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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
19 août 2022

L'Orang-outan de Bornéo (I)

1 (1291)La femelle CHRISTINA, le 07/04/2014.

Nom scientifique : Pongo pygmaeus pygmaeus.

Classe : Mammifères

Ordre : Primates

Famille : Hominidés

Description : primate de grande taille, doté de très longs bras qui peuvent atteindre 1,5 mètre, de mains et de pieds préhensiles et à la fourrure typique, de couleur rousse et très longue ; peau grise.

Le mâle est nettement plus grand et volumineux que la femelle. Il s'en distingue aussi par des larges plaques de peau arrondies sur le visage, des canines et prémolaires plus grandes, une large "poche" sur la gorge et même une moustache et de la barbe sur la face ! Il existe deux types physiques de mâles : les grands et les petits (les deux pouvant se reproduire, même si les premiers ont un "avantage" certain pour l'accès aux femelles). Il n'y a pas de différence entre mâles et femelles à la naissance.

1 (6087)Le mâle MUDA, le 12/02/2017.

Hauteur : 1,2 à 1,7 m (mâle) ; 1 à 1,2 mètre (femelle).

Poids : 50 à 100 kg (mâle), moyenne de 75 kg ; 30 à 50 kg (femelle), moyenne de 38,5 kg. Certains individus captifs peuvent devenir littéralement obèses, le plus lourd connu pesait 204 kg !

Durée de vie : 35 à 50 ans dans la nature, jusqu'à 60 ans en captivité.

1 (1213)La femelle MANIS, le 24/02/2014.

Aire de répartition : Île de Bornéo, partagée entre l'Indonésie et la Malaisie. Sa répartition exacte est encore imparfaitement connue : en 2014, une population d'une cinquantaine d'individus a été découverte par une équipe de chercheurs dans un secteur de la province de Kalimantan-Sud (Indonésie) où l'espèce n'avait jamais été décrite.

Une espèce voisine, l'Orang-outan de Sumatra (Pongo abelii), était jusqu'à une époque récente considérée comme faisant partie de la même espèce. Très récemment, une troisième espèce, l'Orang-outan de Tapanuli (P. tapanuliensis) a été décrite sur l'île de Sumatra - tout en étant génétiquement plus proche des Orangs-outans de Bornéo... Il est à noter que les Orangs-outans de Sumatra et de Bornéo sont interféconds (cette qualité n'a pas été observée chez l'Orang-outan de Tapanuli mais elle est probable chez cette espèce) et que les hybrides sont même fertiles !

Historiquement, des Orangs-outans vivaient à Java et en Asie continentale, jusqu'en Chine du Sud.

Habitat : forêts tropicales primaires et secondaires, du niveau de la mer à 1.500 mètres d'altitude.

Comportement : ce sont les plus arboricoles des grands singes, leurs mains et leurs pieds sont très agiles et les aident à s'agripper aux branches (mais les adultes ne sautent pas étant donné leur poids). Ils occupent la canopée (sommet des arbres), et chaque nuit, ils fabriquent un nouveau nid perché entre 12 et 18 mètres du sol.

Ils dorment 17 heures sur 24 (dans une posture proche de celle de l'homme et en se cachant le visage sous une grande feuille), et ne parcourent que quelques centaines de mètres par jour.

1 (21380)"Déjeuner sur l'herbe" pour la femelle CHRISTINA, le 27/06/2020.

Ce sont des animaux très intelligents, aptes à se servir d'outils : par exemple pour s'alimenter (et même pêcher), se protéger de la pluie, se battre, se gratter le dos ou bien... s'essuyer le derrière. Ils disposent de facultés d'apprentissage développées et même de "cultures" propres.

L'Orang-outan de Bornéo est plus terrestre que celui de Sumatra, car il ne connaît pas de prédateur naturel (à Sumatra, la présence du Tigre est un danger même pour les adultes), et aussi plus solitaire.

Les mâles adultes vivent seuls mais communiquent avec leurs congénères par des cris puissants, audibles jusqu'à 1 km de distance, pour marquer leur territoire et appeler les femelles. Ils peuvent être agressifs entre eux, les combats entre mâles peuvent aboutir à l'arrachage de doigts ou d'oreilles.

Les Orangs-outans sauvages sont connus pour s'approcher des centres de réhabilitation des jeunes Orangs-outans abandonnés et communiquer avec eux, peut-être pour faciliter leur retour à la vie sauvage.

1 (3120)Le jeune mâle BELAYAN, le 08/11/2015.

1 (2309)Le jeune mâle DAYAK, le 02/04/2015.

Alimentation : omnivore : fruits (dont les figues et le durian, un fruit à l'odeur d'oeuf pourri !) pour 60% de son alimentation, mais aussi pousses, feuilles, fleurs, graines, écorce, sève, champignons, miel, insectes (fourmis, termites...), petits vertébrés (y compris des petits primates comme le Loris paresseux), oeufs d'oiseaux, voire de la terre (peut-être pour neutraliser les toxines de certains végétaux). Exceptionnellement, des individus issus de captivité et relâchés dans la forêt ont été observés pêchant du poisson. Ils ne boivent pas, car ils extraient l'eau des fruits, ou bien des creux d'arbres lorsque la pluie tombe.

1 (3638)MANIS et sa fille SABAH, le 10/04/2016.

Reproduction : l'accouplement peut avoir lieu tout au long de l'année, mais le mâle va préférer les femelles dont les enfants sont sevrés (qui ont plus de chances d'être fertiles). La gestation dure 9 mois, la mère donne le plus souvent naissance à un seul petit, très rarement à des jumeaux. Les jeunes voyagent accrochés sur le dos ou le ventre de leur mère pendant les 2 premières années de leur vie. Les jeunes peuvent manger de la nourriture molle dès l'âge de 4 mois, mais ne sont sevrés qu'à 4 ans. A cet âge, ils restent souvent entre jeunes, sans s'éloigner beaucoup de leurs mères. Ils sont indépendants à 7 ans.

Les naissances sont très espacées, avec un intervalle de 8 ans en moyenne (un rythme d'une lenteur inégalée chez les mammifères), ce qui rend cet animal très sensible à toute dégradation de son habitat.

La femelle peut se reproduire entre 6-11 ans, le mâle à partir de 7-10 ans, mais il arrive que les mâles non mûrs tentent de s'accoupler de force avec des femelles immatures ; inversement, les mâles adultes préfèrent choisir des femelles accompagnées de petits sevrés (supposées plus fertiles). Généralement, les jeunes femelles mettent bas vers 14-15 ans. Les femelles connaissent une ménopause, qui peut être très tardive (vers l'âge de 48 ans).

Des comportements sexuels entre mâles ont été observés en zoo, mais aussi dans la nature : l'on suppose qu'il s'agit de comportements sociaux établissant des relations de domination ou de rivalité, ou bien (chez les jeunes) de comportements d'apprentissage avec lesquels ils testent leur sexualité.

1 (1292)La femelle JANAH, le 07/04/2014.

1 (4262)JANAH, le 18/09/2016.

... Plus d'informations sur les Orangs-outans de Bornéo (menaces, protection, histoire de leur présence à Beauval...) dans l'article suivant...

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Commentaires
F
J ai rencontré Muda à deux reprises... face à face magique juste séparée par la vitre de la serre... j ai vu plus d humanité dans ses yeux que dans ceux de bien des humains... depuis je boycotte tous les produits contenant de lte huile de palme.
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Bienvenue dans Zootographe, un blog photo dédié au Zooparc de Beauval, un parc animalier dans lequel je me rends régulièrement. Ceci N'EST PAS un blog officiel de ce parc.

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