aventurent sur le territoire des femelles que pour s'accoupler, entre mi-janvier et début mars. Le mâle pousse des cris puissants pour attirer sa partenaire.

1 (3081)Couple de Pandas roux, le 17/01/2016.

Après une gestation de 135 jours environ pendant laquelle elle garnit un nid (arbre creux, crevasse...) avec des bâtons, de l'herbe et des feuilles, la femelle donne naissance à 1 ou 2 petits (parfois jusqu'à 4) aveugles et sourds, mais couverts de fourrure grise et pesant 100 à 130 grammes ; dans les derniers jours avant la mise bas, la femelle engraisse et devient particulièrement léthargique.

La femelle reconnaît ses petits à l'odeur, et passe 60 à 90% de son temps avec eux pendant les premiers jours de leur vie.

Entièrement dépendants de leur mère, les jeunes ouvrent les yeux à 18 jours. Il arrive souvent que la mère déplace ses petits d'un nid vers un autre (ce comportement s'observe aussi en captivité). C'est vers 90 jours que les petits sortent seuls de leur nid et revêtent leur pelage définitif (roux), ils sont sevrés à 5-8 mois et restent avec leur mère jusqu'à la saison de reproduction suivante.

Ils atteignent la taille adulte à 1 an, et peuvent se reproduire à leur tour vers l'âge de 18-20 mois.

Les mâles participent peu (voire pas du tout) aux soins et à l'éducation des petits.

Statut IUCN : en danger

1 (3654)Le 10/04/2016.

Menaces et protection : bien que l'espèce reste moins rare que le Panda géant (estimée à probablement moins de 10.000 individus), elle est en déclin du fait de la déforestation, de la fragmentation de son habitat, du braconnage, de la capture accidentelle dans des pièges destinés à d'autres espèces, des maladies (communiquées par les Chiens domestiques notamment) et - indirectement- de la consanguinité. Autrefois, ils étaient chassés pour confectionner des toques en fourrure. De plus, l'espèce se reproduit lentement, ce qui rend assez difficile le rétablissement de ses populations dans les régions où elle est rare ou disparue.

L'animal étant fort discret, les populations actuelles sont difficiles à estimer : de 3.000 à 7.000 en Chine, de 5.000 à 7.000 en Inde, quelques centaines seulement au Népal, présent avec des effectifs inconnus au Bhoutan et en Birmanie.

Depuis 1995 l'espèce est classée à l'annexe I de la convention de Washington (CITES) règlementant le commerce des espèces menacées (ce qui signifie que son commerce international est interdit, ce qui a réduit significativement les exportations de Pandas roux en-dehors de leurs pays d'origine).

Elle est aussi protégée par les lois de tous les pays où elle vit, et on la trouve dans de nombreux parcs nationaux et réserves (35 en Chine - y compris dans des réserves établies pour protéger le Panda géant - ; 20 en Inde dont les parcs nationaux de Khangchendzongha, Namdapha et Singalila ; plusieurs au Népal tels que les parcs nationaux de Langtang, Sagarmatha, Makalu Barun, Rara, les aires de conservation de l'Annapurna et du Kanchenjunga, la réserve de chasse de Dhorpatan ; 5 au Bhoutan ; au moins 1 en Birmanie) ainsi que dans des secteurs très difficilement accessibles donc préservés de la plupart des atteintes.

La gestion de forêts communautaires (par exemple en Inde du Nord, au Népal et au Bhoutan) et l'écotourisme (comme dans le district népalais d'Ilam) sont également favorables à la protection de cet animal emblématique.

La recherche sur la biologie de cette espèce, le renforcement des lois de protection et le maintien (sinon la restauration) d'habitats favorables sont des priorités pour la protection de l'espèce dans la nature.

Il existe également des programmes d'élevage en captivité, en Asie, Europe, Amérique du Nord et Australie. En 2006, la population captive de Pandas roux s'élevait à plus de 800 individus. Désormais très populaires, les Pandas roux sont présents dans pas moins de 192 zoos européens et proche-orientaux (source : Zootierliste, janv. 2024) dont 40 en France (39 en métropole + le "Parc des Mamelles" en Guadeloupe), appartenant tous à la (sous-) espèce indo-népalaise Ailurus fulgens fulgens. Ailleurs on peut en voir dans 42 zoos des Etats-Unis, 1 du Mexique, 3 d'Amérique du Sud (Chili et Venezuela), 1 d'Afrique (le Zoo de Johannesburg en Afrique du Sud), 4 d'Asie (Japon, Singapour et Corée du Sud) et 18 d'Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande).

