Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
24 février 2020

Le Tamarin pinché

1 (2333)Le 02/04/2015.

Nom scientifiqueSaguinus oedipus

Synonymes : Pinché à crête blanche, Tamarin à crête blanche.

Classe : Mammifères

Ordre : Primates

Famille : Cébidés

Description : poil soyeux, dos brun parfois mêlé de gris argenté et de jaunâtre, croupe et arrière des cuisses roux, membres et parties inférieures blanc crème, queue marron-rouge à la base et noirâtre sur le reste. Face noire avec quelques poils blancs, surmontée d'une grande crinière cotonneuse qui lui donne un aspect "d'Einstein ébouriffé", trois ou quatre fois plus grande que le volume réel du crâne. La crinière est plus courte chez les jeunes.

Longueur (corps) : 20,6 à 24,3 cm.

Longueur (queue) : 33 à 40 cm.

Poids : 411 g (mâle) ; 430 g (femelle). Les sujets captifs sont plus lourds que ceux vivant en liberté.

Poids (cerveau) : 9 g.

Aire de répartition : Amérique du Sud (Colombie).

Comportement : petit singe très vif et actif, excellent sauteur (il est capable de bonds de plus de 3 mètres !). Quand il saute, sa queue l'aide à corriger sa direction et lui sert de stabilisateur de vol. La queue, non préhensile et plutôt encombrante quand le singe marche, est souvent enroulée en spirale.

Il vit en groupes composés d'environ 7 individus en moyenne, mais parfois jusqu'à 19 animaux ensemble et aussi des individus solitaires.

Les groupes pratiquent des "transferts" d'adultes, les mâles immigrants rejoignant le plus souvent de nouveaux groupes à la mort du mâle résident du groupe d'accueil. Ils peuvent devenir reproducteurs ou bien exercer des fonctions subalternes, ce qui peut les contraindre à attendre la mort du mâle alpha, à mener une "guerre d'usure" jusqu'à renverser le dominant ou même à séparer le groupe en deux unités !

Les Tamarins pinchés communiquent par de nombreux moyens : par la communication orale (ils disposent d'un répertoire de 38 sons, parfois combinés, émis dans différents contextes : appels territoriaux, partage de la nourriture, etc...), par des postures visuelles (en gonflant leur crinière, en se dressant sur les pattes arrière, en faisant différentes grimaces, en agitant leur langue, en exposant leurs parties génitales, etc...) et par des signaux olfactifs (les femelles produisent des sécrétions glandulaires et des dépôts d'urine pour marquer leur territoire).

En milieu naturel le territoire d'un groupe est petit (7,8 à 10 hectares) mais âprement défendu : les Tamarins émettent de nombreux signaux pour indiquer leur présence et interagir avec leurs congénères ou les représentants d'autres espèces (cf. ci-dessus) et pourchassent les intrus. La densité va de 30 à 180 animaux par kilomètre carré.

1 (213)Le 21/02/2013.

Alimentation : omnivore : fruits, noix, nectar, fleurs, sève, invertébrés (insectes, araignées, escargots), petits vertébrés (oiseaux, lézards, grenouilles) et oeufs. Il suce la sève mais ne creuse pas de plaies dans l'écorce pour la faire couler (contrairement à d'autres espèces). D'après les études menées dans le milieu naturel, il se nourrit de 60 espèces végétales différentes. Quand il chasse des oiseaux, il les mord à la tête et les débarrasse de leur bec avant de les dévorer. Il boit aussi la rosée du matin.

Reproduction : les groupes associent plusieurs mâles et plusieurs femelles, avec un mode de reproduction le plus souvent polyandre, même si la polygynie (union d'un mâle avec plusieurs femelles) et la monogamie existent aussi. 

Statut IUCN : en danger critique d'extinction

Menaces et protection : l'espèce est classée "en danger critique d'extinction" et considérée comme un des primates les plus menacés au monde.

Heureusement pour lui, il est assez fréquemment élevé et reproduit dans les parcs zoologiques. Rien qu'en Europe, plus de 250 parcs en élèvent, dont 25 en France (source : Zootierliste, en fév. 2020).

Son commerce international est interdit (espèce classée à l'annexe I de la Convention de Washington ou CITES) depuis 1977.

Le Zooparc de Beauval finance et soutient un programme de conservation de ce petit singe dans son milieu naturel, le Proyecto Titi.

Au Zooparc de Beauval : un groupe vit dans l'ensemble de volières pour petits primates de la grande serre-vivarium (serre aux primates). L'espèce est présente depuis 2009  (et difficile à photographier, ces animaux étant très mobiles). Reproduction : oui, plusieurs naissances :

  • 1 le 06/10/2010 ;
  • 1 le 08/05/2011 ;
  • 2 le 02/12/2019.

Le savez-vous ?

  • ses noms dans d'autres langues sont évocateurs : Cotton-top tamarin (le Tamarin à tête de coton) en anglais, Lisztaffe (en référence à la coiffure du compositeur Franz Liszt !!!) en allemand, tandis que l'espagnol parlé en Colombie (son pays d'origine) lui donne les appellations de Tití piel roja (« tamarin à poils roux »), mico tití cabeza blanca (« à tête blanche »), tití leoncito (« petit lion »), tití cabeza de algodón (cf. le nom anglais). Quant à son nom scientifique, il signifie littéralement "aux pieds enflés" (oedipus = aux pieds enflés = cf. le personnage mythique d'Oedipe dans le mythe grec), par allusions à ses pieds et mains munis de longues griffes.
  • c'est un des rares singes à partager sa nourriture, une caractéristique qu'il partage avec d'autres tamarins sud-américains (notamment le Tamarin-lion doré), les Titis et Douroucoulis (autres espèces d'Amérique du Sud), les Gibbons et les Chimpanzés ;
  • une seule femelle (rarement deux) peut se reproduire au sein d'un groupe ; les autres ne se reproduisent pas et n'ovulent même pas en présence de la dominante (par contre leurs cycles naturels reprennent quand elles sont placées hors de leur groupe natal et exposées à des mâles étrangers !).
Publicité
Publicité
Commentaires
Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval

Bienvenue dans Zootographe, un blog photo dédié au Zooparc de Beauval, un parc animalier dans lequel je me rends régulièrement. Ceci N'EST PAS un blog officiel de ce parc.

Publicité
Newsletter
Publicité