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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
8 janvier 2023

Le Harle couronné

1 (1658)Femelle, le 20/10/2014.

1 (20136)Mâle, le 21/01/2020.

Nom scientifique : Lophodytes (= Mergus) cucullatus

Classe : Oiseaux

Ordre : Ansériformes

Famille : Anatidés

Description : petite espèce de harle, avec un fort dimorphisme sexuel.

En plumage nuptial, le mâle est très reconnaissable, avec une combinaison à base de noir, de blanc et de brun-roux sur le plumage : tête, cou et manteau noirs, croupion gris, queue brun-gris sombre, gorge, cou, poitrine et côtés de la tête blancs (avec 2 barres noires irrégulières sur la poitrine), flancs fauve ou brun-roux ; crête en forme d'éventail blanc et noir.

La femelle et le jeune sont bien plus ternes avec un plumage à dominante gris-brun voire noirâtre : cou, poitrine et flancs gris, tête brune ; crête brun cannelle avec parfois un peu de blanc.

En période de mue (plumage dit "d'éclipse"), le mâle et la femelle sont très semblables, le premier ayant seulement les yeux jaunes alors que la seconde a les yeux bruns.

Bec en forme de scie, comme toutes les espèces de harles.

Longueur : 40 à 50 cm.

Envergure : 56 à 70 cm.

Poids : 453 à 879 g.

Aire de répartition : Amérique du Nord, surtout dans la région des Grands Lacs et à l'Ouest, dans les Etats de Washington, de l'Oregon et en Colombie-Britannique.

Migrateur partiel. Les oiseaux des régions les plus froides (Grands Lacs à la frontière canadienne et Nord du Midwest) migrent vers le Sud en hiver pour échapper aux gels sévères, d'autres populations vivant dans des lieux au climat plus doux (notamment le Centre-Est des Etats-Unis et la côte pacifique) sont sédentaires. Plus au Sud (Californie, Basse vallée du Mississippi, rives du Golfe du Mexique...) on ne le trouve qu'à l'état d'hivernant.

Quelques très rares spécimens atteignent l'Europe en automne et hiver, surtout les côtes de l'extrême Nord-Ouest (Ecosse, etc...). Ailleurs sur le continent, des oiseaux de cette espèce sont parfois observés mais il s'agit en général d'oiseaux échappés de captivité, sans faire souche de façon durable.

Habitat : eaux calmes, réservoirs d'eau claire à fond sableux ou de galets, rivières, étangs, marais, mares, estuaires, retenues de moulins, à proximité de forêts. Il délaisse les torrents et les grands plans d'eau, où il n'est pas à son aise pour s'alimenter. Il préfère l'eau douce à l'eau saumâtre ou salée.

Comportement : cet oiseau est silencieux, sauf en période de reproduction (voir ci-dessous).

C'est un migrateur de courte distance, se déplaçant seul, en couple ou en petites bandes ; les populations qui nichent là où le climat est le plus doux sont sédentaires. Il revient sur ses lieux de reproduction tôt, parfois quand la glace est encore présente (dès février dans le Missouri, fin mars dans les Grands Lacs, etc...).

Il vole vite et bas.

Il s'alimente en plongeant.

Avec ses pattes situées en arrière du corps, c'est un mauvais marcheur que l'on voit rarement à terre.

Alimentation : petits poissons, grenouilles, têtards, invertébrés (insectes aquatiques, escargots et autres mollusques, petits crustacés), graines et plantes aquatiques. Il est principalement zoophage, son régime étant constitué pour moitié de poissons, le reste étant surtout composé d'invertébrés aquatiques.

Reproduction : la reproduction a lieu dès le retour des couples sur les aires de nidification, entre février et juin selon les régions et les climats. Les couples sont monogames, mais les parades nuptiales regroupent 1 ou 2 femelles et plusieurs mâles sur la même aire. Les mâles déploient alors leur crête et agitent leur tête pour impressionner les femelles, ils font aussi des vocalises (type coassement de grenouille) et de courts vols de démonstration.

Le nid est situé dans un trou d'arbre entre 3 et 6 mètres au-dessus du sol, dans une souche creuse ou bien un nichoir, toujours près d'un point d'eau. La seule garniture du nid est composée de plumes que la femelle prélève sur son ventre. Les nids sont parfois disputés entre les Harles couronnés et d'autres espèces de canards, et il n'est pas rare qu'un même nid finisse par contenir des oeufs appartenant à 2 espèces différentes !

Le mâle quitte la femelle dès que celle-ci a pondu. La femelle perd entre 8 et 16% de son poids pendant l'incubation des oeufs.

La couvée compte entre 7 et 15 oeufs, mais l'incubation ne débute qu'à partir de la ponte du dernier oeuf. Cela permet à tous les poussins d'éclore et de se développer en même temps, facilitant les soins parentaux.

La maturité sexuelle a lieu à l'âge de 2 ans.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'espèce est commune et n'est pas menacée. Sa population est en augmentation depuis quelques décennies.

On peut le voir dans 61 parcs animaliers et zoos européens (source : Zootierliste, données de janv. 2023), parmi lesquels 8 en France.

Au Zooparc de Beauval : quelques oiseaux vivent dans le ruisseau à canards proche de l'entrée ; initialement il n'y avait que des femelles, mais quelques mâles sont présentés depuis l'hiver 2019-2020. Reproduction : oui :

  • 1 naissance au début du printemps 2020.

Le savez-vous ?

  • son nom de genre provient des mots grecs lophos ("crête") et dutes ("plongeur"), littéralement "le plongeur à crête" ;
  • c'est la seule espèce de harle endémique de l'Amérique du Nord. Il existait aux temps préhistoriques une seconde espèce apparentée, appelée Lophodytes floridanus et trouvée dans des gisements de Vero Beach (Floride) datant du Pleistocène supérieur.
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