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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
10 décembre 2020

Le Condor des Andes

1 (10335)Le 20/08/2017.

Nom scientifique : Vultur gryphus

Classe : Oiseaux

Ordre : Accipitriformes

Famille : Cathartidés

Description : très grand rapace, quasiment impossible à confondre sauf s'il est vu de très loin (on peut alors le prendre pour un Urubu, rapace charognard de taille un peu plus petite). Tête et cou glabres (comme pour la plupart des vautours), mais collerette blanche fournie à la base du cou. Bec en forme de crosse, large, crochu et tranchant.

Longueur : 1 à 1,3 m.

Envergure : 2,7 à 3,5 m.

Poids : 11 à 15 kg (mâle) ; 6 à 14 kg (femelle). C'est un des rares rapaces chez qui la femelle est plus petite que le mâle.

Durée de vie : 50 ans (en liberté), plus de 70 ans (en captivité).

Aire de répartition : Amérique du Sud, le long de la cordillère des Andes et des côtes du Pacifique. Les Condors sont extrêmement rares au Nord de leur aire de répartition (Colombie et Venezuela), plus abondants au Sud.

Habitat : surtout montagnes (de 3.000 à 5.000 mètres d'altitude), mais peut descendre jusqu'au bord de la mer dans certaines régions.

Comportement : il vole en suivant les courants ascendants, comme les autres vautours et divers grands oiseaux (cigognes, pélicans...).

Les Condors vivent en groupes sous la conduite d'un mâle dominant, l'apu, qui donne le signal de la curée.

Ils suivent aussi les vols d'autres espèces de vautours et de corvidés en quête de charognes. Inversement, d'autres rapaces et même des mammifères charognards suivent les déplacements des Condors.

Comme tous les charognards, les Condors jouent un grand rôle pour la régulation de l'équilibre écologique en limitant la propagation des maladies.

Alimentation : carcasses, le plus souvent de grands animaux (cerfs, bovins, lamas...). Au bord de la mer, il mange des cadavres d'otaries, d'oiseaux de mer, de poissons... mais aussi des oeufs. Il mange très peu de proies vivantes (des animaux très jeunes, malades ou de petite taille comme des souris, des lézards, des insectes). Son orteil postérieur est situé trop haut pour lui permettre d'attaquer, d'immobiliser ou de déchiqueter une proie qui offre quelque capacité de résistance. Il mange 900 grammes de viande par jour en moyenne mais peut jeûner 1 à 2 semaines en l'absence de nourriture.

Reproduction : les jeunes peuvent se reproduire entre 5 et 7 ans, la femelle pond un seul oeuf tous les deux ans. Les couples s'apparient pour la vie, ils construisent un nid rudimentaire sur une barre rocheuse.

Statut IUCN : vulnérable

Menaces et protection : l'espèce est classée comme "vulnérable" en raison de la perte de son habitat, et aussi de l'intoxication par des carcasses empoisonnées. Elle compte environ 10.000 individus dans la nature aujourd'hui.

Son commerce international est interdit (espèce inscrite à l'annexe I de la Convention de Washington ou CITES).

Le Condor des Andes fait l'objet de plusieurs programmes d'élevage en captivité, et aussi de réintroduction : en Argentine, la fondation Bioandina en a déjà réintroduit 51, dont certains se sont déjà reproduits à l'état naturel. Ce programme fait partie des programmes soutenus par le Zooparc de Beauval.

Au Zooparc de Beauval : 1 couple est présenté de manière permanente depuis 2013, d'abord dans une des volières à rapaces situées derrière la serre aux oiseaux, puis dans une nouvelle volière proche de l'amphithéâtre de vol libre sur le sentier vers le restaurant "Le Kilimandjaro" (depuis l'été 2015, en cohabitation avec d'autres espèces d'oiseaux des Amériques). Plusieurs oiseaux sont également présentés à l'occasion des spectacles de rapaces, et ce depuis de nombreuses années. Reproduction : je n'ai pas d'information sur la reproduction de cette espèce à Beauval, mais elle n'est pas impossible.

