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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
19 avril 2023

Le Tamarin-lion doré

1 (214)Le 21/02/2013.

Nom scientifique : Leontopithecus rosalia

Synonymes : Singe-lion doré, Petit Singe-lion.

Classe : Mammifères

Ordre : Primates

Famille : Callitrichidés

Description : petit primate impossible à confondre avec sa fourrure dorée et sa crinière qui lui ont valu son nom. Les nouveaux-nés ont un pelage plus clair. Face et mains nues et sombres, doigts longs et fins terminés par des griffes, queue très longue, dents pointues.

Longueur (corps) : 20 à 33,6 cm.

Longueur (queue) : 31 à 40 cm.

Poids : 437 à 710 g (mâle) ; 361 à 794 g (femelle).

Durée de vie : 8 à 9 ans (dans la nature) ; 14 à 15 ans (en captivité).

Aire de répartition : Sud-Est du Brésil, dans une petite région proche de Rio de Janeiro.

Habitat : forêts tropicales (Mata Atlântica), entre le niveau de la mer et 300 mètres d'altitude, exceptionnellement jusqu'à 550 mètres. Il vit surtout dans la forêt primaire, et peu ou pas dans les forêts secondaires ou de plantation.

1 (12762)Dans une des volières extérieures de la serre des primates, le 24/04/2018.

Comportement : il s'associe avec le Ouistiti à pinceaux (ou Ouistiti du Nordeste, Callithrix jacchus) dans son milieu naturel où son territoire mesure entre 36 et 123 ha. Les groupes de Tamarins-lions dorés défendent leurs territoires avec des cris, des signaux olfactifs et visuels, mais compte tenu de la taille des territoires et de la dispersion des sources de nourriture et des abris, il est rare que les habitats de deux groupes se chevauchent.

Il est diurne, actif 12 heures par jour, et surtout arboricole (fréquemment rencontré entre 5 et 30 mètres au-dessus du sol), bien qu'il puisse descendre à terre notamment pour explorer l'humus. Au lever du jour, le mâle adulte est le premier à se lever pour prendre un bain de soleil, il est ensuite suivi par toute sa famille ; les activités de la journée alternent entre repas, siestes, séances d'épouillage et jeux pour les plus jeunes. Quand la nuit tombe, ils regagnent un abri placé en hauteur (le plus souvent, entre 11 et 15 mètres de haut) dans un trou d'arbre, un bouquet de lianes denses ou le creux d'une broméliacée (famille de plantes tropicales, apparentée à l'ananas), chaque famille dispose d'une vingtaine de trous mais seuls 2 ou 3 sont régulièrement occupés. Le mâle adulte est le dernier à y entrer. Ils se déplacent fréquemment d'un nid à un autre pour réduire les risques de prédation.

La structure sociale est variable  les groupes comportent 2 à 8 membres - parfois jusqu'à 16 -, mais peuvent être composés de plusieurs individus adultes des deux sexes et leurs jeunes (avec un seul couple reproducteur), de "harems" avec un seul mâle et plusieurs femelles, ou même de groupes polyandres (une femelle et plusieurs mâles).

De plus, il existe chez les mâles mais aussi chez les femelles une hiérarchie entre dominants et dominés. Celle-ci dépend du sexe qui fonde le groupe, qui bénéficie d'une position dominante (qui se traduit par la préséance alimentaire) par rapport à l'autre.

A la maturité sexuelle (vers l'âge de 4 ans), les jeunes Tamarins quittent fréquemment leur groupe natal, surtout les mâles ; les femelles y restent plus fréquemment, devenant souvent les futures reproductrices du groupe qui accueille des mâles de l'extérieur.

Le Tamarin-lion doré se déplace en s'accrochant aux troncs ou bien à quatre pattes au sol ou le long de la végétation ; cette démarche fait plus penser à celle d'un écureuil que celle d'un primate. Avec ses griffes, il recherche sa nourriture sous les écorces et feuilles, dans le creux des plantes épiphytes ou dans l'humus.

Les Tamarins-lions dorés disposent d'un grand nombre de vocalisations (trilles, gémissements, gloussements, alarmes... 17 sons différents ont été recensés), ils communiquent aussi par des stimuli visuels (par exemple le regard fixe, les dents révélées, le dos arqué, le hérissement des poils et les battements de queue pour exprimer l'agression), des signaux olfactifs (marquage sternal et circumgénital) et tactiles.

Ils ont quelques prédateurs naturels : les Aigles, les Ocelots et les Boas constrictors sont les principaux.

Alimentation : omnivore, il se nourrit surtout de végétaux (fruits, feuilles, coeurs de palmiers, fleurs, nectar, sèves et gommes...), mais aussi d'invertébrés (blattes, criquets, papillons, larves de coléoptères, araignées y compris mygales, vers de terre, escargots), de lézards, de grenouilles et crapauds, d'oeufs d'oiseaux. Il boit en mettant la main à la bouche ou en lapant directement l'eau contenue dans le creux d'une branche ou dans le coeur d'une broméliacée. Les insectes représentent 10 à 15% de son régime alimentaire.

Par ailleurs son régime alimentaire varie au fil des saisons : plus de fruits et d'insectes en saison humide, plus de sève, nectar et petits vertébrés en saison sèche.

Reproduction : les groupes de Tamarins-lions dorés sont polygames ou polyandres, la monogamie étant rare. Toutefois la majorité des petits résulte de l'union du mâle dominant et de la femelle dominante. La parade se compose de reniflements, de séances d'épouillage mutuel et de mouvements rapides de la langue. La période de reproduction commence en mai.

