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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
9 décembre 2023

Le Suricate

1 (1057)Le 27/01/2014.

Nom scientifique : Suricata suricatta

Synonyme : Zénick (ancien).

Classe : Mammifères

Ordre : Carnivores

Famille : Herpestidés

Description : petit carnivore au corps élancé et au pelage blond, avec quelques raies sombres sur le dos. Tête petite et ronde se terminant par un museau fin et gris noirâtre, grands yeux au tour noir, oreilles arrondies et noires, pattes munies de griffes non rétractiles, queue fine et effilée.

1 (10148)Le 20/08/2017.

Longueur (corps) : 24 à 36 cm.

Longueur (queue) : 19 à 24 cm.

Poids : 600 à 1.000 g.

Durée de vie : 10 à 12 ans.

Aire de répartition : Sud-Ouest de l'Afrique, de l'extrême Sud de l'Angola à l'Afrique du Sud et au Botswana. L'espèce serait divisée en trois sous-espèces : Suricata suricatta iona, S. s. marjoriae et S. s. suricatta.

Habitat : savanes sèches, déserts et steppes.

1 (3211)Le 17/01/2016.

Comportement : il vit en groupes familiaux importants (20 à 30 membres), et se réfugie la nuit dans de vastes terriers communautaires pourvus d'entrées et de sorties multiples, ou bien dans des crevasses quand le sol est rocheux et calcaire. Habituellement un terrier de Suricates est pourvu d'une quinzaine d'entrées/sorties, il est large de 5 mètres de diamètre et profond d'1,5 mètres sous la surface du sol. Les galeries du terrier sont hautes d'environ 7,5 cm.

Dans la nature, le territoire d'une tribu de Suricates s'étend sur 5 à 15 km². Cependant, ils ne sortent de leur terrier qu'à certains moments, pour chasser, jouer ou se déplacer. Ils peuvent changer de terrier quand les conditions deviennent défavorables.

Les Suricates déterrent leur nourriture au moyen de leurs pattes avant munies de fortes griffes (non-rétractiles) de 2 cm de long. Excellent fouisseur, le Suricate peut déplacer l'équivalent de son propre poids en 20 secondes ! Une paupière transparente protège ses yeux quand il creuse dans le sable, et des poils plus foncés autour des yeux protègent ceux-ci du soleil.

Les adultes effectuent des "tours de garde" dressés sur leurs pattes arrière et perchés sur un point haut (butte, arbre mort, termitière...) pour veiller sur le groupe. 2 ou 3 membres du groupe à la fois servent de "vigie" pour les autres. Chaque tour dure environ 1 heure, le guetteur émet des cris continus pour signaler que tout va bien ou, au contraire, que des prédateurs (rapaces, serpents...) sont présents. Un répertoire de 30 cris différents existe selon le type de danger et son éloignement, il y a aussi un cri aigu continu pour signaler l'absence de danger. D'après des études récentes, les guetteurs sont des individus qui n'ont plus faim (et qui, donc, n'ont plus besoin de rechercher de la nourriture). En cas de danger, tout le groupe se précipite dans le terrier. Et quand le danger semble passé, c'est la sentinelle qui est la première à réapparaître pour détecter la persistance éventuelle d'un prédateur.

Leur ouïe et leur odorat particulièrement fins leur permettent de repérer un grand nombre de proies tapies dans le sable.

Les Suricates vivent en groupes hiérarchisés, avec un couple dominant. Celui-ci peut tuer les petits nés d'autres unions (et chasser leurs mères), pour maximiser les chances de survie de leur propre descendance. Aussi la plupart des membres d'un même groupe sont les descendants du couple dominant. De nouveaux groupes, composés de femelles évincées et de mâles vagabonds, peuvent se former par la suite, et éviter la consanguinité.

Les groupes peuvent se scinder s'ils sont trop nombreux, ou même après une alerte qui aurait eu pour effet de disperser définitivement la tribu !

Les dominants ne s'accouplent pas entre eux s'il y a un risque de consanguinité (par exemple si la femelle dominante meurt et qu'une de ses filles lui succède), préférant des unions avec des animaux vagabonds.

Les membres du groupe se toilettent fréquemment entre eux et jouent ensemble. Le couple dominant exprime son autorité en marquant les subalternes avec sa propre odeur.

Les Suricates partagent souvent leurs terriers avec d'autres petits mammifères : Mangoustes jaunes, Ecureuils terrestres... (avec lesquels ils ont des relations amicales) mais aussi parfois des serpents, qu'ils tolèrent s'ils ne leur font pas de mal !

