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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
2 décembre 2023

Le Gypaète barbu

1 (3683)LA RHUNE, le 10/04/2016.

Nom scientifiqueGypaetus barbatus barbatus

Synonymes : Casseur d'os ; Nettoyeur des alpages ; Phène des Alpes (vieilli).

Classe : Oiseaux

Ordre : Accipitriformes

Famille : Accipitridés

Description : très grand rapace, aux ailes larges et pointues et à la queue cunéiforme. La silhouette en vol rappelle celle des faucons.

Tête crème, yeux entourés d'un masque noir prolongé par une fine ligne en arrière du crâne.

Dos, ailes et dessus de la queue noirâtres, parties inférieures blanchâtres rosé ou orangé, avec un faible "collier" de plumes noires discontinues sur la poitrine. Contrairement aux autres espèces de vautours, son cou est emplumé.

Bec fort et puissant, aplati sur les côtés, et au bout très crochu. A la base du bec et des joues pendent des "mèches" de plumes qui lui valent son nom de "barbu". Yeux jaunes entourés d'un cercle oculaire rouge vif.

Tarses courts et emplumés, pattes et doigts gris, terminés par des griffes fortes et noires.

Les plumages du mâle et de la femelle se ressemblent, cette dernière est toutefois plus grande.

Les jeunes sont entièrement brun-gris, avec la tête noirâtre. Ils obtiennent le plumage adulte à l'âge de 6 ans.

Longueur : 94 à 150 cm.

Envergure : 2,30 à 2,83 m.

Poids : 4,5 à 7 kg.

Durée de vie : 40 ans.

Aire de répartition : Europe du Sud, Asie, Afrique.

Habitat : montagnes (jusqu'à 8.000 mètres d'altitude dans l'Himalaya).

1 (11732)Le couple, le 28/01/2018.

Comportement : il lance parfois un sifflement strident, surtout en période de reproduction.

Il vit solitaire ou en couples, restant toute l'année en haute montagne (ne migre pas) et défendant son territoire contre l'intrusion de congénères. Cependant, il est peu agressif dans le périmètre du nid, s'attaquant rarement aux autres volatiles.

Il repère sa nourriture en survolant son territoire.

En vol, il tournoie souvent avec les ailes tenues horizontales, et pratiquent rarement le vol battu.

Les jeunes sont plus aventureux que les adultes, effectuant parfois de longs déplacements à l'extérieur de leur domaine natal.

Alimentation : os, moelle et ligaments d'ongulés (qui représentent les 3/4 de son alimentation), parfois proies vivantes (oisillons, petits mammifères, tortues, lézards, voire insectes).

Reproduction : le couple de Gypaète construit plusieurs nids dans des trous de falaise, à l'abri des intempéries. Chaque nid, de très grande taille (2 m de diamètre) est occupé sur des intervalles de 4 à 5 ans, afin de permettre la disparition des parasites après une saison de reproduction. Le nid se situe souvent entre 1.500 et 1.800 mètres d'altitude. Il est garni de différents matériaux d'origine végétale (branches, herbes) ou animale (poils, laine, ossements, morceaux de peau...).

Les parades nuptiales sont spectaculaires, avec des vols en piqué à deux. Elles ont lieu à partir d'octobre et jusqu'à l'hiver.

1 à 2 oeufs sont déposés entre décembre et mars. L'incubation dure de 53 à 60 jours, elle est assurée par le mâle et la femelle, et se prolonge même après l'éclosion, tant que le poussin n'est pas apte par lui-même à réguler sa température.

Lorsque 2 poussins éclosent, seul le plus vigoureux survit en général. Toutefois les couvées de 2 oeufs sont plus rares que celles qui comportent 1 oeuf unique.

Après l'éclosion, c'est surtout la femelle qui reste au nid et le mâle qui la ravitaille.

Le poussin reste au nid pendant 4 mois, puis continue à être nourri pendant 2 mois en restant à proximité du nid.

Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de 6 à 7 ans.

Statut IUCN : quasi-menacé

Menaces et protection : l'espèce est classée comme "quasi-menacée". En particulier, les jeunes sont vulnérables aux tirs et aux collisions contre des câbles pendant leurs périples.

En Europe, c'est un des rapaces les plus rares, mais les mesures de protection ont permis d'en faire remonter les effectifs dans les Pyrénées (passage de 61 à 101 couples entre 1995 et 2002) et les Alpes (programmes de réintroduction menés dans tous les pays du massif).

