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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
6 juillet 2018

La Grue couronnée grise

1 (2550)Le 07/06/2015.

Nom scientifiqueBalearica regulorum regulorum

Synonyme : Grue royale, Grue royale sud-africaine.

Classe : Oiseaux

Ordre : Gruiformes

Famille : Gruidés

Description : grue d'assez petite taille, plumage à dominante grise (plus clair sur le cou) ; sur l'aile, les couvertures sont blanches, les rémiges secondaires sont marron et les primaires sont noires ; joues nues et blanches avec une tache rouge sur le dessus, front et calotte noirs et très bombés, surmontés d'une houppette dorée ; le menton porte une caroncule ou poche gulaire rouge bien visible. Iris gris-bleu, bec gris foncé, fort et droit, longues pattes gris foncé aux larges pieds.

Mâle et femelle sont presque identiques, les premiers étant un peu plus imposants. Les immatures sont plus ternes, avec la face chamois et les yeux bruns ; ils obtiennent leur plumage adulte à l'âge de 1 an. Les poussins sont couverts d'un duvet crème roussâtre avec la tête blanc ivoire.

Longueur : 110 cm.

Hauteur : 1 m.

Envergure : 1,8 à 2 m.

Poids : 3 à 4 kg.

Durée de vie : 20 à 40 ans.

Aire de répartition : Afrique orientale et australe. Deux sous-espèces, B. r. gibbericeps en Afrique orientale, B. r. regulorum en Afrique australe. Outre son aire de répartition, la première sous-espèce se distingue de la seconde par sa face dont la tache rouge supérieure est plus grande.

Habitat : berges de rivières, prairies, marais et savanes humides, "vleis" (plans d'eau temporaires, en Afrique australe).

Comportement : elle crie en vol et au sol, son cri est un "waou" souvent doublé, qui peut faire penser à un miaulement ; son sac gulaire donne de la résonance à ses cris.

Outre par le son, les Grues couronnées noires communiquent au moyen de postures visuelles (notamment pour la parade nuptiale ou pour signaler des dangers), et des signaux tactiles et chimiques.

Elle vit en couples ou en groupes, d'une vingtaine d'individus et parfois beaucoup plus grands (jusqu'à 200).

Comme toutes les grues, elle court pour décoller et vole en tendant les pattes et le cou, qu'elle tient légèrement abaissé ; le vol est battu. Elle ne migre pas (même si elle peut avoir une tendance nomade dans les régions à climat sec). Elle se déplace en piétinant le sol pour repérer ses proies, et suit parfois les troupeaux de mammifères herbivores à cette fin. Pendant la nuit, elle dort perchée sur un arbre.

Comme la Grue couronnée noire (qui lui est étroitement apparentée), elle peut se percher sur les arbres ; ces 2 espèces sont les seuls Grues à pouvoir le faire, grâce à un long doigt arrière qui leur permet d'agripper les branches ; cette caractéristique est un archaïsme qui rapproche ces espèces des formes primitives de Grues.

Elle ne défend pas de territoire, sauf pendant la période de nidification (à ce moment-là, la taille du territoire est estimée entre 0,86 et 3,88 km²).

En groupe, ces grues semblent ne pas établir de liens hiérarchiques.

Elles ont peu de prédateurs sinon les humains et les chiens domestiques.

En dispersant les graines des plantes, les Grues couronnées grises contribuent au développement des écosystèmes aquatiques et humides.

1 (3628)Groupe de Grues couronnées grises (mêlées à des Grues couronnées noires et à une Cigogne blanche) pendant le spectacle d'oiseaux "Les Maîtres des Airs", le 10/04/2016.

Alimentation : omnivore, se nourrit de graines, de jeunes pousses, d'insectes (notamment criquets et sauterelles), de vers, de crustacés, de grenouilles, de lézards, de petits serpents, de poissons, d'oeufs.

Reproduction : les couples sont fidèles à vie chez cette espèce. La parade nuptiale, à l'initiative du mâle ou de la femelle, comporte des révérences avec lissage mutuel des plumes, des sauts, des courses et de nombreux cris. La reproduction a lieu à la saison des pluies, variable selon les pays et les zones climatiques.

Le nid est une plate-forme de roseaux de 50 à 86 cm de large construite par le couple, faite d'herbes et de laîches, cachée dans la végétation et située à environ 12 cm au-dessus de l'eau. Son camouflage dans la végétation palustre permet aux adultes de scruter les alentours sans être eux-mêmes repérés.

La femelle pond 1 à 5 oeufs (le nombre d'oeufs par couvée est supérieur à celui des autres espèces de grues, qui n'en pondent qu'1 ou 2 par an) de couleur bleu clair, couvés par les 2 parents pendant 28 à 31 jours.

Les poussins commencent à voler à l'âge de 56 à 100 jours (mais ils savent nager 12 heures après leur éclosion !). Les parents n'amènent pas les poussins en bas âge dans la savane, mais la famille reste dans la végétation des marais où les jeunes sont mieux protégés.

Dès qu'ils prennent leur envol, les jeunes se rassemblent en groupes. Ils atteindront la maturité sexuelle à l'âge de 3 ans.

Statut IUCN : en danger

Menaces et protection : l'espèce, bien qu'assez commune (58.000 à 70.000 individus), est menacée par la perte et la dégradation de son habitat (drainage, mise en culture voire boisement des zones humides, surpâturage, usage de pesticides, brûlis pendant la période de reproduction, construction de barrages et pompages), mais aussi par les destructions directes (trafic d'animaux vivants, chasse, persécutions en tant qu'espèce dommageable aux récoltes...), les électrocutions et collisions avec les lignes électriques.

Elle est inscrite à l'annexe II de la Convention de Washington ou CITES, ce qui signifie que son commerce international est réglementé.

Elle est présente dans quelques aires protégées : parcs nationaux de Liuwa Plains en Zambie, de Chobe au Botswana, d'Etosha en Namibie, de Hwange au Zimbabwe, etc...

La protection des Grues couronnées grises est bénéfique aux écosystèmes aquatiques et humides (elles dispersent les graines au sol), et aide aussi à lutter contre les insectes nuisibles à l'agriculture.

Au Zooparc de Beauval : un couple est présenté dans un des enclos à Okapis ; jusqu'en 2013, il était maintenu dans la prairie aux Cigognes et aux Grues. Quelques individus participent aussi au spectacle d'oiseaux et, depuis l'été 2016, un individu isolé vit dans la réserve des Hippopotames (en cohabitation avec un grand nombre d'autres oiseaux). Reproduction : inconnue.

1 (4165)Dans la réserve des Hippopotames, le 18/09/2016.

Le savez-vous ?

  • Elle est le symbole national de l'Ouganda, et figure sur le drapeau et les armoiries de ce pays.
  • Il lui arrive de suivre les troupeaux domestiques et sauvages, se nourrissant des insectes dérangés par le piétinement et le broutage des herbivores (comme le Héron garde-boeufs présent en Afrique ou en Europe du Sud). La présence d'ongulés serait aussi une garantie contre des attaques de prédateurs.
  • Il lui arrive aussi de se nourrir de maïs, picorant les grains depuis les épis.
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