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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
13 février 2023

Le Vanneau soldat

1 (16800)Le 12/04/2019.

Nom scientifique : Vanellus miles

Classe : Oiseaux

Ordre : Charadriiformes

Famille : Charadriidés

Description : petit échassier terrestre, aux parties inférieures blanches et aux parties supérieures (dos et ailes) brun olive ; calotte noire ; caroncules jaunes sur la tête, formant une sorte de "masque". Les ailes sont équipées d'un éperon à chaque poignet.

Le plumage ne varie pas en fonction du sexe ni des saisons.

Les jeunes ont un dos et des ailes plus terne, avec des plumes liserées de chamois clair.

Longueur : 30 à 37 cm.

Envergure : 75 à 85 cm.

Poids : 191 à 412 g.

Durée de vie : 16 ans.

Aire de répartition : Australie, Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, Nouvelle-Zélande et îles adjacentes. Deux sous-espèces, la sous-espèce type ou du Sud (V. m. miles) et la sous-espèce du Nord (V. m. novaehollandiae) ; celles-ci s'hybrident couramment et on trouve des types intermédiaires entre les deux dans la nature.

Habitat : plaines, pâtures, plans d'eau, littoraux et mêmes parcs urbains et autres habitats semi-artificiels (aérodromes, bords de routes, aires de jeux...).

Comportement : il est très bruyant, vocalisant jour et nuit, pour la défense de son territoire, pour les parades ou pour garder le contact avec ses jeunes. Son cri typique est un "ke-ke-ke-kek" puissant et saccadé.

Comme son nom l'indique, le mâle défend son territoire avec audace, signalant sa présence par des cris puissants et, si cela ne suffit pas, par des vols en piqué et des simulacres d'attaques. Cet oiseau peut aussi détourner l'attention des prédateurs en simulant une blessure (comportement également observé chez d'autres charadriidés y compris européens : Vanneau huppé, Petit gravelot, etc...).

Il reste souvent au sol, se nourrissant en faisant vibrer son pied dans le sable ou la vase, et délogeant les petits invertébrés qui s'y trouvent. Ce comportement alimentaire se rencontre chez d'autres espèces de charadriidés et aussi chez l'Aigrette garzette américaine (Egretta thula), un petit héron.

Il est sédentaire, parfois plus ou moins nomade, notamment dans les espaces arides de l'intérieur où les ressources disponibles sont rares. Il peut atteindre les îles Salomon, l'Est de l'Indonésie et quelques îles plus petites.

Cet oiseau vit seul, en couples ou en petits groupes.

1 (31897)Dans la volière papoue récemment réaménagée, le 06/08/2022.

Alimentation : insectes, vers de terre, araignées.

Reproduction : il se reproduit toute l'année dans le Nord de l'Australie, pendant l'hiver et le printemps austral (juin à décembre) dans le Sud et en Nouvelle-Zélande.

Il vit en couples monogames, fidèles à leur site de nidification.

Les deux parents construisent un nid d'herbe et de branches, la femelle pond 3 à 5 oeufs.

Les parents défendent leur nid soit par la force, en houspillant et chargeant les intrus, soit par la ruse en feignant une blessure et en détournant les importuns. Ils peuvent ainsi repousser avec succès des prédateurs plus gros qu'eux comme des corbeaux, des chiens ou des chats. Ils le fond jusqu'à ce que les poussins atteignent les deux tiers de la taille des adultes, à l'âge de 2 ou 3 mois. Il arrive que l'oiseau se blesse lors d'une de ses "charges", mais il survit dans la plupart des cas même s'il peut être temporairement privé de la capacité de voler.

Les poussins atteignent la taille adulte à 4 ou 5 mois. Ils restent souvent avec leurs parents pendant 1 ou 2 ans.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'espèce n'est pas menacée. Elle peut localement être considérée comme une source de nuisance comme sur les aéroports où elle s'installe souvent.

Elle a colonisé la Nouvelle-Zélande dans les années 1930, elle n'y existait pas auparavant. Elle y est arrivée par ses propres moyens, sans être directement apportée par l'Homme.

Elle n'est pas très fréquente dans les parcs zoologiques (en tout cas en Europe), 66 zoos européens et proche-orientaux en ont (source : Zootierliste, données de fév. 2023) dont 8 en France.

Au Zooparc de Beauval : présenté depuis mars 2018, à l'époque 1 couple était maintenu dans la volière des Conures soleils et 1 autre dans celle des Aras de Lafresnaye ; 1 oiseau (peut-être issu de reproductions passées) était présenté dans la volière des Calaos de Von der Decken en janvier 2020, puis à nouveau 1 dans la volière aux Conures soleils en mars 2022. Aujourd'hui on en trouve (env. une dizaine d'oiseaux) dans plusieurs des volières nouvellement réaménagées le long du ruisseau à canards, en cohabitation avec d'autres oiseaux d'espèces variées : volière pacifique, volière du bush australien, volière papoue, également annoncés (mais probablement non présentés) dans la volière aux Kookaburras à ailes bleues. Reproduction : oui, les naissances ont été nombreuses ces dernières années :

  • 1 au début de l'automne 2018 ;
  • 2 au début du printemps 2019 ;
  • 3 en juin 2022.

Le savez-vous ?

  • cet oiseau est assez opportuniste dans ses habitudes de nidification, occupant à peu près tout habitat ouvert pour y faire son nid : parcs urbains, jardins, cours de récréation, parkings de supermarché, toits d'immeubles... Par contre les couples "urbains" ont un faible succès reproductif à cause des dérangements en tout genre qu'ils subissent.
  • c'est le naturaliste français Buffon qui a été le premier Européen à découvrir et décrire l'espèce, en 1781 ;
  • le nom de genre "Vanellus" (commun à de nombreuses espèces dont le Vanneau huppé nicheur en Europe) provient du latin "vanus", outil agricole utilisé pour nettoyer les céréales ; le nom d'espèce "miles" signifie "soldat" en latin, probablement à cause du comportement audacieux de l'oiseau en période de nidification ;
  • selon une légende, les éperons que l'oiseau porte sur ses ailes, et avec lesquels il peut attaquer les prédateurs, seraient venimeux ; cette croyance est évidemment fausse ;
  • il peut s'hybrider avec le Pluvier de Nouvelle-Zélande Thinornis novaeseelandiae.
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