L'Hippotrague noir

Le 12/03/2017.

Nom scientifique : Hippotragus niger niger

Synonyme : Antilope sable.

Classe : Mammifères

Ordre : Artiodactyles

Famille : Bovidés

Description : antilope de grande taille, d'aspect typique, aux cornes annelées et arquées vers l'arrière, à l'encolure épaisse, au museau droit et aux oreilles pointues. Queue terminée par une touffe. Porte une longue crinière sur l'encolure, et aussi une plus petite le long de la gorge.

Dimorphisme sexuel prononcé. Les mâles sont plus grands et plus lourds, avec le poil noir et des cornes plus massives et recourbées. La femelle est plus petite, brune avec des cornes droites et plus fines. Le dessous du corps est toujours blanc, la face est rayée de noir et de blanc.

Chez les mâles comme chez les femelles, le ventre blanc contraste fortement avec les parties supérieures du corps ; le visage est blanc avec un masque facial noir et des bandes blanches allant des yeux au nez. Cou épais, renforcé par une crinière de poils raides.

Les nouveaux-nés ont un pelage de couleur brun sable ou roux, qui s'assombrit au fil du temps. Les jeunes mâles revêtent leur robe définitive vers l'âge de 5 ans.

Longueur (corps) : 1,9 à 2,55 m.

Longueur (queue) : 40 à 75 cm.

Longueur (cornes) : 81 à 165 cm (mâle) ; 61 à 102 cm (femelle).

Hauteur (au garrot) : 1,10 à 1,45 m.

Poids : 200 à 270 kg (mâle) ; 180 à 230 kg (femelle).

Durée de vie : 15 à 20 ans, maximum de 22 ans et 3 mois. En captivité, son espérance de vie dépasse de plusieurs années celle qu'il a dans la nature.

Aire de répartition : Afrique australe pour la sous-espèce type H. niger niger. D'autres sous-espèces d'Hippotrague noir vivent plus au Nord, vers l'Afrique centrale et orientale, jusqu'à l'Angola, au Congo-Kinshasa et au Kenya.

Habitat : savanes boisées, prairies.

Comportement : il utilise ses cornes comme instrument de défense contre les prédateurs, et aussi pour les combats de domination. Ces derniers sont assez fréquents entre mâles : ceux-ci se laissent alors tomber à genoux, entrechoquant leurs cornes. Les combats sont ritualisés et souvent sans violences graves, mais il peut arriver que certains d'entre eux soient mortels pour l'un des protagonistes. Le mâle utilise aussi son urine et ses matières fécales pour garder son territoire et éviter des combats coûteux en énergie.

C'est un animal diurne, surtout actif en début ou fin de journée quand il fait moins chaud. Il vit en troupeaux (de type "harem" ou "groupe de célibataires"), dont la taille est variable en fonction des saisons (taille maximale en saison sèche, quand les points d'eau sont rares).

Les plus grands groupes atteignent (occasionnellement) 100 individus, mais les troupeaux sont généralement plus petits, entre 10 et 30 têtes. Ils sont composés de femelles et de jeunes, avec un mâle adulte dominant.

Un Hippotrague noir peut atteindre 56 km/h à la course.

Le seul prédateur naturel des adultes en bonne santé est le Lion ; mais même ce dernier s'en prend peu souvent à eux, leurs cornes les rendant trop dangereux. Par contre, les individus malades ou âgés, ainsi que les petits peuvent être attaqués par toute une gamme d'autres prédateurs : Léopards, Lycaons, Hyènes et Crocodiles.

Alimentation : herbe, feuilles. Il boit de l'eau tous les jours.

Reproduction : les mâles dominants défendent des harems.

La gestation dure 270 jours, la femelle met au monde un seul petit qui se tiendra caché dans l'herbe pendant une dizaine de jours, avant de rejoindre le troupeau.

Bébé Hippotrague noir, le 24/04/2018.

Le jeune est sevré entre 6 et 8 mois.

Les femelles atteignent la maturité sexuelle à 2 ans, les mâles à 5 ans. Les premières restent dans le troupeau (et ont un rang hiérarchique en fonction de leur ancienneté), les seconds sont expulsés dès l'âge de 3 ans et rejoignent des troupeaux de célibataires.

Femelle et son petit, le 24/04/2018.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'espèce n'est pas menacée, même si elle a été extirpée (ou raréfiée) dans certains pays, et que l'Homme continue à la chasser pour sa viande et ses cornes. Pendant longtemps (fin du 20ème siècle), les guerres civiles endémiques en Angola et au Mozambique ont menacé sa survie dans ces pays (mais sans faire disparaître complètement cet animal). La consanguinité est aussi un risque pour les plus petites des populations, notamment dans les petites réserves privées.

En revanche, elle a bénéficié de nombreuses opérations de réintroduction dans des territoires où elle avait un temps disparu, certains des pays (la Tanzanie, le Malawi, la Zambie et désormais aussi le Mozambique) étant parvenus à lui assurer une protection efficace. Elle a aussi été introduite au Swaziland (petit Etat d'Afrique australe), pays où elle n'habitait pas autrefois.

On la trouve dans plusieurs parcs et réserves, surtout en Afrique australe.

Des troupeaux assez importants sont également maintenus dans les zoos à travers le monde, avec des programmes d'élevage garantissant le maintien et le développement de populations saines génétiquement.

35 zoos en présentent en Europe (données de la base Zootierliste, janv. 2021), dont 5 parcs français. Les animaux des zoos européens appartiennent tous à la sous-espèce type niger à l'heure actuelle.

Au Zooparc de Beauval : un groupe reproducteur vit dans la savane africaine (où l'espèce est présentée depuis 1999). Reproduction : oui, annuellement ou presque :

• 1 le 19/03/2009 ;
• 3 fin 2010-début 2011 ;
• 1 le 21/01/2014 ;
• 2 mâles le 02/12/2016, respectivement fils des femelles AGNES et HARANTXA et du mâle CARLOS ;
• 1 en janvier 2017 ;
• 1 mâle le 12/01/2018 (GAO) ;
• 1 au printemps 2018 (JOS) ;
• 2 en janvier 2019 ;
• 1 mâle le 12/11/2019 (KITWE) ;
• 1 mâle le 02/01/2020 (KEZAKO).

Couple photographié le 19/04/2013.

Le savez-vous ?

• l'Hippotrague noir est étroitement apparenté à une espèce d'aspect semblable, l'Antilope rouanne Hippotragus equinus. Ensuite, ses cousins les plus proches sont, par ordre décroissant, l'Hippotrague bleu H. leucophaeus (une espèce qui peuplait la région du Cap en Afrique du Sud, aujourd'hui éteinte), puis le Blesbok Damaliscus pygargus philipsi et le Bontebok D. p. pygargus, deux antilopes également sud-africaines.