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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
6 mai 2019

La Cigogne blanche

1 (743)

Le 19/04/2013.

Nom scientifique : Ciconia ciconia

Classe : Oiseaux

Ordre : Ciconiiformes

Famille : Ciconiidés

Description : grand échassier très caractéristique. Mâle et femelle se ressemblent, ils ont le plumage blanc, excepté les primaires et les secondaires qui sont noires. Longues pattes et bec aiguisé, tous deux de couleur rouge vif.

Les jeunes ont le bec et les pattes rouge foncé.

Longueur : 100 à 115 cm.

Hauteur : 1 à 1,2 m.

Envergure : 155 à 215 cm.

Poids : 2,3 à 4,4 kg.

Durée de vie : 35 ans (en captivité). Le record observé dans la nature est de 39 ans.

Aire de répartition : elle niche en Europe (les populations les plus importantes nichent en Espagne, Pologne et Ukraine), en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Ouest (Turquie, Iran, Kazakhstan...), avec une petite population isolée en Afrique du Sud. Elle effectue de longues migrations (usuellement plusieurs milliers de kilomètres) hiverne en Afrique, en Inde, parfois aussi en Europe du Sud (y compris en France).

Habitat : campagnes avec zones humides, pâturages et cultures, du niveau de la mer à 2.000 mètres d'altitude (Arménie). En hivernage, elles fréquentent aussi les steppes et les savanes.

Comportement : la Cigogne blanche se nourrit au sol, souvent en groupes, elle peut passer des heures à arpenter la surface des champs et des marais en quête de nourriture.

Elle n'a quasiment pas de prédateurs naturels. Les Cigognes blanches peuvent se rassembler en groupes très nombreux (plusieurs milliers), surtout en migration et sur les aires d'hivernage.

Localement, elles se réunissent en colonies de plusieurs nids en période de reproduction : les jeunes reproducteurs occupent des nids situés à la périphérie, tandis que les couples âgés occupent les places centrales, là où le succès est meilleur !

Il peut y avoir des combats - parfois sanglants - entre mâles pendant la période de reproduction.

Il arrive fréquemment que les Cigognes jettent leur tête en arrière, à plusieurs reprises : ce rituel peut avoir lieu dans de nombreuses circonstances, comme après l'accouplement, comme attitude de menace ou même par les oisillons.

Le cri de la Cigogne est un claquement de bec : on dit qu'elle craquette. Les oisillons poussent aussi des sifflements secs, des pépiements et des miaulements, surtout pour réclamer de la nourriture. Mais les Cigognes sont plutôt silencieuses en dehors des périodes de reproduction et d'élevage des jeunes.

La Cigogne blanche marche lentement, de manière majestueuse. Elle peut rester longtemps sur une seule patte, se lissant le plumage au sommet d'un édifice, d'un arbre, au sol ou sur son nid.

La Cigogne blanche peut atteindre la vitesse de 45 km/h en vol. Elle bat lentement des ailes, avant de rejoindre des courants thermiques qui la porteront jusqu'à de grandes hauteurs.

Les Cigognes sont réputées migratrices, pourtant il leur arrive de devenir résidentes à l'année si elles trouvent de la nourriture en quantité suffisante.

1 (8263)En vol dans le spectacle "Les Maîtres des Airs", le 21/05/2017.

Alimentation : insectes (coléoptères et orthoptères), crustacés (écrevisses, etc...), mollusques, lombrics, crustacés, scorpions (dans les pays semi-désertiques), poissons (dont anguilles), grenouilles, têtards, petits reptiles (lézards, couleuvres...), mammifères (campagnols, taupes, musaraignes...), oiseaux, oeufs, parfois détritus.

Reproduction : la Cigogne blanche est un oiseau monogame, le couple peut être fidèle sur plusieurs années.

Le couple construit un nid de branches en hauteur sur un arbre, un bâtiment ou toute autre structure artificielle (pylône électrique...), qui peut durer de nombreuses années et prendre des proportions gigantesques (il peut atteindre 250 kg et mesurer 1,5 m de diamètre). Il n'y a qu'une couvée par an. Généralement, le mâle arrive au nid quelques jours avant la femelle, et refait le nid en l'attendant.

Quelquefois, les nids sont groupés, formant des colonies lâches.

La parade nuptiale comprend un grand nombre de postures associées à des claquements de bec.

La femelle pond 4 oeufs (parfois de 1 à 7) à intervalles de 2 jours. Exceptionnellement les pontes peuvent comprendre 5 oeufs (observé en 2018 dans le Territoire de Belfort).

