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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
24 novembre 2022

Le Canard mandarin

1 (1005)Le 27/01/2014.

Nom scientifique : Aix galericulata

Classe : Oiseaux

Ordre : Ansériformes

Famille : Anatidés

Description : canard de taille moyenne, le mâle est plus grand que la femelle.

Le premier est impossible à confondre avec son plumage : dessus de la tête vert et roux cuivré, joues partiellement blanches, bec rouge, touffe de grandes plumes orange sur la face et les côtés du cou et retombant sur le dos, poitrine pourpre avec deux barres verticales blanches de chaque côté, ventre blanc, flancs roux, queue assez longue et noire, plumes ornementales (rémiges tertiaires) brun-rouge en forme d'aileron sur les ailes.

La femelle est bien plus terne, presqu'uniformément brune avec le ventre blanc et quelques petites taches pâles qui parsèment le corps, une barre blanche derrière le bec et une tache blanche à la pointe de celui-ci, un cercle oculaire blanc poursuivi par une ligne courbe blanche, une huppe présente mais plus petite que chez le mâle ; elle peut être confondue avec la femelle du Canard carolin, homologue de cette espèce en Amérique du Nord.

A la fin du printemps, les Canards mandarins muent et les mâles perdent alors leurs belles couleurs, ressemblant alors aux femelles, mis à part le bec qui reste rouge.

Les poussins ressemblent beaucoup aux poussins de Colvert, ils ne s'en distinguent que par l'absence de trait sombre entre l'oeil et le bec.

Longueur : 41 à 51 cm.

Envergure : 65 à 75 cm.

Poids : 428 à 693 g.

Aire de répartition : Asie orientale. Niche en Sibérie orientale, Corée du Nord, Chine du Nord (Mandchourie), Japon et Taïwan ; hiverne en Corée du Sud et au Sud de la Chine. Les populations d'Asie continentale sont migratrices, celles du Japon et de Taïwan (où le climat est plus doux) sont sédentaires.

Introduit en Angleterre dès les années 1830, aujourd'hui 7.000 oiseaux vivent à l'état libre Outre-Manche.

Des petites populations ont essaimé ailleurs en Europe : 150 couples en Belgique, 200-260 aux Pays-Bas, 350-450 en Allemagne, quelques colonies en Irlande (seulement dans les parcs de Dublin), Suisse et Autriche. On peut le voir régulièrement sur les plans d'eau français, mais reste peu abondant dans l'Hexagone jusqu'à présent (première nidification en 1977, seulement 30 à 60 couples y nicheraient à l'heure actuelle).

Il est également introduit en Amérique du Nord, mais y est bien moins nombreux. On en compte quelques centaines dans le comté de Sonoma (Californie) et une petite population dans la ville de Black Mountain (Caroline du Nord). En 2018, l'observation d'un oiseau isolé dans le célèbre parc new-yorkais de Central Park créa l'événement.

1 (12113)Le 24/04/2018.

Habitat : étangs, lacs et mares, à proximité d'espaces boisés ou arbustifs ; en hiver, fréquente aussi les champs inondés, les marais, les rivières, les lagunes et les estuaires. Niche du niveau de la mer jusqu'à 1.500 mètres d'altitude. Les populations introduites européennes sont moins "forestières" que les asiatiques.

Comportement : ce canard est silencieux, sauf en parade : le mâle émet alors de petits sifflements. La femelle émet plus rarement encore une sorte de gloussement grave kett-kett.

C'est un canard dit "de surface", qui plonge très peu et seulement en cas de danger. Il se déplace avec facilité sur la terre ferme et, contrairement à la plupart des autres espèces de canards, il aime se percher sur des arbres. Le rapport entre sa taille et l'envergure de ses ailes lui permet d'avoir une excellente facilité de vol.

En temps normal, il ne vole pas haut, ne dépassant pas la cime des arbres.

En général il se tient caché près de la végétation ripuaire, ou perché sur celle-ci, et ne forme que de petits groupes. Habituellement farouche, il devient familier dans les régions où il n'est pas chassé.

Il s'alimente en barbotant à la surface de l'eau ou bien en marchant au sol. C'est surtout à l'aube et au crépuscule qu'il se nourrit.

Il a un grand nombre de prédateurs : Visons, Chiens viverrins, Loutres, Putois, Hiboux grands-ducs ou encore Couleuvres.