Des réintroductions de Pandas roux captifs ont été réalisées avec succès en 2003 par le Zoo de Padmaja Naidu en Inde.

Le Zooparc de Beauval soutient (aux côtés de 30 zoos européens) un programme de protection de l'espèce au Népal, et spécialement dans la région de Panchthar-Ilam-Taplejung (PIT). Ce programme implique le recrutement de gardes forestiers, la lutte contre les incendies et le braconnage, la sensibilisation des populations locales, etc...

Au Zooparc de Beauval : les Pandas roux sont présentés à Beauval depuis 1996.

Actuellement un couple reproducteur composé du mâle BROWNY et de la femelle INES, arrivé fin mars 2018, en provenance des zoos de Beekse Bergen et Rotterdam (Pays-Bas), est présenté dans un enclos de la zone chinoise, aux côtés des célèbres Pandas géants et en cohabitation avec plusieurs Muntjacs de Reeves (petits cerfs). Il est souvent accompagné d'un ou deux petits de la dernière portée.

Plusieurs autres individus étaient présents auparavant, dont la femelle LIAO (née au Zoo de Thoiry en région parisienne le 21/07/2006, arrivée à Beauval le 10/07/2007) et sa fille BAO qui ont quitté le Zooparc en mars 2018 (transfert vers le Parc animalier des Pyrénées) ; et le mâle (compagnon de LIAO) MAOPI.

Jusqu'à l'aménagement de cette zone (2011), c'était dans un des enclos pour petits carnivores proche du restaurant "Le Tropical" que cette espèce était logée.

1 (17112)Le 12/04/2019.

Reproduction : très régulière :

  • 2 le 17/06/2008 ;
  • 2 le 16/06/2009 ;
  • 2 femelles le 19/06/2010 ;
  • 2 femelles (LAOMA et LIWEI) le 22/06/2011 ;
  • 1 le 22/06/2012 ;
  • 1 mâle (LOTUS) et 1 femelle (YING) le 15/06/2013 ;
  • 1 femelle (BAO) le 17/06/2015 ;
  • 1 le 08/06/2019 (ne survit que quelques jours...) ;
  • 1 femelle (MEI, "jolie" en chinois) le 10/06/2020, transférée au Zoo d'Amiens (Picardie) en mars 2021. Elle a donné naissance à 2 petits (1 mâle et 1 femelle) le 11/06/2022 ;
  • 1 mâle (NUO, "gracieux" en népalais) et 1 femelle (KAMALA, du nom d'une rivière du Népal) le 14/06/2021. NUO a été transféré dans un zoo allemand au printemps 2022 et KAMALA au Zoo de Kleve (également en Allemagne) en juin 2022 ;
  • 2 le 30/06/2023, dont 1 seul - le petit mâle DARSHAN ("apparition divine" en sanskrit) - a survécu à la fin de l'été 2023.

1 (4115)Le 11/06/2016.

Le savez-vous ?

