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Zootographe - Blog non-officiel du Zooparc de Beauval
1 juillet 2020

L'Entelle ou Langur d'Hanuman

1 (1083)Groupe familial (photo prise le 27/01/2014).

Nom scientifique : Semnopithecus entellus

Synonymes : Entelle de l'Inde, Entelle des Indes, Entelle d'Hanuman, Houleman, Langur gris, Langur sacré, Semnopithèque entelle.

Classe : Mammifères

Ordre : Primates

Famille : Cercopithécidés

Description : singe d'assez grande taille, fin et élancé, au pelage gris-brun, beige ou chamois, ventre blanc.

Face plate et noire, avec arcades sourcillières proéminentes, surmontées de poils blancs formant une sorte de "casque".

Mains, pieds et partie interne des oreilles nues et sombres.

Il est doté d'une longue queue qui lui sert de balancier.

Les mâles sont légèrement plus grands que les femelles.

Longueur (corps) : 51 à 79 cm.

Longueur (queue) : 69 à 102 cm.

Poids : 13 à 18 kg (mâle) ; 9,9 à 11 kg (femelle). Le poids maximal est de 26,5 kg ce qui est considérable pour des primates n'appartenant pas au groupe des anthropoïdes (chimpanzés, gorilles, orangs-outans).

Durée de vie : 18 à 40 ans (espérance de vie plus élevée en captivité que dans la nature).

Aire de répartition : Asie du Sud (sous-continent indien). Les populations du Bangladesh semblent être issues d'un seul couple, historiquement introduit par des pèlerins.

Habitat : forêts tropicales et tempérées, broussailles, montagnes campagnes, villes et même déserts. Ils vivent du niveau de la mer à 4.000 mètres d'altitude, sont capables de s'adapter à de nombreux habitats et à des conditions climatiques très variées.

Comportement : les Langurs vivent en bandes le plus souvent composées d'un ou plusieurs mâles, de femelles et de jeunes ; il existe aussi des groupes de mâles célibataires. Ils sont principalement diurnes et se déplacent à terre tout autant qu'en hauteur, dormant au sommet des arbres, sur les toits des bâtiments et même des poteaux électriques.

Ces singes sont surtout quadrupèdes, mais ils grimpent et descendent souvent le corps dressé.

Les relations au sein d'un même groupe (surtout entre mâles) et entre groupes sont souvent empreintes d'agressivité, et l'infanticide est courant lorsqu'un nouveau mâle prend la tête du groupe et chasse l'ancien dominant. Parfois, les bébés peuvent aussi être kidnappés par des femelles appartenant à d'autres groupes. Plus pacifiquement, l'épouillage est aussi un rituel social chez les Langurs d'Hanuman.

Ils communiquent avec de nombreuses vocalises et des mimiques.

Il a plusieurs prédateurs : les félins (Léopards, Tigres), les canidés (Dholes, Loups et Chacals), les Ours à collier, les pythons et les rapaces.

Inversement, les mammifères herbivores comme les bovins et les cerfs profitent de la présence des Langurs, ramassant les fruits et feuilles que les singes font tomber.

Alimentation : feuilles, fleurs, fruits, bourgeons, herbes, aiguilles de conifères, cônes, pousses, racines, rhizomes, bambous, plus marginalement écorce, sève, insectes et terre voire charognes. Ils se nourrissent aussi d'aliments préparés par les humains en ville, dans les villages et les temples.

Reproduction : les accouplements ont lieu entre juillet et octobre, la gestation dure 200 à 212 jours. Entre février et avril, la femelle donne naissance à 1 petit, rarement à des jumeaux.

Les bébés naissent avec une fourrure brun foncé ou noire qui s'éclaircit progressivement jusqu'à devenir gris argenté (inversement, leur peau est pâle à la naissance et devient noire vers l'âge de 3 mois...). Pendant la première semaine de leur vie, ils s'agrippent au poil de leur mère et ne font que téter et dormir.