Le terrier des Suricates est placé près des lieux où ils viennent s'alimenter, notamment pour entendre le cri des sentinelles en cas de danger. Les rapaces sont ses principaux prédateurs.

C'est souvent en creusant qu'ils atteignent leur nourriture.

Le couple dominant peut tuer des petits issus d'autres parents et assurer ainsi de meilleures chances de survie à ses propres descendants. Il peut aussi chasser une mère hors du groupe (celle-ci n'est pas forcément condamnée puisqu'elle peut reformer un groupe avec d'autres femelles évincées et des mâles vagabonds... ; en outre ce comportement réduit les risques de consanguinité).

Alimentation : insectes (coléoptères, papillons), souris, rats, oiseaux, petits reptiles, grenouilles, oeufs, scorpions, mille-pattes, tubercules, bulbes, fruits et graines. Usuellement, le Suricate ne boit pas, mais peut s'abreuver à l'occasion (par exemple dans une mare ou flaque temporaire apparue à la suite d'un orage).

Reproduction : animal très prolifique, la maturité sexuelle est atteinte à l'âge de 1 an et une femelle peut avoir jusqu'à 4 portées annuellement. La reproduction peut avoir lieu tout au long de l'année mais la majorité des mises bas a lieu pendant la saison chaude.

Il n'y a pas de parade nuptiale : le mâle amadoue la femelle jusqu'à ce que celle-ci accepte de s'accoupler, le mâle reste en position assise durant l'acte. La gestation dure 11 semaines, pour une portée de 2 à 7 petits (les portées sont plus ou moins importantes selon la qualité de l'environnement, la moyenne est de 3 petits par portée) qui naissent incomplètement développés et aveugles. La mère met bas dans le terrier.

Les femelles sont capables de provoquer la date de leur mise bas, ce qui permet au groupe d'avoir des petits au même stade de développement, et qui ne constituent donc pas une gêne pour les déplacements du groupe.

Les femelles qui n'ont jamais mis bas participent à l'allaitement des petits (comportement très rare chez les mammifères) de la femelle dominante quand celle-ci est partie hors du terrier pour s'alimenter.

Les bébés ouvrent les yeux à l'âge de 10-14 jours, leurs oreilles sont fonctionnelles à 15 jours, et ils sortent pour la première fois de leur terrier à 21 jours. Tout le clan entoure le terrier pour assister à la sortie des petits qui sont confiés à la garde de "baby-sitters", des femelles plus âgées qui gardent les petits tant qu'ils sont dépendants. C'est à l'âge de 60-65 jours qu'ils sont sevrés.

En cas d'alerte, les "baby-sitters" conduisent les petits dans les terriers mais, si cela est impossible, elles réunissent les petits et s'allongent par-dessus !

Les petits rejoignent les adultes en quête de nourriture 1 semaine après leur première sortie. Ils peuvent fouiller le sol à l'âge d'un mois, mais toujours sous la direction d'un animal plus âgé, qui joue un rôle d'éducateur.

1 (7361)Adulte et jeune, le 21/05/2017.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : le Suricate est commun et non-menacé à l'état sauvage. Ses populations sont stables.

1 (14012)Le 16/09/2018.

Animal populaire et apprécié, il est extrêmement commun dans les parcs zoologiques. Rien qu'en Europe et au Proche-Orient, 644 zoos en élèvent (source : Zootierliste, données de déc. 2023), dont 45 parcs français.

Au Zooparc de Beauval : deux groupes totalisant une vingtaine d'animaux sont présentés dans de petits enclos sableux avec loges vitrées pour la nuit et l'hiver, le premier dans la Terre des Lions depuis le printemps 2017 (groupe reproducteur), le second à côté de la plaine africaine (groupe non-reproducteur). Jusqu'en 2017, le groupe reproducteur habitait à côté de la plaine africaine (actuel enclos des Otocyons), et l'autre devant la maison des Eléphants (enclos actuellement occupé par des Mangoustes naines australes). Reproduction : très nombreuses, par exemple :

