L'Ibis sacré

Avec des Tantales africains et des Spatules africaines, le 16/07/2017.

Nom scientifique : Threskiornis aethiopicus

Classe : Oiseaux

Ordre : Pélécaniformes

Famille : Threskiornithidés

Description : ibis de taille moyenne et au corps robuste, au plumage blanc avec la pointe des ailes et le bas du dos noirs. La tête, le cou et les pattes sont nus et noirs. Long bec recourbé, très caractéristique. Mâle et femelle se ressemblent. Contrairement aux adultes, les jeunes ont le cou emplumé jusqu'à l'âge de 2 ou 3 ans.

En vol, le dessous des ailes est noir, à l'exception de l'extrémité des rémiges qui est noire, et d'une bande brune sur les couvertures inférieures.

Longueur : 65 à 89 cm.

Envergure : 112 à 124 cm.

Poids : 1,25 à 1,5 kg.

Durée de vie : 21 ans.

Aire de répartition : Afrique tropicale ; des populations plus isolées vivent en Irak, à Madagascar et même sur l'atoll perdu d'Aldabra, aux Seychelles !

Occasionnel sur le pourtour de son aire de répartition régulière, par exemple à Mayotte, en Iran, au Koweït...

Introduit (oiseaux échappés d'un parc animalier) dans l'Ouest (Bretagne, Charente, etc...) puis le Midi de la France (Aude et Camargue), également en Floride, à Taïwan, aux Emirats arabes unis et aux îles Canaries (avec des individus arrivés naturellement d'Afrique dans ces deux derniers pays ?).

Habitat : campagnes pâturées ou labourées, zones humides, marais salés, estuaires, mais aussi décharges et égouts. Ses capacités d'adaptation sont pour ainsi dire les mêmes dans ses contrées africaines d'origine et en France où il a été introduit.

Comportement : il est assez silencieux hors de la période de reproduction.

Il fouille la vase avec son bec pour trouver sa nourriture.

Alimentation : mollusques, grenouilles, lézards, poissons, oeufs et poussins.

Reproduction : il niche en colonies dans des arbres proches de l'eau, souvent mélangées à d'autres espèces comme les Cigognes, les Aigrettes ou les Cormorans.

Le nid est une plate-forme de branches, réutilisée d'une année sur l'autre.

La femelle pond 2 à 4 oeufs, incubés pendant 28 jours.

Les jeunes quittent leur nid natal 2 à 3 semaines après leur éclosion.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'Ibis sacré n'est pas une espèce menacée (il s'adapte bien aux habitats aménagés par l'Homme) mais vers 1850, il a disparu d'Egypte où il était vénéré dans les temps antiques. Au Proche-Orient, sa présence se limite à une très petite colonie en Irak, qui ne dépassait pas 28 individus en 2008. Inversement il a accru son aire de répartition dans la partie australe du continent, s'implantant en Afrique du Sud et au Zimbabwe dans les années 1970.

Introduit en France depuis les années 1980 (aujourd'hui 400 couples nichent dans l'Ouest et 75 en région méditerranéenne), certains le considèrent comme un oiseau invasif et indésirable à l'état sauvage (car il s'attaque aux oeufs et poussins de plusieurs espèces d'oiseaux protégés), d'autres estiment que sa présence est bénéfique aux écosystèmes (car sa présence facilite l'installation d'autres espèces protégées comme la Spatule blanche, et aussi parce qu'il se nourrit d'invertébrés dont la capacité de nuisance est bien plus forte, telle l'Ecrevisse de Louisiane). Le sujet fait encore débat dans la communauté scientifique française.

Son exportation en provenance du Ghana est règlementée selon la convention de Washington ou CITES.

Depuis 2016 l'Ibis sacré est officiellement classé comme une "espèce invasive" dans l'Union européenne, ce qui implique des restrictions très lourdes à son maintien et à son élevage sur le territoire de l'UE, et ceci y compris dans les parcs zoologiques.

Beaucoup de zoos en ont (189 en Europe et au Proche-Orient selon Zootierliste, données de nov. 2023). 35 parcs français (34 en métropole et 1 en Nouvelle-Calédonie) en ont actuellement. Ce nombre est toutefois appelé à diminuer dans le futur proche compte tenu des restrictions imposées par l'Union européenne.

Au Zooparc de Beauval : l'espèce a commencé à être présentée en 1999, d'abord dans la plaine africaine (en cohabitation avec de nombreux mammifères herbivores) puis sur l'île aux Pélicans jusque vers 2011 ; elle a été présentée en vol libre lors du spectacle "Les Maîtres des Airs" pendant quelques années (mais ne semble plus l'être aujourd'hui, peut-être en rasion de la législation contre les espèces invasives) et, depuis 2016, dans la Réserve des Hippopotames (en cohabitation, entre autres, avec ces derniers et un grand nombre d'espèces d'oiseaux). Reproduction : oui, par exemple :

• 14 poussins éclos en juillet 2013 ;
• 6 entre le 06 et le 12/04/2014 ;
• 6 en 2015 ;
• 1 en 2022.

Avec des Ouettes à ailes bleues, le 28/10/2021.

Le savez-vous ?

• dans l'Egypte ancienne, il était associé au savoir, à la religion et c'était aussi un des douze animaux sacrés symbolisant chaque heure du jour et de la nuit. Le dieu Thot était représenté sous une forme humaine à tête d'ibis. Les temples entretenaient des milliers d'Ibis, surtout au Ier millénaire avant Jésus-Christ (période dite "de Basse Epoque" des temps pharaoniques) ;
  
• l'Ibis sacré est considéré comme espèce invasive en France et en Europe depuis quelques années, ce qui alimente une série de controverses. En 2008, une campagne d'éradication menée dans les départements de Loire-Atlantique et du Morbihan a rencontré l'opposition d'associations régionalistes qui revendiquent sa protection au nom du patrimoine culturel de Bretagne (allant jusqu'à le renommer ... Ibis breton !!! Peut-être à cause de sa livrée blanche et noire qui rappelle le drapeau de Bretagne ?)