1 (1611)Le 19/09/2014.

Le savez-vous ?

  • c'est l'un des plus grands rapaces du monde, et le plus grand oiseau du continent américain ;

  • d'après les restes fossiles connus, l'espèce est connue depuis le Pliocène (-2,6 millions d'années) ;
  • sa place dans la systématique est controversée (comme celle de tous les vautours américains) : certains auteurs classent ce groupe aux côtés des autres rapaces diurnes (aigles, faucons...) parmi les falconiformes, d'autres ont tendance à les classer parmi les cigognes et hérons (une hypothèse récente, mais qui tend elle-même à être abandonnée...) ;
  • il ne porte pas de plumes sur la tête car celle-ci est souvent couverte de sang pendant ses repas, et également très difficile à nettoyer ;
  • s'il mange trop, il sera incapable de s'envoler et devra digérer à terre (il s'immobilisera et ouvrira alors ses ailes), ou même régurgiter son repas en cas d'alerte !
  • l'on a cru un temps (comme à propos des aigles en Europe) que les condors étaient capables d'enlever des moutons, des chèvres ou même des enfants ; en fait ces récits sont totalement irréalistes, le condor n'étant pas capable de saisir des proies avec ses pattes, et à plus forte raison de les transporter dans les airs ;
  • pour se rafraîchir, le Condor des Andes peut s'arroser les pattes avec des fientes très diluées et liquides ("urohidrose"). Ce comportement se retrouve chez quelques autres espèces d'oiseaux parmi lesquels les autres Vautours américains (Vautour-pape, Urubus...), les cigognes, etc...
  • son nom vient du mot quechua (langue amérindienne qui fut celle des Incas) kuntur qui désigne précisément cet oiseau ;
  • il était vénéré des Incas pour qui il représentait le dieu de l'Air. Il incarne la pureté et la simplicité chez les Indiens de Patagonie. Aujourd'hui, il reste un symbole national pour plusieurs pays sud-américains modernes : le Pérou, l'Argentine, la Colombie, la Bolivie, l'Equateur, le Chili et se trouve sur les armoiries de certains d'entre eux : il symbolise en effet pour ces pays les horizons sans limites, la force, la grandeur et les richesses naturelles ;
  • la forme de cet oiseau a inspiré le plan de la cité de Machu Picchu (les Incas donnaient à leurs cités la forme de leurs animaux sacrés), et un temple situé dans cette cité comporte des effigies de condors composées à partir de roches taillées et de pierres naturelles ;
  • une constellation lui était dédiée dans l'astrologie inca, correspondant à la partie orientale de "notre" constallation du Scorpion ;
  • la mystérieuse civilisation Nazca (qui vécut dans les déserts proches de la côte péruvienne) a tracé un gigantesque dessin de condor sur le sol. D'autres représentations de cet oiseau sont innombrables dans l'art précolombien andin ;
  • l'on en trouve des effigies sur de nombreuses oeuvres des peuples précolombiens et, à une époque plus récente, le sculpteur animalier français François Pompon en a réalisé plusieurs statues et statuettes... dont l'une orne sa propre tombe, en Bourgogne !!!
  • les Péruviens pratiquent une fête étrange dite fête du Yawar dans laquelle le Condor joue un rôle central : un de ces oiseaux est attaché au dos d'un taureau. Le premier représente les Indiens, le second les conquistadores et le rituel symbolise la revanche des premiers sur les seconds. Excité par les participants, l'oiseau se débat et assène des coups de bec au bovin, puis il est libéré.
  • à l'époque moderne, la symbolique du Condor a été reprise pour désigner plusieurs compagnies aériennes, des équipes sportives mais aussi des choses moins sympathiques, associées à des régimes dictatoriaux voire totalitaires, comme l'opération Condor (coup d'Etat de Pinochet au Chili) ou la légion Condor (force aérienne de l'Allemagne nazie).
  • le Condor a même conquis la mer : son effigie se retrouve sur les figures de proues de plusieurs voiliers nationaux comme les navires-écoles Esmeralda au Chili ou Guayas en Equateur.
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