  • grâce à ses griffes puissantes (et semi-rétractiles), il est capable de descendre la tête en bas ;
  • bien que très brillante et colorée, sa livrée l'aide grandement à se camoufler dans les forêts où il vit ;
  • chaque individu possède des marques différentes sur son visage ;
  • il dispose d'une sorte de "faux pouce" qui est en réalité un os du poignet (os sésamoïde). Il partage ce trait avec son cousin (éloigné) le Panda géant. Mais chez le Panda roux, cette adaptation lui serait apparue pour mieux se mouvoir dans les arbres, et non pour saisir le bambou comme chez le Panda géant ! L'on parle d'évolution convergente ;
  • comme le Panda géant, l'Ours et l'Homme, sa démarche est plantigrade ;
  • le dessous de ses pattes est couvert de poils, ce serait une adaptation à la marche dans la neige ;
  • d'après les récentes analyses de son ADN, le Panda roux serait davantage apparenté aux Ratons laveurs, aux Mouffettes et aux Belettes qu'il ne le serait au Panda géant ou aux Ours "vrais" ;
  • les Panda roux sont les seuls membres vivants de la famille des Ailuridés ;
  • des fossiles de cousins éteints du Panda roux datant de l'époque miocène (-4,5 à -7 millions d'années) et pliocène ont été exhumés à travers l'Eurasie (jusqu'en Angleterre et en Espagne) et aussi en Amérique du Nord ; à l'époque la famille comportait de nombreux membres, dont des espèces géantes de la taille d'un Puma ! Beaucoup de ces espèces étaient omnivores, contrairement au Panda roux qui s'est physiologiquement adapté à un régime à base de bambou ;
  • les deux (sous-?)espèces actuelles de Panda roux (indo-népalaise et chinoise) auraient divergé il y a 250.000 ans, probablement du fait de glaciations séparant les animaux de part et d'autre de la chaîne himalayenne ;
  • un Panda roux pensionnaire d'un zoo japonais (Zoo de Chiba) est devenue une "célébrité" locale en se tenant sur ses pattes arrière pendant 10 secondes d'affilée ;
  • une femelle Panda roux est capable de manger jusqu'à 200.000 feuilles de bambou par jour !
  • la digestion est rapide (2 à 4 heures) et incomplète, l'organisme de cet animal étant incapable d'assimiler la cellulose et autres composants majoritairement présents dans le bambou ;
  • toutefois, et bien que les deux espèces se nourrissent de bambou, la mâchoire du Panda roux est moins puissante que celle du Panda géant (ce qui s'explique car le premier se nourrit surtout de feuilles et autres matières relativement tendres) ; l'appareil digestif est aussi typique des carnivores, avec un intestin court ;
  • les Pandas roux et les Pandas géants peuvent cohabiter dans les mêmes lieux (par exemple dans les réserves chinoises de Fengtongzhai et Yele) mais la concurrence qu'ils se livrent est minime, puisqu'ils ne se nourrissent pas des mêmes parties du bambou et qu'ils n'occupent pas les mêmes habitats (le Panda roux préférant les zones accidentées et riches en sous-bois et le Panda géant les pentes douces où les bambous sont plus grands et clairsemés) ;
  • son régime étant pauvre en calories, il passe le plus clair de son temps à manger et à dormir ;
  • le Panda roux est le seul mammifère (hors primates) à ressentir le goût des édulcorants de synthèse tels que l'aspartame ;
  • sa place au sein de l'ordre des carnivores reste une énigme. Historiquement, il était considéré comme un proche parent du Panda géant et des Ours, mais les analyses en phylogénie moléculaire ont révisé la position des zoologues, qui le classent désormais aux côtés des belettes, des mouffettes et des ratons laveurs dans la super-famille des Musteloidea ;
  • les Occidentaux ont découvert le Panda roux plusieurs décennies avant le Panda géant ; en 1821 pour le premier (suite aux explorations du militaire et naturaliste britannique Hardwicke dans les pays himalayens), en 1869 pour le second (voir fiche consacrée au Panda géant) ;
  • son nom chinois, xiǎoxióngmāo (小熊猫), signifie littéralement "le petit-ours-chat". Les Chinois utilisent également le nom de "hǔo hú (火狐)" ("le petit renard de feu") pour le désigner, et qui est à l'origine du nom "Firefox" qui lui est occasionnellement donné en anglais. C'est à lui (et non pas au renard) que se réfère le nom du célèbre moteur de recherche éponyme !
  • il existe d'autres noms pour le désigner en anglais (dont certains sont des calques du chinois...) : lesser panda, red panda, cat-bear, etc... Il en est de même dans les autres langues européennes (cf. kattbjörn en suédois, etc...) ;
  • au Népal, il est surtout appelé "l'Ours-chat" (bhālu birālo), mais d'autres ethnies l'appellent tāwām (le "petit ours rouge" en tamang), kaala ("le sombre" en limbu), etc... Le mot "poonya" (littéralement, "le mangeur de bambou") est également utilisé pour le désigner. Il a plus tard été adopté pour le Panda géant, pourtant bien différent d'aspect ;
  • son nom scientifique est une combinaison du mot grec ailurosαἴλουρος (désignant le chat et signifiant mot à mot « balance-queue ») et du mot latin fulgens ("éclatant, brillant [comme un éclair]") ;
  • il est récemment apparu sous les traits de plusieurs personnages de dessins animés, comme celui de Maître Shifu dans Kung-Fu Panda ;
  • c'est l'animal national du Sikkim (un Etat de l'Inde) et la mascotte de la Fête Internationale du Thé à Darjeeling.

1 (118)Le 24/01/2013.

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