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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
11 janvier 2022

L'Ara hyacinthe

1 (3574)Le 10/04/2016.

Nom scientifiqueAnodorhynchus hyacinthinus

Synonyme : Grand Ara bleu.

Classe : Oiseaux

Ordre : Psittaciformes

Famille : Psittacidés

Description : très grand perroquet au plumage bleu cobalt (légèrement plus foncé sur les ailes et plus clair sur le dos, tête légèrement plus claire, et les plumes du cou sont parfois un peu plus grises), avec une zone nue jaune vif autour de l'oeil et du bec ; iris brun foncé, pattes gris foncé ; bec crochu extrêmement puissant, de couleur gris foncé ou noirâtre ; tête ronde ; queue très longue et pointue.

Mâle et femelle sont identiques.

Les jeunes ont une queue plus courte et une peau nue plus pâle autour des yeux.

En vol, la queue flotte et donne une impression de banderole.

Il peut être confondu avec l'Ara de Lear, qui est encore plus rare et restreint à quelques régions du Brésil.

1 (15658)Le 13/01/2019.

Longueur (totale) : 1 m.

Envergure : 1,3 à 1,5 m.

Poids : 1,2 à 1,7 kg.

Durée de vie : 50 à 75 ans.

Aire de répartition : région centrale de l'Amérique du Sud (Brésil, Paraguay et Bolivie), en plusieurs populations disséminées.

Habitat : forêts claires, forêts-galeries, brousses, vallées, ravins. Il occupe aussi des savanes (région du Cerrado) et des prairies inondées (région du Pantanal).

Comportement : il vole en couples et peut se déplacer sur de longues distances à la recherche de fruits mûrs ou autre nourriture. Mais il lui arrive souvent de se rassembler en petites bandes, pouvant atteindre jusqu'à 20 ou 25 oiseaux mais au sein desquelles les couples et les trios sont facilement repérables.

Il s'alimente le matin ou en fin d'après-midi, voire les nuits de pleine lune, appréciant les endroits fraîchement incendiés où les noix de palme sont fissurées par le feu et donc plus faciles à manger. Au milieu de la journée, il préfère se reposer en lançant quelques cris rauques dans la canopée.

S'ils sont dérangés, les groupes quittent leurs perchoirs et tournoient dans les airs en lançant des cris puissants.

Il émet, en vol ou perché, un cri puissant, discordant et répété, une sorte de "kraaa-aaa", ainsi qu'une alarme qui sonne comme "trara", ainsi que des grognements et jappements dans les dortoirs. Durant l'accouplement, on peut aussi entendre un long "kru".

Le vol est sans effort, avec des battements d'ailes de faible amplitude, souvent sur de grandes distances et haut dans le ciel.

C'est un oiseau facile à observer.

Les adultes n'ont pas de prédateur naturel, mais les oeufs sont souvent prédatés par des Toucans tocos, des Geais, Corbeaux, Opossums, Mouffettes et Coatis. Les jeunes sont parfois parasités par certaines espèces de mouches.

Alimentation : noix diverses (noix de palmier, du Brésil, de macadamia...), arachides, graines, fruits frais (notamment figues), nectar et verdure, parfois mollusques et même déjections animales.

Il ne boit pas d'eau, préférant se désaltérer avec les fruits.

Reproduction : la saison de reproduction a lieu de juillet à décembre (une seule ponte par an). Les couples sont monogames.

Il niche dans des arbres creux (surtout les sujets âgés du genre Sterculia), des souches mortes ou dans des façades de falaises. Le nid est souvent garni de copeaux de bois.

La ponte compte généralement 2 oeufs, parfois 3 (mais dont 1 seul est souvent fécondé), couvés pendant 25 à 30 jours. La période de reproduction débute en mai. Les oisillons quittent le nid à l'âge de 14 semaines, et dépendent de leurs parents jusqu'à l'âge de 6 mois.

La croissance des jeunes est très longue : ils n'atteignent la taille adulte qu'à 5 ans, et ne peuvent se reproduire à partir de l'âge de 7 à 10 ans.