Il a un rôle sanitaire important, en éliminant les cadavres d'ongulés sauvages et domestiques, empêchant la dissémination des maladies.

Il est inscrit à l'annexe II de la Convention de Washington ou CITES, ce qui signifie que son commerce international est réglementé.

Le Zooparc de Beauval soutient un programme de protection et de réintroduction de l'espèce, mené en France et en Europe.

En déc. 2023 (données Zootierliste), 47 parcs européens (+ 6 parcs arméniens et kazakhs) élèvent l'espèce, dont 6 en France. Ils participent à des programmes d'élevage conservatoire et de réintroduction.

Au Zooparc de Beauval : le Zooparc présente l'espèce depuis décembre 2011, avec d'abord une jeune femelle nommée "LA RHUNE" (éclose le 18/03/2008 au Zoo d'Almaty au KAZAKHSTAN), initialement présentée dans la zone des rapaces près de la serre aux oiseaux (dans l'actuelle volière extérieure des Calaos rhinocéros de Java, puis dans la volière des Pygargues blagres). Elle a été rejointe par un mâle nommé MAKALU depuis juin 2014, le couple occupe une nouvelle volière aménagée en contrebas de la zone chinoise, près de l'enclos des Dromadaires. Reproduction : oui :

  • 1 oeuf pondu au début du printemps 2021, transféré au centre d'élevage de Fauna Valcallent (Espagne) dans le cadre d'un programme de réintroduction ;
  • 2 oeufs pondus le 28/01/2022 ; l'un est transféré au centre d'élevage de Fauna Valcallent, le second donne naissance à un poussin (une petite femelle nommée SAIA) éclos le 19/03/2022 et élevé sur place par les parents. SAIA a été transférée au Richard Faust Center (Autriche) au printemps 2023.

1 (13145)Le 16/09/2018.

Le savez-vous ?

  • ce rapace est spécialisé dans la consommation d'os (pour laquelle il n'a aucun concurrent), qu'il avale directement (et qui sont dissous par les sucs de son tube digestif). Cette ressource alimentaire insolite, peu nourrissante à première vue, contient pourtant autant d'éléments énergétiques que la viande ;
  • la spécificité de son régime fait qu'il passe souvent en dernier sur les carcasses, après que les autres charognards aient "nettoyé" la chair de ses proies ; il peut d'ailleurs patienter très longtemps avant de s'approcher des carcasses, attendant le départ des autres vautours et des corbeaux ;
  • contrairement aux autres vautours, son cou et sa tête sont fortement emplumés (car il ne se nourrit pas de viande et n'a pas besoin de plonger sa tête dans des carcasses ensanglantées) ;
  • après avoir saisi les os, il les laisse tomber d'une hauteur de 50 à 100 mètres sur un pan de falaise pour les briser. Son gosier est large et il peut engloutir des ossements de 25 cm de long et de 3,5 cm de diamètre ! C'est un exemple d'utilisation d'outil par un animal et lui vaut le surnom de "casseur d'os" (voir ci-dessous pour les dénominations de l'oiseau dans les langues d'Europe) ;
  • le nom "Gypaète" est une combinaison des mots grecs gups (vautour) et aétos (aigle) ;
  • les noms que l'oiseau a reçu en Europe traduisent les habitudes alimentaires, réelles ou supposées, de l'espèce : quebrantahuesos en castillan et trencalòs ou trencaossos en catalan ("casseur d'os"), kélonifagi en grec moderne ("mangeur de tortues"), lämmergeier en allemand, anglais et néerlandais ("vautour des agneaux" : cette dénomination est fausse puisque ce rapace est incapable d'emporter des proies, même s'il peut se nourrir sur un agneau mort). Dans d'autres langues c'est l'aspect de l'oiseau qui prédomine : altore barbutu en corse, Bartgeier en allemand (synonyme de lämmergeier). On lui donne aussi le surnom de "nettoyeur des alpages" car il débarrasse la montagne des carcasses d'ongulés sauvages et de bétail ;
  • la légende veut que le tragédien grec Eschyle soit mort par le fait d'un "aigle" (= gypaète) qui lui aurait jeté une tortue sur le crâne pour en briser la carapace ;
  • en Iran, on le nomme Homa, également le nom d'une créature ailée de la mythologie perse (préislamique), également présente dans la statuaire du palais de Persépolis, et sur le logo de la compagnie aérienne Air Iran.
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