Le Capucin à poitrine jaune

Dans les anciennes volières-cloches, le 24/01/2013 [note : ces volières ont été démontées dans l'hiver 2021-2022].

Nom scientifique : Sapajus xanthosternos (= Cebus xanthosternos, Cebus apella xanthosternos)

Synonyme : Capucin à tête chamois, Sapajou à poitrine jaune.

Classe : Mammifères

Ordre : Primates

Famille : Cébidés

Description : singe de taille assez petite au pelage court, dont la poitrine, le ventre et les avant-bras ont une couleur roux doré, le dos et l'arrière-train sont brun roussâtre ; face couverte d'un poil clair et peu abondant ; le reste du corps est de couleur brun noirâtre.

Face plate et ronde de couleur noir à rose, nez aplati, "houppette" de poils au sommet du crâne, barbe courte. Les mâles sont plus grands que les femelles, avec des canines plus longues et une crête sagittale (au sommet du crâne) développée.

Peu de variations individuelles, sinon au niveau de la couleur et du dessin de la face.

Son statut d'espèce à part entière est incertain : il est possible que ce soit une sous-espèce du Sajou apelle (Cebus apella), les différences physiologiques avec ce dernier (en-dehors du coloris) étant peu distinctes.

Le 20/08/2017.

Longueur (corps) : 35 à 49 cm.

Longueur (queue) : 37 à 49 cm.

Poids : 1,3 à 4,8 kg (mâle) ; 1,3 à 3,4 kg (femelle).

Durée de vie : 30 à 40 ans. Une espèce très proche, le Sajou apelle, peut vivre jusqu'à 45 ans en captivité.

Aire de répartition : Limitée à un secteur résiduel de la forêt atlantique de l'Etat de Bahia et à l'extrême Nord-Est du Minas Gerais (Brésil), entre le Rio Paraguaçu et le Rio Jequitinhonha.

Habitat : forêts tropicales humides et sèches, du niveau de la mer à 1.850 mètres d'altitude.

Comportement : ce primate est actif en journée.

Sa densité étudiée en milieu protégé (réserve de Una) est d'environ 11 individus au kilomètre carré. Leur coloration les rend difficiles à déceler dans le couvert forestier.

Il occupe les étages moyens et inférieurs de la forêt, jusqu'au sol.

Ils vivent en groupes lâches composés de 10 à 30 individus (les mâles étant plus nombreux que les femelles), cette vie sociale les aide à trouver de la nourriture et à mieux se protéger contre les prédateurs (lesquels sont les Jaguars, les Pumas, les Ocelots, les aigles et buses, les grands serpents voire les Caïmans dans les mares et les cours d'eau). A l'approche d'un prédateur, ils émettent des cris d'alarme, et ils disposent d'un répertoire vocal développé et très audible (jappements, grognements, gazouillis, sifflements, ronronnements...) pour communiquer entre eux. Ils utilisent aussi de nombreuses postures visuelles et tactiles, ainsi que des signaux chimico-olfactifs (afin de marquer leur territoire ou de signaler leur disponibilité sexuelle).

Le Capucin à poitrine jaune sait casser des noix en les frappant entre elles ou bien contre le tronc d'un arbre.

Il participe à la dispersion de nombreuses espèces de plantes dont il expulse les graines à travers ses déjections.

Il est quadrupède et dispose d'une queue préhensile.

Le 16/08/2019.

Alimentation : fruits, noix, fleurs, graines, nectar, pousses, baies, bourgeons, tiges, feuilles, insectes, araignées, grenouilles, petits reptiles, oeufs, oisillons, petits mammifères (dont chauves-souris !) et même des huîtres et des crabes au bord de la mer !

Reproduction : la période de reproduction peut avoir lieu toute l'année chez cette espèce. Mâles et femelles peuvent avoir plusieurs partenaires, de sorte que la paternité des jeunes est souvent incertaine. La gestation dure 150 à 180 jours, il n'y a qu'un petit par portée - très rarement des jumeaux, un cas rapporté par le primatologue Alcide Pissinati - qui pèse entre 250 et 290 grammes à la naissance. C'est surtout la mère qui s'occupe de son bébé ; celui-ci passe les 2 ou 3 premiers mois de sa vie agrippé sur son dos, il est complètement sevré à l'âge de 11 mois. A l'adolescence, les jeunes femelles restent dans le groupe familial, les mâles le quittent entre 2 et 4 ans. Les femelles peuvent se reproduire à 4 ou 5 ans, les mâles entre 6 et 8 ans. L'intervalle entre deux mises bas est d'environ 22 mois.

