Le Macaque ouandérou

Le 21/02/2013.

Nom scientifique : Macaca silenus

Synonymes : Macaque à queue de lion, Macaque silène, Ouandérou, Silène.

Classe : Mammifères

Ordre : Primates

Famille : Cercopithécidés

Description : macaque d'assez petite taille (comparé aux autres représentants du genre), à la longue fourrure noire, avec une crinière gris argenté typique sur le cou, plus longue chez le mâle que chez la femelle, et des franges de longs poils sur la queue. Face nue et noire (rosâtre chez les plus jeunes), avec un museau allongé, de longues canines et de larges narines. Yeux couleur ambre. Ongles noirs.

Le 16/09/2018.

Sa queue se termine en pinceau, à la façon d'une queue de lion.

Le mâle est plus grand que la femelle.

Longueur (corps) : 40 à 61 cm.

Longueur (queue) : 24 à 38 cm.

Poids : 5 à 15 kg (mâle) ; 3 à 6 kg (femelle).

Durée de vie : 20 ans (dans la nature) ; 30 ans, avec un maximum de 38 ans (en captivité).

Aire de répartition : Inde du Sud (région des Ghâts, dans les Etats du Kerala, du Tamil Nadu et du Karnataka).

Habitat : forêts tropicales humides, du niveau de la mer à 1.850 mètres d'altitude.

Le 19/04/2013.

Comportement : c'est un animal arboricole et diurne. Il vit en groupes de 10 à 20 membres en général, parfois jusqu'à 65, habituellement de type "harem" avec un mâle, plusieurs femelles adultes et leurs jeunes. Les femelles sont soumises à une hiérarchie stricte entre elles. Elles restent toutefois dans leur groupe natal à la puberté, tandis que les jeunes mâles sont forcés de s'en aller.

Il existe aussi des troupes de mâles célibataires, en attente de pouvoir devenir dominants (ce qui peut arriver en prenant la place d'une autre mâle mort, blessé ou trop âgé).

Le mâle dominant défend sa troupe. C'est la seule espèce de macaque dont les mâles crient pour signaler leur territoire, ils intimident aussi leurs rivaux en montrant leurs dents et en secouant les branches.

Les Macaques ouandérous communiquent avec des cris (17 cris différents sont connus dans leur registre vocal), mimiques et des stimuli tactiles (par exemple l'épouillage), probablement aussi au moyen de signaux chimiques, par exemple pendant la période de reproduction. Cependant ils passent peu de temps à jouer et à s'épouiller.

Lorsque deux troupes se rencontrent sur le même territoire, l'une part souvent d'elle-même sans rechercher l'affrontement.

Cependant les Macaques ouandérous sont plutôt sédentaires, s'éloignant peu du site où ils passent la nuit.

Ils se déplacent souvent en groupes lâches, passant beaucoup de temps à s'alimenter et évitant d'attirer l'attention des prédateurs : les grands serpents (Pythons molures) et les grandes espèces de rapaces (Aigles ravisseurs, bottés et indiens). Ils sont assez farouches et fuient la présence des humains - contrairement aux autres espèces de macaques qui sont plus opportunistes -, ils évitent aussi les plantations commerciales comme celles du thé, du café, du teck ou de l'eucalyptus.

Leur démarche est quadrupède.

Comme chez la plupart des primates, les pouces sont opposables, ce qui les aide pour grimper, s'alimenter ou se nettoyer.

Ce singe joue un rôle positif dans la régénération des forêts, en dispersant les graines quand il s'alimente ou bien à travers ses déjections.

Alimentation : fruits, graines, gommes, feuilles, bourgeons, fleurs, pousses, cônes et champignons, parfois aussi des matières animales (insectes, escargots, lézards, grenouilles, petits mammifères, oeufs et oisillons).

En général il ne boit pas, se contentant de la rosée déposée sur les feuilles, qu'il lèche.

Reproduction : dans la nature, la reproduction est saisonnière avec 2 pics de janvier à avril puis de septembre à décembre, probablement du fait de la disponibilité de la nourriture sous le climat de mousson où il vit. En captivité, où les ressources alimentaires sont plus constantes, cette saisonnalité n'est pas observée.

L'arrière-train de la femelle gonfle pendant la période des chaleurs, ce qui a un effet attractif pour le mâle. Les deux partenaires s'isolent pour s'accoupler, mais ne restent pas ensemble dès que la copulation est terminée.

