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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
14 janvier 2024

Le Guib d'eau ou Antilope sitatunga

1 (3375)Le 10/04/2016.

Nom scientifique : Tragelaphus spekii gratus

Classe : Mammifères

Ordre : Artiodactyles

Famille : Bovidés

Description : antilope de taille moyenne, au fort dimorphisme entre mâles et femelles. Le premier a un pelage brun foncé, une crinière et des cornes spiralées, il est plus grand que la seconde qui a une fourrure rougeâtre et n'a pas de cornes.

Ils possèdent un dos arqué avec l'arrière-train plus élevé que l'épaule, 6 rayures blanches prolongées par des taches sur le dos et les flancs, une longue ligne blanche sur l'arête du dos depuis les épaules jusqu'à la croupe, un croissant blanc sur la poitrine et la gorge, des taches blanches sur les flancs et le visage. La tête a une forme allongée, le cou est long. Les pattes sont longues, les sabots sont longs (plus de 10 cm), fins, écartés et semi-palmés, signe d'adaptation à une vie semi-aquatique. Le poil, très long, mais dur, régulier et étanche, est également adapté à ce mode de vie.

1 (18600)Femelle, le 16/08/2019.

Longueur (corps) : 1,5 à 1,6 m (mâle) ; 1,3 à 1,4 m (femelle).

Longueur (cornes) : 45 à 92 cm (exclusivement chez le mâle).

Longueur (queue) : 30 à 35 cm.

Hauteur (au garrot) : 81 à 116 cm (mâle) ; 72 à 90 cm (femelle).

Poids : 70 à 119 kg (mâle) ; 24 à 65 kg (femelle).

Durée de vie : 15 à 23 ans.

Aire de répartition : Afrique tropicale, surtout près de l'équateur, avec quelques populations plus ou moins isolées jusqu'au Sahel (Sénégal, Tchad, Sud-Soudan...) et à l'Afrique australe (Nord du Botswana et du Zimbabwe).

Habitat : forêts tropicales, marais, mangroves.

Comportement : c'est la plus aquatique des antilopes, ayant la faculté de se nourrir en restant partiellement voire totalement immergée dans l'eau, avec seulement les narines affleurant à la surface. C'est évidemment un excellent nageur et plongeur, capable aussi de courir sur des terrains marécageux.

1 (25462)Femelle, le 26/10/2020.

Cet animal est surtout actif en fin de journée, pendant la nuit et le matin. Mais il peut être actif toute la journée s'il est protégé.

Les Sitatungas ne défendent pas de territoire.

Ils vivent solitaires ou en couples, parfois en petits groupes familiaux de type "harem" avec un mâle adulte, plusieurs femelles et leurs jeunes, ou bien en groupes de mâles célibataires. Des groupes mixtes peuvent apparaître de manière opportuniste et temporaire (par exemple près d'une source de nourriture).

Il a plusieurs prédateurs (Humain, Léopard, Lion, Lycaon, Hyène, Crocodile) auxquels il tente de s'échapper soit en s'immergeant (contre les mammifères carnivores) soit en allant sur la terre ferme (contre les crocodiles), soit en se cachant dans la végétation ripuaire. Dans les pays à saison sèche marquée, il est davantage vulnérable aux attaques des grands Félins et des Hyènes, car il est assez peu à l'aise pour courir sur des terrains secs. Les jeunes peuvent être la proie des Pythons.

Son cri est une sorte d'aboiement.

Dans la nature, l'animal est timide et difficile à observer.

Les marais et zones humides fournissant une nourriture riche toute l'année, les Sitatungas peuvent être étonnamment abondants (jusqu'à 55 animaux au km²) quand les conditions sont propices.

Alimentation : feuilles, pousses, rameaux, fleurs, herbes, plantes aquatiques (joncs, carex...), fruits, écorce.

1 (29494)Bébé Sitatunga, le 29/01/2022.

Reproduction : l'accouplement peut avoir lieu toute l'année.

La gestation dure 220 jours, il y a souvent 1 seul petit par portée, rarement des jumeaux.

La femelle peut mettre bas chaque année.

Le nouveau-né passe les premières semaines de sa vie caché dans les hautes herbes, la mère passant souvent le voir pour l'allaiter.

La période d'allaitement dure entre 4 et 6 mois.

La maturité sexuelle est précoce : à 1 an chez les femelles, à 1 an et demi ou 2 ans chez les mâles.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'espèce n'est pas considérée comme globalement menacée bien qu'elle subisse l'assèchement et la mise en culture des marais, les altérations de son milieu d'origine climatique (sécheresse, incendie...) et la chasse (sportive ou pour la "viande de brousse"), mais sa population est assez résiliente dans l'ensemble.