Statut IUCN : en danger critique d'extinction

Menaces et protection : l'espèce est classée "en danger critique d'extinction", c'est à dire parmi les espèces les plus menacées au monde (classée parmi les 25 espèces de primates les plus menacées).

Elle a subi historiquement la destruction de son habitat (la Forêt Atlantique, défrichée dès le XVIème siècle et qui ne subsiste plus qu'à l'état de poches résiduelles très fragmentées, aujourd'hui cet habitat est considéré comme l'écosystème le plus menacé du Brésil). Elle souffre aussi de la chasse pour la viande et du commerce illégal des animaux de compagnie. Avec sa coloration brillante, il est facile à repérer par les chasseurs et convoité par les collectionneurs.

Elle ne survit plus que dans quelques réserves protégées (dont celle de Una qui accueille la plus grande population, forte de 185 têtes, ainsi que d'autres espèces en danger comme le Tamarin-lion à tête dorée, également élevé à Beauval). On trouve aussi cette espèce dans le parc d'Etat de Condurú, les stations de recherche biologique de Canavieiras et de Lemos Maia, la réserve privée de Capitão, etc... (Etat de Bahia) et la réserve de Mata Escura (Minas Gerais). Au total moins de 3.000 animaux survivraient à l'état sauvage, et la population aurait diminué drastiquement (-80%) dans les 50 dernières années.

Un programme d'élevage conservatoire a été initié par la station de primatologie de Rio de Janeiro dès le début des années 1980, à partir d'animaux saisis dans des villages. Il s'est progressivement étendu au Brésil, puis en Europe (acquisition de quelques spécimens par le Zoo de Mulhouse en 1990, puis mise en place d'un programme d'élevage européen à partir de 2000).

Des populations captives sont élevées dans divers zoos européens (34 zoos dont 9 en France selon Zootierliste, d'après les données de janv. 2024), brésiliens (au moins dans les Zoos de Belo Horizonte et Sao Paulo, Bioparc de Rio et Centre de primatologie de Rio-Guapimirim), 1 parc mexicain (Zoo de Guadalajara) et 1 colombien (Zoo de Cali) : elles comptaient 85 individus en 2004. Le commerce de l'espèce, inscrite à l'annexe II de la convention de Washington (CITES) depuis 1977, est réglementé.

Dans les années 2000 les parcs zoologiques européens ont financé une opération de recensement des Capucins en milieu naturel et la pose de pièges photographiques, qui ont permis d'obtenir les premières images de Capucins prises à l'état sauvage. Des colliers émetteurs ont été posés sur plusieurs singes pour suivre leurs mouvements. L'ensemble de ces outils permet de mieux connaître l'écologie et les dynamiques de population de cette espèce, indispensables à l'adoption de toutes mesures de protection.

La conservation du Capucin à poitrine jaune est bénéfique pour tout l'écosystème de la Forêt Atlantique qui est extrêmement riche en biodiversité, dont 14 espèces de primates endémiques et 20.000 espèces de plantes (on parle ici "d'espèce parapluie" dont la protection est utile à la préservation de nombreuses autres espèces).

Au Zooparc de Beauval : présenté depuis 2009, un petit groupe d'une demi-douzaine de ces singes rares et menacés vit dans une installation de la zone singerie composée de 2 îles et d'un bâtiment de nuit reliés entre eux par des pontons (nouveaux agrès posés en janvier 2023). Avant l'été 2016 ils vivaient dans les anciennes volières "en cloche" bordant le pré aux Grues et aux Cigognes. Reproduction : quelques naissances :

• 1ère le 28/03/12 et 1 autre dans le courant de l'année 2012 (source : Zootierliste) ;
• 2 en 2013 ;
• 1 le 23/08/2015 ;
• 1 en 2018 (source : Zootierliste).

Le 21/02/2015.

Le savez-vous ?

• il est capable de sauter sur une distance de 10 mètres à l'horizontale ;
  
• il peut s'hybrider avec des espèces proches comme le Sapajou à crête Sapajus nigritus, avec lequel il partage un habitat commun sur les rives du fleuve Jequitinhonha dans l'extrême Nord-Est de l'Etat du Minas Gerais.