Les oeufs pèsent 96 à 129 grammes, sont couvés par les deux parents et éclosent au bout de 32 à 34 jours.

Pesant 75 grammes et couverts d'un duvet blanchâtre et clairsemé à l'éclosion, les jeunes quittent le nid au bout de 58 à 64 jours et continuent d'être nourris par les parents durant 1 à 3 semaines de plus. Ils acquièrent leur plumage adulte à leur deuxième été. Une météorologie froide et humide est défavorable à la survie des poussins. Les cigogneaux ne s'attaquent pas entre eux, et le mode de nourrissage par les parents (régurgitation de grandes quantités de nourriture dans le nid) ne permet pas que les poussins les plus forts se nourrissent au détriment des autres mais il arrive que les parents tuent les poussins les plus faibles ou les plus petits (cet infanticide semble être un moyen de réduire la taille des couvées lorsque les conditions sont mauvaises, mais il est rarement observé).

Les parents nourrissent leurs petits en régurgitant de la nourriture dans le nid, que les poussins picorent. Les jeunes sont nourris toutes les 2 heures à l'âge de 2 ou 3 semaines.

Le premier vol a lieu à l'âge de 55 à 60 jours.

La maturité sexuelle est atteinte à 4 ou 5 ans.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : la vie de cette espèce est étroitement liée aux activités humaines, en Europe tout du moins. Après avoir progressé au Moyen Âge (grâce aux défrichements qui lui ont ouvert de nouveaux habitats : elle atteignait alors des pays d'où elle a disparu depuis des siècles comme l'Ecosse et le Nord de la Suède), elle a sévèrement diminué au 19ème et surtout dans les trois premiers quarts du 20ème siècle, sous l'effet de la destruction des zones humides, des changements dans les pratiques agricoles, de l'usage des pesticides, de la chasse, de la collision avec les lignes électriques et aussi d'aléas naturels comme la sécheresse en Afrique : à l'époque, sa population française était tombée à 9 couples, tous alsaciens. Depuis les années 1970, elle bénéficie d'une protection active (incluant la sécurisation des ouvrages électriques, la protection de son milieu de vie, la création de plates-formes de nidification artificielles...) et de programmes de réintroduction qui ont fait remonter ses effectifs dans la plupart des pays d'Europe. Aujourd'hui, ses effectifs mondiaux sont en augmentation et elle est classée "préoccupation mineure" soit le plus faible degré de menace : la population globale est estimée entre 500.000 et 520.000 individus. En Europe, l'on trouve 52.000 couples en Pologne, plus de 33.000 en Espagne, 30.000 en Ukraine... et 1.750 couples en France. L'espèce est protégée par la législation française et européenne, ainsi que par plusieurs traités et conventions internationaux.

Au Zooparc de Beauval : plusieurs individus sont présentés dans un pré en contrebas de la fauverie, ils voisinent avec diverses espèces d'oiseaux : paons, grues, etc... Depuis 2014, un groupe important participe au spectacle "Les Maîtres des Airs" ; à cette occasion il arrive souvent que des couples de Cigognes se posent momentanément dans les enclos des alentours. Reproduction : oui, fréquemment (des poussins sont souvent visibles à la nurserie au printemps), par exemple :

  • 13 entre le 18/04 et le 25/05/2016 ;
  • 1 le 17/05/2018.

Le savez-vous ?