La gestation dure 6 mois. Le jeune, unique, pèse entre 400 et 500 grammes à la naissance. Au début il reste accroché sur le ventre de sa mère, qui l'élève pendant 1 an.

La maturité sexuelle est atteinte à 4 ou 5 ans pour les femelles, entre 6 et 8 ans pour les mâles.

Une femelle peut avoir un petit chaque année.

Statut IUCN : en danger

Menaces et protection : dans la nature, l'espèce est menacée par la déforestation, l'expansion des plantations et la fragmentation de l'habitat (urbanisation, construction de routes et barrages), les accidents (collisions routières, électrocution au contact de câbles électriques) et la consanguinité chez les populations isolées. Plus anecdotiquement, il fait l'objet d'une chasse pour la peau, la viande ou comme ravageur des cultures, il est parfois vendu à des laboratoires ou sur le marché des animaux de compagnie. L'effectif total ne compterait que 3.000 à 3.500 animaux en milieu naturel.

Toutefois, les autorités locales du Sud de l'Inde ont établi, dès les années 1980, des mesures pour protéger les populations de ces singes, dont l'espèce ne figure plus parmi les "25 primates les plus menacés du monde" comme ce fut le cas pendant un temps. Ces singes prospèrent dans une quinzaine d'aires protégées comme le Parc national de Silent Valley (Kerala) ou la Réserve à tigres de Kalakkad-Mudanthurai (Tamil Nadu) ; une population comptant quelque 250 têtes a été découverte en 2007 dans le district de Theni (Tamil Nadu) où cet animal n'était pas connu auparavant.

Elle est élevée dans 46 zoos en Europe (données du site Zootierliste, de mai 2023) dont 4 en France (le CERZA à Lisieux en Normandie ; La Teste près de Bordeaux ; Terre de Singes/Parc des Félins en Île-de-France et Beauval) et bénéficie d'un programme d'élevage spécifique. Environ 500 animaux de cette espèce seraient élevés à travers les zoos du monde, et cette population, qui se reproduit bien en captivité, tend à augmenter.

Elle est classée à l'annexe I de la convention CITES (ce qui signifie que son commerce est interdit).

Le 16/09/2019.

Au Zooparc de Beauval : cette rare espèce de primate est présentée depuis 1993. Un groupe reproducteur d'une douzaine d'animaux a longtemps été présenté sur les îles à primates proches du restaurant "Le Tropical"  (aujourd'hui occupées par des Capucins à poitrine jaune), il jouit depuis juillet 2016 d'un nouvel enclos dans le prolongement de la plaine indienne, face aux Dromadaires et aux Boeufs Watussis ; cet enclos a été réaménagé durant l'hiver 2022-2023. Entre l'hiver 2018-2019 et le 1er semestre 2020, le groupe de Macaques ouandérous a partagé son espace avec des Muntjacs de Reeves, une petite espèce de cerf. Reproduction : oui, par exemple :

• 3 en 2009 ;
• 1 en 2011/2012 ;
• 1 le 23/08/2014 ;
• 1 le 22/11/2015.

Le savez-vous ?

• le petit naît avec la peau claire et sans crinière ; sa peau se pigmente de noir au bout de quelques mois, mais il n'acquiert sa crinière qu'à la maturité sexuelle ;
• Son visage contient des bajoues qui partent du niveau de la mandibule inférieure et descendent jusqu'au cou, leur servant à stocker la nourriture : leur contenance équivaut à celle de leur estomac !
• il est peut-être le descendant le plus direct du Macaca palaeoindica, le premier Macaque qui atteignit l'Asie il y a 5 millions d'années (aujourd'hui toutes les espèces de Macaques sont asiatiques à l'exception du Magot ou Macaque berbère qui peuple l'Afrique du Nord-Ouest), les forêts chaudes de l'Inde lui ayant permis de survivre à de nombreux changements climatiques (glaciations, moussons) qui l'isolèrent de ses congénères ;
• les Allemands l'appellent Bartaffe ("le singe barbu") tandis que les Anglais le nomme Lion-tailed macaque ("le Macaque à queue de lion", appellation parfois entendue en français). Les Indiens l'appellent Singalika ("le Singe-Lion").

Le 12/04/2019.