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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
24 juillet 2023

Le Vautour fauve

1 (541)Le 19/04/2013.

Nom scientifiqueGyps fulvus fulvus

Synonyme : Griffon (ancien).

Classe : Oiseaux

Ordre : Accipitriformes

Famille : Accipitridés

Description : rapace de très grande taille, au crâne recouvert d'un duvet blanc, prolongé par un cou étroit et long d'où émerge une collerette de plumes blanches et duveteuses. Bec puissant de couleur beige clair, yeux jaunes. Poitrine et ventre fauve avec stries brunes, dos chamois-brun. Rémiges et sous-caudales de couleur brun foncé ou noir.

Longueur : 95 à 110 cm.

Envergure : 235 à 280 cm.

Poids : 6,5 à 11,5 kg.

Durée de vie : 25 à 35 ans (dans la nature) ; jusqu'à 40 ans (en captivité).

Aire de répartition : niche en Europe du Sud, Asie centrale et occidentale, Afrique du Nord. Hiverne parfois en Afrique tropicale. Deux sous-espèces connues : la sous-espèce occidentale G. f. fulvus (celle qui niche en Europe mais aussi au Proche-Orient) et la sous-espèce orientale G. f. fulvescens (qui semble cantonnée à la région himalayenne).

Habitat : moyenne montagne, maquis et garrigues méditerranéens.

Comportement : son cri strident, audible à plusieurs kilomètres, lui permet d'avertir ses congénères de la présence d'une charogne.

Les Vautours fauves vivent en grandes colonies et se rassemblent pour la nuit, décollant en grands vols dès le lever du jour et se rassemblant sur les charognes qu'ils trouvent ("la curée"). Ils profitent des courants ascendants pour s'élever dans les airs, et sont capables de voler sur plusieurs centaines de kilomètres en une journée. Ils rentrent sur leur gîte à la fin de l'après-midi.

Leur langue en forme de gouttière les aide à avaler les muscles et les viscères qu'ils prélèvent sur les carcasses. Ils entaillent en général les chairs les plus molles, au niveau des mamelles, des ailes et des aisselles.

Les couples se forment à vie.

Les adultes sont sédentaires alors que les jeunes sont plus mobiles, il leur arrive de migrer jusqu'en Afrique tropicale pendant l'hiver.

1 (18936)Au spectacle "Les Maîtres des Airs", le 22/10/2019.

Alimentation : cadavres, principalement de grands ongulés sauvages et domestiques (moutons, chèvres, chamois...).

Reproduction : la saison des parades a lieu entre novembre et janvier, les couples effectuent alors des vols nuptiaux "en tandem". Les couples nichent souvent en colonies, sur des barres rocheuses généralement orientées vers le Sud ou le Sud-Est.

Le nid est large d'1 mètre et haut de 20 cm, il est rudimentaire, constitué de quelques branches et garni de brindilles, plumes et lambeaux de peau, sur le rebord d'une falaise à l'abri des prédateurs. L'accouplement a lieu très tôt en saison (dès la fin de décembre), la femelle pond un oeuf unique en janvier ou février, qu'elle couve entre 48 et 57 jours. Le poussin éclôt entre fin mars et début avril, son élevage dure de 110 à 115 jours jusqu'au premier envol au milieu de l'été. Le jeune reste encore dépendant de ses parents pendant 1 à 2 mois.

1 (25735)Au nid, le 25/05/2021.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : après avoir décliné de manière inquiétante, les effectifs de cette espèce, désormais protégée, sont en augmentation.

Autrefois il se reproduisait en Europe centrale (Sud de l'Allemagne au 18ème siècle, Luxembourg au 13ème siècle...) mais en a disparu, sous l'effet des persécutions et des empoisonnements, ne survivant plus qu'en quelques petites populations autour de la Méditerranée.

En France - comme ailleurs en Europe - il est protégé.

L'espèce est classée à l'annexe II de la Convention de Washington ou CITES, ce qui signifie que son commerce international est réglementé. Elle est aussi protégée par plusieurs textes du droit international et européen : directive Oiseaux, convention de Berne relative à la conservation de la nature en Europe, convention de Bonn relative à la conservation des espèces migratrices. La loi française interdit sa capture et sa destruction.