Les petits, généralement des jumeaux mais parfois des triplés ou même quadruplés, naissent après une gestation de 125 à 132 jours. Les naissances ont lieu entre septembre et mars dans le milieu naturel (ce qui correspond à la saison la plus chaude et la plus humide). La mère transporte seule ses petits pendant les deux premières semaines de leur vie, puis elle les confie au père. Tous les membres de la troupe participent à l'élevage des jeunes (transport, toilettage, partage de la nourriture). Les individus mâles transportent plus souvent les jeunes mâles que les jeunes femelles. Les petits mangent des aliments solides dès l'âge de 3 semaines, ils se déplacent seuls à 5 semaines et exhibent leurs premiers comportements sexuels dès l'âge de 3 mois (marquage circumgénital et sternal, monte simulée) ! Toutefois ils ne peuvent se reproduire qu'à 2 ans et demi.

1 (4278)Un des adultes photographié le 11/06/2016, avec ses triplés nés 3 jours auparavant !

1 (18225)Bulle informative sur la naissance d'un Tamarin-lion en juillet 2019 (photo prise le 16/08/2019).

Statut IUCN : en danger

Menaces et protection : cette espèce classée "en danger" selon les critères de l'UICN, surtout à cause de la destruction de son habitat, qui a commencé à s'accomplir depuis plusieurs siècles dans le Sud-Est du Brésil. Elle ne subsiste que sur une petite fraction de son habitat originel (estimée entre 2 et 8% de celui-ci !), dans quelques réserves et aires protégées publiques (Poço das Antas et Fazenda União) et privées. Plus récemment il a été introduit dans quelques municipalités de l'Etat de Rio de Janeiro : Rio das Ostras, Rio Bonito, Casimiro de Abreu. Des corridors de forêt ont été replantés pour relier entre eux certains des massifs forestiers où cet animal subsiste.

Elle revient de très loin : en 1981, seuls 200 individus survivaient, et pas plus de 400 en 1995. Grâce aux mesures de protection entreprises en sa faveur, les effectifs de l'espèce ont augmenté jusqu'à 3.200 représentants dans la nature, plus 490 animaux en captivité dans 150 zoos à travers le monde : 69 parcs zoologiques en présentent en Europe et au Proche-Orient, dont 14 en France (source : Zootierliste ; données d'août 2022). En Europe, un programme d'élevage international a été mis en place pour sécuriser une population non consanguine hors de son habitat naturel, et susceptible d'y être réintroduite.

Elle est inscrite à l'annexe I de la convention de Washington (CITES), ce qui signifie que son commerce est interdit.

La protection de ce primate est d'autant plus importante qu'il participe à la dispersion de 96 espèces de plantes natives de la Forêt Atlantique, et donc à la régénération de la forêt.

1 (1131)Le 27/01/2014.

Au Zooparc de Beauval : un groupe reproducteur d'une dizaine d'individus a été présenté pendant longtemps dans la serre aux primates, au sein d'un ensemble de volières principalement dédiées aux ouistitis et tamarins (installation dotée d'une partie intérieure et une partie extérieure de taille à peu près équivalente : ils peuvent accéder aux deux sauf lorsqu'il fait trop froid, auquel cas ils restent à l'intérieur). Presque tous les spécimens (soit 7 individus de cette espèce rare) ont été victimes d'un vol (probablement destiné au marché noir) en mai 2015, seul un mâle (Maceio) a échappé à cette "razzia", il a été rejoint par une femelle durant l'été pour fonder à nouveau une colonie reproductrice.
Un nouveau groupe s'est recréé à partir de 2016.

Depuis le 17/12/2019 cette espèce a été transférée dans le Dôme équatorial : elle habite sur un ensemble d'îles surplombant le nouveau bassin aux Lamantins, en cohabitation avec d'autres primates néotropicaux.

Reproduction : nombreuses naissances, par exemple :

  • 2 jeunes nés 2 en 2013 ;
  • 2 le 21/03/2014 ;
  • 1 femelle "NINA" le 27/01/2016 (première naissance "post-vol" !) ;
  • des triplés (!!!) le 08/06/2016 ;
  • 2 le 13/02/2017 ;
  • 2 le 24/06/2017 ;
  • 2 début 2018 ;
  • 2 le 16/06/2018 ;
  • 2 le 23/02/2019 ;
  • 1 le 22/07/2019.

Le savez-vous ? 

  • ses doigts fins sont adaptés à la récolte d'insectes dans les creux d'arbres, sous les écorces ou l'humus.
  • son pelage doré peut ternir et s'assombrir en captivité, si la nourriture qu'on lui donne est trop pauvre en caroténoïdes.
  • ce singe a déjà été observé épouillant un Papegeai maillé (Deroptyus accipitrinus, un perroquet) dans le zoo de St Augustine (Floride) !
  • il préfère les fruits de couleur jaune aux autres, et les graines de forme oblongue.
  • il mord la base des lianes pour provoquer un écoulement de sève ;
  • bien qu'il soit très petit, c'est le plus grand représentant de la famille des Callitrichidés (Tamarins et Ouistitis) ;
  • ses mains sont terminées par des griffes et non des ongles. Avec des doigts longs et fins, ses mains sont parfaitement adaptées pour la "micromanipulation" d'objets ;
  • ce petit singe est capable de se servir d'outils : en captivité, il a été vu utilisant des rameaux et même l'antenne de son collier émetteur pour extraire des insectes sous l'écorce et pour se toiletter.

1 (13429)Le 16/09/2018.

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