  • 4 le 27/02/2021 ;
  • 4 le 01/03/2002 ;
  • 4 le 08/07/2002 ;
  • 3 en février 2003 ;
  • 2 en mai 2003 ;
  • 4 en août 2003 ;
  • 3 en février 2004 ;
  • 2 en mai 2004 ;
  • 1 le 05/08/2004 ;
  • 2 le 25/02/2005 ;
  • 4 le 14/05/2005 ;
  • 1 le 05/05/2006 ;
  • 3 le 02/09/2006 ;
  • 5 le 30/07/2015 (mais plus que 2 survivants fin novembre et au-delà...) ;
  • 3 mâles le 20/02/2016 ;
  • 3 le 23/06/2016 ;
  • 3 le 16/02/2017 ;
  • 5 en mai 2017 ;
  • 4 durant l'été 2017 ;
  • 1 durant l'automne 2017 ;
  • 3 le 24/01/2018 ;
  • 3 au printemps 2018 ;
  • 4 le 05/07/2018 ;
  • 3 en septembre 2018 ;
  • 4 le 11/02/2019 ;
  • 2 en mai 2019 ;
  • 1 le 31/07/2019 ;
  • 3 le 30/04/2020 ;
  • 4 en août 2020 ;
  • 4 (2 mâles, 2 femelles) le 07/07/2021 ;
  • 4 le 15/02/2022 (2 survivants fin avr. 2022) ;
  • 5 le 20/07/2022 ;
  • 1 le 11/10/2022.

Les naissances étant très nombreuses, les départs de jeunes nés à Beauval vers d'autres zoos sont fréquents : par exemple :

  • 1 femelle transférée au Bioparc de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) au printemps 2020 ;
  • 1 femelle transférée au Zoo de Kosice (Slovaquie) en fin de printemps 2020 ;
  • 2 femelles transférées au Zoo delle Maitine (Italie) au début du printemps 2021 ;
  • 3 femelles transférées au Parc de la Haute-Touche (Indre) au printemps 2021 ;
  • 8 (6 mâles, 2 femelles) transférés au Dierenpark De Paay (Pays-Bas) au printemps 2022 ;
  • 1 mâle transféré au Zoo de Singapour (!) en fin d'hiver 2022-2023.

1 (9049)Dans la Terre des Lions, le 16/07/2017...

Le savez-vous ?

  • sa posture de guet typique lui a donné le surnom de "sentinelle du désert" ;
  • sa queue très agile lui sert de "pied" et il a une vue très perçante, ce qui lui est très utile quand il reste posté pendant une longue période ;
  • les Suricates sont naturellement immunisés contre divers venins, tels ceux des serpents et des scorpions ;
  • leurs tissus retiennent très peu de graisse, aussi ils passent beaucoup de temps (8 heures par jour) à chasser. En cas de disette, ils abaissent leur métabolisme au point qu'un seul insecte peut leur suffire pour toute une journée !
  • leur fertilité est également variable, les portées atteignant leur taille maximale quand les conditions environnementales sont bonnes et se réduisant si elles deviennent moins favorables ;
  • quand les jeunes sont dépendants (moins de 3 semaines), il y a toujours des individus (qui ne sont pas forcément leurs parents) pour veiller sur eux, sans manger pendant toute la journée !
  • les jeunes apprennent à chasser en imitant le comportement des adultes, y compris pour les actions les plus dangereuses comme l'arrachage d'un dard de scorpion !
  • quand il fait trop chaud, les adultes recouvrent leurs petits de sable pour les mettre à l'abri du soleil ;
  • vivant dans un environnement très chaud et sec, les Suricates peuvent réguler leur température corporelle ;
  • le Suricate se nomme en anglais meerkat, ce qui correspond littéralement à une expression néerlandaise signifiant "chat de lac" (et qui ne correspond pas vraiment à l'aspect ni à la biologie de cet animal...). En français, il fut autrefois nommé "zénick" (étymologie inconnue) puis "surikate" (avec un "k") ;
  • en afrikaans, on nomme cet animal Graatjiemeerkat, du hottentot "Garáa" qui désigne cet animal ;
  • le zoologue Buffon, qui décrivit pour la première fois le Suricate en Europe, fit initialement une confusion sur sa provenance géographique, croyant avoir affaire à un animal d'Amérique du Sud (du Surinam...), avant de corriger son erreur quelques années plus tard !
  • d'après une étude récente (2016) portant sur 1.000 espèces de mammifères, les Suricates seraient les animaux les plus meurtriers envers leurs propres congénères (près de 20% du nombre total de morts résulteraient de conflits intraspécifiques), loin devant l'Homme, le Chimpanzé ou encore les grands carnivores (Lions, Loups...) ;
  • depuis quelques années, les Suricates se sont fait une place de choix dans la culture populaire, principalement du fait de Timon, l'ami de Simba dans Le Roi Lion. On les trouve aussi dans des films d'aventures (L'Odyssée de Pi), un grand nombre de documentaires et docu-fictions animaliers ainsi que dans des publicités et romans de jeunesse (Les Cryptides d'Alexandre Moix...) ;
  • les Suricates se laissent facilement apprivoiser.
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