Elle est devenue rare dans quelques-uns des pays de son aire de répartition, voire en danger dans certains pays comme la Gambie (aux limites de son aire de répartition) et même disparu dans d'autres (Niger et Togo), mais reste commune dans les grandes zones de marais telles que l'Okavango (Botswana) et la région de Bangweulu (Zambie).

Plusieurs aires protégées en hébergent à travers le continent africain : par exemple les parcs nationaux de Lobeke (Cameroun), de Saiwa (Kenya), de l'Akagera (Rwanda) ou bien de Mwagna (Gabon. Ces espaces accueillent une grosse proportion de la population de Sitatungas, estimée à environ 40% avec une tendance stable des effectifs.

Le Sitatunga est classé à l'annexe III de la convention de Washington ou CITES, ce qui signifie que ses exports sont réglementés depuis certains pays.

On en trouve fréquemment dans des zoos, qui en hébergent parfois des troupeaux importants dans des conditions proches de celles de leur environnement naturel et qui les reproduisent aisément, comme c'est le cas à Beauval. Les Sitatungas ne sont pas très rares dans les parcs zoologiques européens et moyen-orientaux : 84 en ont actuellement (source : Zootierliste, données de janv. 2024), dont 14 parcs français. Cet animal est également présenté dans au moins 2 parcs en Indonésie.

Au Zooparc de Beauval : l'espèce est présentée depuis 2002. Un groupe familial fort d'une douzaine d'animaux vit dans un enclos en pente, proche du bassin des manchots, en cohabitation avec un couple de Grues couronnées noires (depuis oct. 2021) et, historiquement, d'autres espèces : des Marabouts d'Afrique (jusque vers 2010), des Emeus (jusque vers 2014-2015) et des Vautours fauves (jusqu'en juin 2020). Ils disposent aussi d'un pré-enclos sableux au pied du coteau, surtout occupé en hiver. Une palissade a été érigée entre le pré-enclos et l'enclos principal depuis janv. 2020. En août 2022, un jeune Sitatunga était présent dans un box de la maison des Girafes, probablement en instance de départ vers un autre parc zoologique.

Reproduction : très fréquente par exemple :

  • 1 en sept. 2003 ;
  • 1 le 18/12/2004 ;
  • 1 le 15/04/2005 ;
  • 1 le 30/07/2005 ;
  • 1 le 14/11/2005 ;
  • 1 le 25/05/2006 ;
  • 1 le 08/07 et 1 le 31/07/2006 ;
  • 1 le 07/08/2006 ;
  • 1 le 15/02/2007 ;
  • 1 le 20/05/2007 ;
  • 1 le 24/06/2007 ;
  • 1 le 21/07/2008 ;
  • 1 le 07/03/2010 ;
  • 1 le 15/04/2010 ;
  • 3 en 2011 dont 1 le 28/06/2011 ;
  • 3 en 2012 ;
  • 4 en 2013 ;
  • 1 le 04/04/2015 ;
  • 1 mâle le 15/05/2016 ;
  • 1 mâle le 30/12/2018 (TOGO) ;
  • 1 en janvier 2019, 1 en février 2019 et 1 à la fin du printemps 2019 ;
  • 2 à l'automne 2019 ;
  • 1 femelle le 30/01/2020 (WENDY) ;
  • 2 femelles en juin 2020 (IRELIA et NATACHA) ;
  • 1 en début d'automne, 1 en milieu d'automne et 1 en fin d'automne 2020 ;
  • 1 mâle le 08/03/2021 (BIGWHITE) ;
  • 1 en juillet 2021 ;
  • 2 en début d'hiver 2021/2022 ;
  • 1 femelle le 09/01/2022 (YELLOW) ;
  • 1 au printemps 2022 ;
  • 2 en fin d'été 2022, 1 mâle le 22/09/2022 (COMAN) et 1 femelle le 12/10/2022 (L'IRLANDAISE) ;
  • 2 femelles en mai 2023.

1 (1799)Dans le pré-enclos, le 24/11/2014.

Le savez-vous ?

  • l'espèce a pour la première fois été décrite en 1863, par le naturaliste anglais Speke (auquel il doit son nom scientifique Tragelaphus spekii) ;
  • c'est un mauvais coureur sur terrain sec, ne dépassant pas 30 km/h (ce qui est lent pour une antilope de son gabarit), mais il est excellent à la course sur des sols humides et marécageux, pouvant atteindre des pointes à 60 km/h !
  • les Sitatungas se déplacent dans leur habitat à travers un système de voies, comprenant une voie principale et un certain nombre de ramifications menant aux zones d'alimentation et aux abris.
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