Le Panda géant (II)

HUAN HUAN, le 27/06/2020.

Comportement : contrairement aux Ours vrais, le Panda géant n'hiberne pas mais descend à des altitudes plus basses lorsque l'hiver est rigoureux. Il ne construit pas d'abri permanent (occupant un trou de rocher ou un arbre creux pour passer la nuit). Il est principalement terrestre mais c'est aussi un bon nageur et un bon grimpeur.

La recherche de nourriture lui prend le plus clair de son temps. Quand il trouve un lieu riche en nourriture, il y revient régulièrement (ce qui indique qu'il a une bonne mémoire spatiale).

Le Panda géant peut être aussi bien actif de jour que de nuit. Son niveau d'activité varie selon la saison : il est maximal en juin, puis décline durant la fin d'été et l'automne (suivant le raccourcissement des jours) avant d'augmenter à nouveau à partir de novembre.

Il vit généralement en solitaire, les seuls "groupes" qui existent sont composés de la mère et de son petit.

Le territoire d'un mâle recouvre usuellement celui de plusieurs femelles, mais les rencontres sont rares et évitées, sauf à la saison des amours. Les mâles territoriaux signalent leur présence par de l'urine et d'autres signaux odorants. Ceux-ci ont une grande importance puisqu'ils servent de "carte d'identité" à chaque Panda, révélant par exemple l'âge et la taille de chacun d'entre eux.

Même les femelles s'évitent entre elles.

Il n'a quasiment pas de prédateur à l'état adulte. Toutefois les petits peuvent être attaqués par la Panthère des neiges, l'Ours à collier, la Martre à gorge jaune, les Chiens errants et les Aigles. Le Léopard peut attaquer les juvéniles de moins de 50 kg.

Bien que d'aspect placide, il peut se montrer agressif, y compris envers des humains, lorsqu'il est acculé.

HUAN HUAN (photo du 20/10/2014)

Alimentation : bien que classé parmi le groupe des carnivores, le Panda géant a évolué vers un régime alimentaire végétarien et folivore (mangeur de feuilles) composé à 99% de bambous (soit 60 espèces, dont 35 formant la base de son alimentation) qu'il doit manger en grande quantité (9 à 20 kg par jour, cet aliment étant pauvre en nutriments).

Il mange quelques autres matières végétales (herbes, tubercules, fruits type kiwi...) et peu de produits animaux (oeufs, oiseaux, petits rongeurs, poissons, insectes voire charognes...).

En captivité, les Pandas géants sont surtout nourris de bambou, mais avec quelques aliments complémentaires : miel, oeufs, poisson, ignames, feuilles diverses, oranges, bananes et parfois des biscuits ou granulés spéciaux.

YUAN ZI (photo du 15/01/2017).

YUAN ZI (photo du 24/02/2014).

YUAN ZI, de dos (photo du 27/06/2020).

Reproduction : il atteint sa maturité sexuelle entre 4 et 8 ans, mais ne peut se reproduire que quelques jours par an (toutefois, une femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles pendant sa brève période de réceptivité !).

La saison des amours a lieu de mars à mai. S'ils viennent à se rencontrer, deux mâles peuvent se battre férocement pour l'accès aux femelles (ces comportements sont toutefois rares, compte tenu du comportement d'évitement à l'égard des dominants).

L'accouplement dure entre 30 secondes et 5 minutes, mais le mâle peut répéter l'opération plusieurs fois.

La durée de la gestation est de 95 à 163 jours, durée variable en raison du phénomène dit "de diapause" pendant lequel le développement de l'embryon est temporairement arrêté.

Les petits (1 à 2, rarement 3 par portée) naissent très peu développés : ils ne pèsent que 90 à 130 grammes (soit 0,001% du poids de leur mère, ce qui est un record de "petitesse" pour un mammifère placentaire !!!), sont aveugles, sourds, sans poils ni dents. En comparaison, un bébé humain représente 5% du poids de sa mère en moyenne à la naissance.