1 (3235)Couple, le 27/02/2016.

Statut IUCNvulnérable

Menaces et protection : l'espèce s'est très fortement raréfiée dans le passé, passant de 100.000 à quelques milliers d'individus dans la nature en quelques décennies. Les principales menaces sont liées à la chasse (pour ses plumes décoratives ou bien en tant qu'animal de compagnie) et à la déforestation.

L'effectif total d'Aras hyacinthes à l'état sauvage est estimé dans une fourchette comprise entre 2.500 et 5.000 individus matures, et peut-être jusqu'à 6.500. La population bolivienne, principalement centrée autour de l'aire protégée de San Matias, semble stable ou en augmentation, avec environ 300 individus et même des (ré?)apparitions récentes dans des localités d'où ils n'étaient pas connus.

Quelques oiseaux ont été introduits ou se sont échappés d'élevage en Floride, mais il ne semble pas qu'ils y aient fait souche.

Plusieurs programmes sont prévus, dans la nature et en zoo, pour préserver l'espèce.

En captivité, il est assez présent dans les zoos : 95 zoos en présentent en Europe et au Moyen-Orient (source : Zootierliste, en juin 2021) dont 12 en France. L'effectif captif mondial serait de l'ordre de quelques milliers.

Mais son élevage est déconseillé aux particuliers, parce que cet oiseau peut être très dangereux pour les éleveurs non avertis, qu'il peut présenter des problèmes de comportement et aussi parce que son commerce international est interdit (espèce inscrite à l'annexe I de la Convention de Washington ou CITES). Même dans les grands parcs zoologiques, la reproduction de cette espèce est réputée difficile.

Au Zooparc de Beauval : plusieurs couples occupent les volières à perroquets : le long du ruisseau aux canards, dans l'ensemble "en demi-cercle" sur le coteau (volière récemment réaménagée et agrandie durant l'hiver 2020-2021, ils cohabitent avec des Aras de Coulon et peut-être aussi des Guiras cantaras) et derrière la nurserie ; un des couples avait brièvement été transféré dans la volière sud-américaine accolée à la serre aux oiseaux mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Reproduction : pas d'information.

Le savez-vous ?

  • c'est le plus grand psittacidé (perroquet) au monde, même si le Kakapo (une espèce néo-zélandaise inapte au vol) est beaucoup plus lourd avec un poids de 3,5 kg.
  • c'est en 1790 que l'espèce a été scientifiquement découverte, à partir d'un spécimen naturalisé importé en Angleterre et examiné par le naturaliste et physicien John Latham. Son comportement a pu être observé et décrit dans la nature par son compatriote Bates dès 1863.
  • bien que l'oiseau soit très spectaculaire et reconnaissable, les premières descriptions de l'espèce étaient assez fantaisistes : certaines le tenaient pour un oiseau originaire de l'île de Jamaïque (où il n'a jamais vécu en tant qu'espèce native), d'autres pour... la femelle de l'Ara rouge !
  • la pression de son bec est très forte (15 kg/cm²) ce qui en fait un oiseau potentiellement dangereux et destructeur (même s'il est de tempérament habituellement calme, au moins comparé aux autres espèces d'Aras). Avec cet outil, il est capable de briser une noix de coco ou d'autres variétés de noix que l'on aurait du mal à casser avec un marteau !
  • il dispose d'une longue langue équipée d'un os.
  • un tiers de ses muscles se situe dans sa tête.
  • l'Ara hyacinthe est capable de se servir d'outils pour se nourrir ; par exemple il peut utiliser une feuille pour mieux maintenir une noix qu'il tente d'ouvrir. Ce comportement a été observé aussi bien chez à l'état sauvage qu'en captivité, parfois même chez des oiseaux élevés à la main par leurs éleveurs.
  • Aras hyacinthes et Toucans tocos entretiennent une relations complexe entre eux : si les oeufs des premiers sont couramment mangés par les seconds, ces derniers disséminent aussi les graines des grands arbres dont les Aras ont besoin pour nicher.

1 (20184)Le 21/01/2020.

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