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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
5 septembre 2021

Le Bec-ouvert africain

1 (7040)Le 12/03/2017.

Nom scientifiqueAnastomus lamelligerus

Synonyme : Cigogne à bec-ouvert d'Afrique.

Classe : Oiseaux

Ordre : Ciconiiformes

Famille : Ciconiidés

Description : grand échassier au plumage noir, avec des reflets métalliques verts, bruns ou violets sur le bas du cou, le haut de la poitrine et le manteau. Bec gris-brun (couleur corne à la base, noirâtre vers la pointe) dont le trait le plus caractéristique est la forme : il est composé de 2 mandibules qui ne se touchent qu'à la base et à la pointe. Pattes grises ou noires, yeux bruns entourés d'un cercle bleuâtre.

Le jeune a un plumage plus terne et plus clair, et un bec... droit. Ce n'est qu'au bout de quelques années que son bec acquiert sa forme définitive.

Le mâle est un peu plus grand que la femelle, mais il n'y a pas de différence dans le plumage.

Longueur : 70 à 94 cm.

Envergure : 140 à 165 cm.

Poids : 1 à 1,4 kg.

Durée de vie : 15 à 20 ans.

Aire de répartition : Afrique tropicale, depuis le Sahel jusqu'à l'extrême Nord-Est de l'Afrique du Sud, avec une population à l'Ouest de Madagascar.

Surtout présent dans la partie orientale du continent du Kenya à la Zambie, devenu très rare en Afrique de l'Ouest et absent de la zone forestière du Bassin du Congo.

Deux sous-espèces, A. l. lamelligerus sur le continent et A. l. madagascariensis... à Madagascar (comme son nom l'indique !). La sous-espèce malgache est plus petite que la continentale.

Habitat : lacs, marais, prairies humides, terres irriguées, rizières, chablis, tourbières, rivières, deltas, estuaires, mangroves.

Comportement : comme les autres espèces de cigognes, il produit des claquements de bec et des croassements lors des parades amoureuses. Les jeunes émettent un caquètement pour quémander leur nourriture. Le reste du temps, il est silencieux.

C'est aussi un excellent planeur comme tous les membres de sa famille, utilisant les courants thermiques pour les déplacements de longue distance. Il vole aussi en battu, avec des coups d'ailes puissants. Par contre il n'est pas réellement migrateur, tout au plus nomade dans les régions à saison sèche.

Il est grégaire quand il se déplace, s'associant fréquemment aux Ibis sacrés et hagedashs. Les groupes comprennent souvent quelques dizaines d'oiseaux, mais peuvent atteindre des grandeurs bien plus importantes : jusqu'à 7.000 oiseaux ensemble ! Des groupes se forment aussi sur des "dortoirs" où ils passent la nuit.

Par contre, il s'alimente seul : en effet ses proies principales (les mollusques) sont peu mobiles et leur capture ne nécessite pas de stratégie de coopération. Il va les chercher dans la vase à l'aide de son bec.

1 (10318)Le 20/08/2017.

Il a peu de prédateurs naturels : seul l'Aigle ravisseur, rapace de très grande taille, s'attaque aux adultes, les oeufs peuvent être la proie de plusieurs autres rapaces ainsi que des varans.

Alimentation : gros escargots, moules d'eau douce, amphibiens, crabes, vers, gros insectes (criquets, scarabées...), parfois reptiles, grenouilles et poissons.

Reproduction : il niche en colonies assez grandes, comprenant souvent 60 couples à l'état naturel (maximum de 170 couples), sur des arbres au milieu des marais ou au bord des plans d'eau, parfois dans des bancs de roseaux. Les colonies sont souvent mélangées avec d'autres espèces : Anhingas, Cormorans africains, Hérons, Spatules africaines et Cigognes.

La saison de reproduction dépend des ressources alimentaires disponibles. Elle est quelque peu variable selon les pays, dans certains (par exemple en Zambie) elle est observée toute l'année.

Chaque mâle choisit un site de nidification, attendant que les femelles viennent le "visiter".

Les couples, monogames, observent une parade nuptiale en claquant du bec, semblable à celle des autres Ciconiidés.

Le nid est petit (env. 50 cm de diamètre), bâti dans de hautes branches et garni de végétation aquatique. Il y a 3 à 5 oeufs blanchâtres par ponte, couvés par les 2 parents pendant 21 à 30 jours.

Les poussins naissent avec un duvet noir et un bec court, et sont nourris de mollusques.

Le succès reproducteur est de l'ordre d'un jeune par couple et par an. Toutefois il dépend de ressources alimentaires aléatoires, et tous les adultes ne se reproduisent pas chaque année.

Les jeunes quittent le nid à l'âge de 50-55 jours et sont indépendants à 3 mois ; ils acquièrent leur maturité sexuelle à 4 ou 5 ans.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : il subit un certain nombre de pressions dans les pays où il vit, comme l'assèchement des zones humides, le surpâturage, l'usage de pesticides, la chasse (y compris pour la fabrication de "remèdes" traditionnels dans certains pays comme le Nigeria) et le piégeage parfois accidentel (capture dans des filets de pêche). Il reste commun dans la plupart des pays de son aire de répartition, mais il est devenu rare à l'Ouest du continent et à Madagascar.

La population mondiale est estimée à environ 400.000 oiseaux, avec une tendance stable.

Il est présent dans plusieurs aires protégées comme les parcs nationaux de Sélous (Tanzanie), de Morémi et Chobe (Botswana), de South Luangwa (Zambie), des Chutes de Murchinson et du Lac Mburo ainsi qu'au Jardin botanique national d'Entebbe (Ouganda).

Peu de zoos en possèdent : ces échassiers ne sont présents que dans 16 parcs européens (source : Zootierliste, données de sept. 2021) dont 4 en France : outre Beauval, on peut en voir au Bioparc de Doué-la-Fontaine (Anjou), dans la Réserve Africaine de Sigean (Aude) et au Parc des Oiseaux de Villars-les-Dombes (Ain).

Au Zooparc de Beauval : un groupe important est présent dans la Réserve des Hippopotames, depuis son ouverture en 2016. Reproduction : pas à ma connaissance, à ce jour (sept. 2021).

1 (7021)Le 12/03/2017.

Le savez-vous ?

  • son bec est une adaptation à un régime alimentaire bien particulier, à base d'escargots, et à l'aide duquel il les extirpe de leur coquille. Ce bec est équipé de crans tubulaires qui facilitent sa prise sur les mollusques, lui servant de "pince" ;
  • l'ouverture des bivalves (mollusques de type moule, coque...) est plus difficile, leur bec n'offrant pas de prise sur les coquilles ; pour parvenir à ses fins, il va déposer les coquillages sur les rives, attendant qu'ils soient "grillés" par le soleil, et les mange une fois qu'ils sont ouverts !
  • une espèce très proche vit en Asie du Sud, le Bec-ouvert indien Anastomus oscitans. Ce dernier s'en différencie par son plumage blanc.
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Commentaires
C
Beau blog. un plaisir de venir flâner sur vos pages. une belle découverte. un blog très intéressant. J'aime beaucoup, je reviendrai. N'hésitez pas à visiter mon univers (lien sur pseudo). Au plaisir
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Bienvenue dans Zootographe, un blog photo dédié au Zooparc de Beauval, un parc animalier dans lequel je me rends régulièrement. Ceci N'EST PAS un blog officiel de ce parc.

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