  • bien qu'il s'agisse d'une grande migratrice, elle évite de voler sur de longues distances en mer (car les courants ascendants qu'elle emprunte ne se forment pas au-dessus de l'eau), sauf en cas d'accident (tempête, etc...). C'est pourquoi la grande majorité des oiseaux européens passe par deux points pour franchir la Méditerranée : Gibraltar (pour les oiseaux de l'Ouest) et le Bosphore (pour ceux de l'Est).
  • elle était associée à l'âme (le Bâ) chez les anciens Egyptiens, et son nom hébreu (chasidah) dérive de "chesed" (la gentillesse, la miséricorde), l'oiseau étant réputé serviable. Les mythologies grecque et romaine tenaient aussi les Cigognes pour des modèles de piété filiale. Une loi grecque appelée Pelargonia, du grec ancien « πελαργός » (pelargos) désignant cette cigogne, exigeait des citoyens qu'ils prissent soin de leurs parents âgés.
  • annonçant le printemps et mangeuse de serpents, c'était un oiseau de bon augure pour les Grecs anciens et les Romains. Plus tard, les civilisations européennes et islamiques lui ont prêté une répuration positive : aux alentours de l'An Mil, la construction de la cathédrale de Strasbourg, interrompue par le foudroiement de l'édifice, ne fut reprise que lorsqu'un couple de Cigognes décida d'y nidifier ; en Allemagne, la présence d'un nid sur une maison était censée protéger des incendies ; en Europe de l'Est, un nid de Cigognes sur une maison apporte l'harmonie à la famille et garantit de bonnes récoltes, dans ces pays les Cigognes sont aussi réputées prédire le temps (un oiseau qui tient sur une patte est signe de froid, mais c'est une météo ensoleillée qui est prédite s'il claque du bec) et tuer une Cigogne portait malheur. Toutefois elles ont parfois été persécutées : c'est le cas au début du 19ème siècle, lorsque les Grecs chassèrent de leur pays les Turcs (qui vénéraient les Cigognes).
  • dans de nombreux pays, elles apportent les bébés (et en Orient, un seul regard de l'oiseau suffirait à rendre une femme enceinte...). Les mythes slaves et germaniques prêtent à la Cigogne la faculté de faire naître les âmes. Son nom néerlandais, Ooievaar, dérive de l'allemand odebaar, littéralement "le transporteur d'âmes". L'on trouve toujours cette association dans les faire-part de naissance, les publicités ou encore dans des bandes dessinées et films pour enfants (les Schtroumpfs, Dumbo...). L'association entre cigogne et naissances peut s'expliquer de diverses manières : pudeur par rapport au sexe (notamment quand il on en parle à des enfants...), association de l'oiseau aux divinités païennes de la maternité (Junon, Ilithyie) et/ou au Saint-Esprit chrétien, de plus la Cigogne s'y prête bien par sa couleur (à dominante blanc pur), ses dimensions (elle est assez grande pour qu'on l'imagine transporter un nouveau-né) et son vol à haute altitude ("entre la Terre et le Ciel").
  • la consommation de sa viande est interdite dans l'islam et le judaïsme.
  • il est déjà arrivé que l'on observe, en Europe, des Cigognes revenant vivantes de migration avec des pointes de flèche africaines fichées dans le corps. Ces faits insolites ont permis de comprendre le phénomène de la migration des oiseaux.
  • pendant plusieurs siècles, les Cigognes étaient réputées vivre uniquement dans les pays avec une forme de gouvernement républicaine !
  • on retrouve notre sympathique Cigogne dans de nombreux blasons de cités, de familles... et elle est l'oiseau emblématique de l'Alsace, de la Lituanie et de la Biélorussie.
  • mâles et femelles ne présentent pas de différence apparente, pourtant les premiers sont plus grands que les secondes.
  • on lui prête l'invention du clystère (croyance également associée à l'Ibis).
  • c'est l'un des rares oiseaux à avoir conservé un pénis.
  • le motif noir et blanc des ailes de la Cigogne se retrouve chez plusieurs oiseaux de grande taille : le Pélican blanc, le Tantale africain, le Vautour percnoptère, etc...
  • pour se rafraîchir, la Cigogne blanche peut s'arroser les pattes avec des fientes très diluées et liquides ("urohidrose"). Ce comportement se retrouve chez quelques autres espèces d'oiseaux parmi lesquels les Vautours américains (Condors, Urubus...).
  • les Cigognes sont capables d'utiliser des outils : par exemple elles savent essorer de la mousse avec leur bec pour faire goutter de l'eau dans celui de leurs poussins.
  • à la fin de la période de reproduction, une famille de Cigognes a besoin d'une quantité élevée de nourriture : jusqu'à 4 kg de petits animaux.
  • la Cigogne blanche peut voler des proies aux oiseaux rapaces comme les Busards, ou à l'inverse se faire dépouiller par ces derniers !
  • le nid de la Cigogne fournit un habitat pour un grand nombre d'oiseaux qui peuvent y nicher à leur tour : Moineaux, Choucas, Etourneaux, Bergeronnettes, Rougequeues, Chouettes chevêches, Faucons crécerelles, Rolliers d'Europe...
  • le "bec-de-cigogne" désigne une plante (le géranium, dont le nom signifie "bec-de-grue" en latin) dont le fruit ressemble également à un bec d'échassier. Le nom d'une autre plante bien connue, le pélargonium (que les jardiniers confondent d'ailleurs avec le géranium) provient du grec "πελαργός" (pelargos) qui signifie aussi "la Cigogne".
  • l'institution de lois protectrices des Cigognes n'est pas un fait récent. En Grèce antique, en tuer une était puni de mort !
  • en France, cet oiseau est couramment associé à l'Alsace mais depuis quelques années, il niche dans de nombreuses autres régions, notamment sur le littoral atlantique (Gironde, Charente-Maritime, Vendée, etc...).
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