La Tortue sillonnée

Jeune individu, le 25/10/2018.

Nom scientifique : Centrochelys sulcata

Synonyme : Tortue à éperons.

Classe : Reptiles

Ordre : Testudines (Tortues)

Famille : Testudinidés

Description : tortue de grande taille, à la dossière marron clair ou jaune crème.

Mâle et femelle se distinguent par l'écaille située en avant du plastron, en forme de fourche ou de Y chez le premier, de pointe chez la seconde. Queue plus courte chez la femelle.

Longueur : 50 à 60 cm (femelle) ; 80 cm (mâle).

Poids : 60 kg (femelle) ; 100 à 109 kg (mâle).

Durée de vie : 70 à 100 ans.

Aire de répartition : Afrique sahélienne de la Mauritanie à l'Erythrée, péninsule arabique.

Habitat : savanes arides.

Comportement : elle est plutôt solitaire en milieu naturel, mais tolère la vie en groupe. Elle est calme et très peu agressive.

Alimentation : herbes, fleurs, fruits, cactus, plantes diverses, déchets végétaux, mais aussi charognes et excréments.

Reproduction : la saison de reproduction a lieu entre septembre et novembre.

Le rut est violent, les mâles s'affrontent dans des combats destinés à renverser l'adversaire sur le dos (ce qui peut être fatal au vaincu, la dossière plate l'empêchant de se remettre à l'endroit). Pour le faire, les mâles disposent d'une écaille en forme de fourche à l'avant du plastron.

L'accouplement est bruyant (entendu plusieurs fois lors de mes visites à Beauval !).

Deux mois plus tard, la femelle creuse une dépression dans la terre pour pondre ses oeufs. Le creusement du nid peut durer jusqu'à 5 heures. Ensuite la femelle va pondre 1 oeuf toutes les 3 minutes, puis recouvre le nid une fois que la ponte est finie, cette dernière opération peut durer 1 heure.

La ponte compte de 15 à 30 oeufs, qui sont ronds et mesurent entre 4,1 et 4,9 cm. L'incubation dure entre 90 et 120 jours.

A l'éclosion, les jeunes mesurent 4,5 cm et pèsent 30 grammes.

Statut IUCN : en danger

Menaces et protection : classée "en danger" à l'heure actuelle (espèce rare et déclinante en milieu naturel), elle est inscrite à l'annexe II de la convention de Washington ou CITES, ce qui signifie que son commerce est réglementé.

Elle est, heureusement, très fréquemment élevée en parc : rien qu'en Europe et au Proche-Orient, 351 parcs zoologiques et animaliers en présentent (source : Zootierliste, données d'oct. 2021). Parmi ceux-ci l'on compte 34 parcs français.

Facile à élever et reproduire en captivité et peu agressive, elle est relativement appréciée des terrariophiles, toutefois la maintenance nécessite certaines précautions, en raison de son besoin de chaleur (c'est un animal du désert), de sa très grande longévité (égale à celle d'une vie humaine) et surtout de son comportement fouisseur qui peut la rendre assez "destructrice". Enfin l'origine des animaux doit être scrupuleusement vérifiée pour éviter d'enrichir le trafic animal, très préjudiciable à cette espèce.

Au Zooparc de Beauval : une demi-douzaine d'individus vit dans un enclos de la plaine africaine. Elles ont accès à un petit bâtiment chauffé l'hiver. Elles ont cohabité avec des Tortues géantes d'Aldabra (jusqu'à l'hiver 2019-2020, moment où ces dernières ont été transférées dans le Dôme) et, très brièvement (année 2020?) avec des Tortues léopards, une autre espèce africaine.

3 autres (plus jeunes) ont été présentés dans un des terrariums dans le tunnel de la Terre des Lions (en cohabitation avec plusieurs espèces de lézards) jusqu'à l'hiver 2020-21.

Et jusqu'en 2017, quelques-unes de ces tortues étaient également visibles dans une installation du Vivarium composée d'un enclos intérieur et d'un enclos extérieur pour les journées chaudes, en cohabitation avec d'autres tortues terrestres (Tortue radiée de Madagascar, Tortue géante d'Aldabra, Tortue-boîte commune).

Reproduction : oui.

Le savez-vous ?

• Pour se protéger de la chaleur diurne et du froid nocturne, cette tortue élit domicile dans un terrier qu'elle creuse elle-même. Ce terrier peut mesurer 30 m de long et 15 m de profondeur ! Il est généralement creusé au milieu d'un massif de buissons ou plantes succulentes, dont la présence régule aussi le micro-climat, et dont la pousse est elle-même facilitée par les excréments de la tortue ! ;
  
• C'est la plus grosse tortue d'Afrique, et la plus grande au monde après celles des îles Galapagos et des Seychelles ;
  
• Son nom d'espèce dérive du latin sulcus, qui désigne les éperons, comme on le trouve aussi dans un de ses noms français (voir ci-dessus).

Gros plan sur une Tortue sillonnée, le 20/08/2017.