Surtout, des programmes de réintroduction ont été menés dès le milieu des années 1970 : à partir de 1976 pour la région des Grands Causses dans le Massif Central, où 600 couples vivent actuellement à l'année.

Depuis les années 1970-80, la protection dont il bénéficie en Europe a conduit à la formation de noyaux de population dynamiques en Europe du Sud-Ouest (Espagne et Sud de la France), à des échanges de populations accrus à travers les massifs montagneux européens (des Vautours croates fréquentent ainsi régulièrement les Alpes autrichiennes) et même à des déplacements de petites bandes jusqu'aux plaines du Nord de la France et du Benelux. Il est même possible qu'ils réinvestissent des pays comme la Pologne et la Tchéquie dans les décennies à venir.

Il arrive toutefois aux Vautours fauves de subir les collisions avec les ouvrages de transport d'électricité et l'empoisonnement accidentel au plomb (en ingérant des plombs de chasse dans la viande de gibiers). Des opérateurs comme EDF s'emploient à réaliser des aménagements pour diminuer les risques de collision des Vautours fauves - et les autres rapaces - avec leurs infrastructures. De même l'utilisation de balles sans plomb par les chasseurs et la fourniture de carcasses saines réduisent les risques d'intoxication des oiseaux.

Un temps l'interdiction des "charniers à ciel ouvert" (où les carcasses d'animaux domestiques étaient déposées à l'état libre), décidée par les instances européennes à cause de la crise de la vache folle, a pu mettre en péril la survie des colonies de Vautours dans certains pays, surtout l'Espagne où la pratique était courante. La pénurie de nourriture a pu conduire à des déplacements anormaux d'oiseaux affamés et à des cas de prédation sur du bétail (maximum de 256 attaques en 2007 dans les Pyrénées). Néanmoins, la règlementation européenne a permis le dépôt de carcasses exemptes du prion de l'ESB pour nourrir les rapaces à partir de 2009, mettant fin à la crise.

Ce vautour est très souvent élevé dans les zoos, parcs animaliers et voleries en Europe : 239 en ont actuellement (juill. 2023) selon Zootierliste, dont 34 en France.

Au Zooparc de Beauval : plusieurs individus sont présentés dans une des volières de la zone des rapaces proche de l'entrée, et d'autres participent au spectacle "Les Maîtres des Airs". Jusqu'en juin 2020 un couple avait vécu dans un enclos vallonné en cohabitation avec les Antilopes sitatungas. Reproduction : oui, les naissances sont fréquentes, par exemple :

  • 1 le 31/03/2014 ;
  • 2 en avril 2016 ;
  • 1 le 27/03, 1 le 15/04/2017 ;
  • 1 au printemps 2018.

1 (18927)Dans le spectacle "Les Maîtres des Airs", le 22/10/2019.

Le savez-vous ?

  • bien que son bec puissant lui permette de déchirer les chairs et les cuirs les plus résistants, il est incapable de chasser à cause de sa morphologie et de ses grosses pattes "de poule" qui ne lui permettent pas de saisir quoi que ce soit (elles ne lui servent qu'à se percher et à marcher) ;
  • en l'absence de "griffes" (malgré leur nom populaire de "griffons"...), ils doivent saisir par le bec les branches avec lesquelles ils bâtissent leurs nids ;
  • l'odorat du Vautour fauve est faible mais sa vue est exceptionnelle.
  • l'absence de plumes sur le cou l'aide à fouiller les carcasses sans se salir ; contrairement à une idée reçue, la peau de leur cou n'est pas nue mais couverte d'un fin duvet sur lequel s'effrite le sang séché, ce qui les aide à se nettoyer après les repas ;
  • les oiseaux charognards respectent un ordre de passage : les Vautours fauves consomment surtout la chair fraîche, laissant les cartilages et ossements à d'autres vautours plus spécialisés (Gypaètes barbus, Vautours moines...). Inversement, ils sont souvent précédés par les Grands Corbeaux, les Renards et les Milans qui les avertissent de la présence de charognes ;
  • dans le peuple des charognards, le Vautour fauve est un "tireur-fouilleur" : son long cou lui permet d'introduire sa tête par les orifices naturels ou les zones de peau fine des cadavres, ne se nourrissant que des chairs molles.
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