Alimentation : omnivore, se nourrit de graines, faînes, glands, plantes aquatiques, fruits, insectes, escargots, vers, petits poissons, grenouilles et même petits serpents. Il s'alimente à la fois en forêt et dans le milieu aquatique.

Son alimentation varie selon la saison, avec davantage de végétaux en hiver et de matières animales au printemps et en été.

Reproduction : il niche dans un tronc d'arbre creux. Le nid est placé à une hauteur variable, allant de 60 centimètres à 10 mètres au-dessus du sol ! Son emplacement est choisi par la femelle.

Il y a 6 à 12 oeufs par ponte, couvés entre 28 et 30 jours, la période de ponte est comprise entre avril et juillet.

Le mâle ne s'occupe pas directement de la couvée, mais il protège la femelle pendant la durée de l'incubation

Les canetons sont nidifuges (ils quittent le nid dès l'éclosion, en chutant au sol puis en suivant leur mère jusqu'au point d'eau le plus proche) et s'envolent à l'âge de 40 jours.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'espèce n'est pas menacée globalement mais elle est en déclin en Asie (du fait de la destruction de son habitat), contrairement à l'Europe où ses populations - introduites - sont localement florissantes. La Russie et la Chine n'en compteraient qu'un millier de couples sauvages chacune ; l'espèce est un peu plus nombreuse au Japon, qui en compte 5.000 couples nicheurs.

La menace la plus notable est liée à l'abattage des grands arbres où ce canard fait son nid, dans une moindre mesure la chasse et le braconnage, l'oiseau pouvant être capturé à des fins de commerce illégal (même s'il se reproduit très facilement en captivité) ou abattu par erreur (il n'est pas chassé à des fins "alimentaires").

Cet oiseau est très apprécié comme canard d'ornement, et à ce titre extrêmement commun dans les parcs zoologiques et ornithologiques du monde (485 parcs en présentent en Europe et au Proche-Orient, dont 32 en France : source Zootierliste, données de nov. 2022), sans oublier les collections privées.

N'étant pas très commun et ne gênant aucune autre espèce en particulier, ce canard ne fait pas l'objet de mesures de "régulation" en France, contrairement à d'autres animaux exotiques considérés comme invasifs.

Toutefois les détenteurs de canards d'ornement sont invités à ne pas laisser divaguer leurs oiseaux en-dehors de leurs propriétés.

Au Zooparc de Beauval : de nombreux individus sont présents dans le ruisseau aux canards et sur l'étang aux flamants proche de l'entrée, quelques-uns dans l'enclos aux Takins (zone chinoise) depuis 2015. 1 oiseau de la mutation d'élevage isabelle est présenté depuis janvier 2016 sur l'étang aux flamants, on trouve aussi quelques individus blancs sur le ruisseau aux canards. Reproduction : très probablement mais je n'ai pas d'information à ce sujet (comme pour la plupart des canards).

1 (25340)Mâle, le 26/10/2020.

Le savez-vous ?

  • les plumes ornementales brun-rouge qu'il porte sur les ailes (en forme de bateau) lui ont valu le nom latin de son espèce galericulata ("petite galère") ; le nom de genre Aix (qu'il partage avec le Canard carolin nord-américain, étroitement apparenté et également présenté à Beauval) était utilisé par Aristote pour désigner un canard plongeur d'espèce indéterminée (alors même que le Canard mandarin ne plonge quasiment pas...) ;
  • en Chine, ce canard appelé yuanyang (en... mandarin) était un symbole de fidélité conjugale et on en offrait aux jeunes mariés (aujourd'hui ils reçoivent des statuettes en bois qui le représentent), il en est de même en Corée et au Japon ;
  • toutefois, comme le mâle et la femelle sont très différents d'aspect, le terme yuanyang désigne aussi, dans d'autres dialectes chinois, des couples atypiques voire des associations culinaires improbables (comme la boisson yuanyang, mélange de café et de thé) ;
  • son alimentation change selon la saison : plutôt végétarien en hiver, il sera omnivore au printemps, et assez franchement "carnivore" en été ;
  • il existe quelques variétés domestiquées au plumage blanc, blond, etc... quelques individus sont présents au Zooparc de Beauval (voir ci-dessus) ;
  • comme quelques espèces apparentées, il est qualifié de "canard percheur".

1 (11341)Mâle, le 28/01/2018.

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