La femelle met bas dans un trou d'arbre ou de rocher. A l'état naturel, la femelle ne s'occupe que d'un jeune au sein de la portée, les autres meurent rapidement (elle ne peut allaiter qu'un seul petit). Il tète 6 à 14 fois par jour, une tétée peut durer jusqu'à une demi-heure. Dès le premier jour de sa vie, la mère peut laisser son petit seul dans l'abri pendant plusieurs heures pour s'alimenter à l'extérieur.

A l'âge d'une à deux semaines, la peau du bébé panda devient grise et se couvre par d'un poil noir et rosé (cette coloration insolite, que l'on a pu voir chez les jeunes pandas nés à Beauval, est due à une réaction chimique entre la fourrure et la salive de la mère). La couleur blanche et noire de la fourrure est visible dès l'âge d'un mois. Le jeune commence à ramper à l'âge de 75-80 jours, il commence à manger un peu de bambou à 6 mois, il est sevré à 46 semaines et sait s'alimenter seul à 18 mois. A un an, il pèse environ 45 kg.

La mère joue fréquemment avec son petit. Le père n'intervient pas dans l'élevage de ses jeunes.

Les jeunes Pandas quittent leur mère à l'âge de 18 mois à 2 ans.

Une femelle Panda met bas tous les 2 à 3 ans. Elle peut se reproduire jusque vers l'âge de 20 ans.

A des fins de protection de l'espèce, les centres de reproduction chinois et les parcs zoologiques élèvent artificiellement les jeunes abandonnés, et recourent même à l'insémination artificielle (technique maîtrisée par le Zoo de Pékin depuis 1978 !), et depuis peu à la fécondation au moyen de sperme congelé dans l'azote liquide (première naissance par ce procédé en 2009). Le sperme congelé peut être conservé pendant plusieurs décennies et échangé entre plusieurs zoos et centres d'élevage, il permet de "sauvegarder" des lignées génétiques peu représentées.

Dans les parcs zoologiques et centres d'élevage, une technique fréquemment pratiquée est qu'en cas de naissance multiple, chacun des deux petits est confié en alternance à la mère (l'autre ou les autres étant alors maintenus en couveuse), permettant la survie des jeunes sans que certains ne soient abandonnés.

YUAN MENG à 2 ans, le 16/08/2019.

Contrairement à une idée reçue, les Pandas n'ont pas perdu leur instinct reproducteur ; cette croyance provient du fait que pendant plusieurs décennies, les zoos n'arrivaient quasiment jamais à obtenir des naissances chez cette espèce. En réalité, les Pandas se reproduisent sans difficulté particulière dans la nature (pas plus en tout cas que les Ours vrais et de nombreux autres animaux), et il en est de même dans les institutions zoologiques chinoises qui maîtrisent désormais bien son élevage en comprenant les exigences comportementales de l'espèce. Hors de Chine, les reproductions se sont avérées plus rares, mais des naissances viables ont eu lieu plusieurs fois dans d'autres zoos asiatiques, américains ou européens (Vienne, Madrid, Pairi Daiza en Belgique et désormais... le Zooparc de Beauval !).

Dans le milieu naturel, il arrive souvent qu'en cas de naissances gémellaires ou multiples, la mère ne s'occupe que d'un seul petit, délaissant le ou les autres, qui meurent peu de temps après. Pour augmenter le nombre d'animaux viables, les centres de recherche et parcs zoologiques qui reproduisent les Pandas tentent d'alterner l'élevage des petits en couveuse et auprès de la mère, qui s'occupe tour à tour des deux (ou trois !) sans qu'elle ne s'en rende compte.

HUAN HUAN (photo du 24/02/2014).

... Encore plus d'informations sur les Pandas (menaces, protection, histoire de leur présence à Beauval...) dans l'article suivant...