Les jeunes sont soignés par leur mère, mais aussi par les autres femelles du groupe. Ils peuvent courir et sauter à l'âge de 3 mois, sont sevrés entre 8 et 13 mois et prennent leur indépendance dans leur 2ème année (les jeunes mâles sont chassés, tandis que les femelles peuvent rester dans leur groupe natal).

Ils peuvent se reproduire vers l'âge de 7 ans.

Statut IUCN : préoccupation mineure

Menaces et protection : l'espèce n'est pas menacée en tant que telle, bien qu'elle subisse la déforestation et qu'elle décline localement. Surtout, ses capacités d'adaptation et la tolérance dont il bénéficie lui permettent de fréquenter les habitats créés par l'Homme tels que les villes.

On peut en trouver dans de nombreux parcs et réserves protégés (sanctuaires Achanakmar et Gomarda dans l'Etat du Chhattisgarh, parc national Bhitarkanika et sanctuaire Chandarka-Dampara dans l'Etat de l'Orissa, parc national de Betla-Palamau dans l'Etat du Jharkand, parc national et sanctuaire de Valmiki dans l'Etat du Bihar...), ainsi que sur des sites archéologiques ou touristiques comme les remparts de la ville de Jodhpur (Rajasthan) où ils sont très abondants : la seule ville de Jodhpur en compte un million.

L'espèce est protégée par la loi en Inde et au Bangladesh, elle est également inscrite à l'annexe I de la CITES (convention de Washington, qui réglemente le commerce des animaux menacés), ce qui signifie que son commerce est interdit.

Il est assez rarement présenté dans les zoos européens : seulement 16 parcs en ont (données Zootierliste, juillet 2020) dont 3 parcs français : La Teste (près d'Arcachon), Trégomeur (en Bretagne) et Beauval. Il paraît plus fréquent dans les parcs zoologiques du sous-continent indien.

1 (8514)Panneau d'information, photographié le 16/07/2017.

Au Zooparc de Beauval : un groupe reproducteur est usuellement présenté dans une volière au-dessus de la plaine asiatique. Par temps froid, on peut les voir depuis leurs loges de nuit près de l'entrée de la zone chinoise. Ils sont arrivés à Beauval en 2007 et ont séjourné un temps dans la serre des grands singes (dans une des volières intérieures actuellement occupées par les Orangs-outans). A la fin de l'hiver 2019-2020, le groupe a été transféré dans le Dôme équatorial (future volière destinée à une espèce incomparablement plus rare et menacée, les Langurs de Douc), le temps de la rénovation de leur volière dans la zone asiatique.

Reproduction : annuelle ou presque, par exemple :

  • TAPTI, femelle née le 05/12/2017 ;
  • KHUMBU, mâle né le 05/12/2017 ;
  • 1 en janvier 2018 ;
  • 1 au printemps 2018 ;
  • 2 au début de l'automne 2018 ;
  • 1 durant l'été 2019 ;
  • 2 dans la nuit du 16 au 17/10/2019 (1 mâle "RAKHI" et 1 femelle "RAKSHA" nés de la même mère, il s'agit de la première naissance geméllaire de l'espèce à Beauval).

1 (960)Le 19/09/2013.

Le savez-vous ?

  • dans leur pays d'origine, les Langurs d'Hanuman ne craignent pas l'Homme et s'aventurent jusque dans les villes où ils forment des colonies. Parfois, ils vont se servir dans les jardins ou même dans les paniers de pique-nique ! On les dresse aussi pour éloigner les Macaques rhésus, une autre espèce de singe qui fréquente les villes indiennes et cause de nombreuses nuisances. Bien qu'ils pillent parfois les cultures et les maisons, ils sont aussi entretenus dans des temples où ils vivent des offrandes des pèlerins.
  • il est vénéré par les Hindous comme la réincarnation du dieu-singe Hanuman qui, selon l'épopée sanskrite du Ramayana, participa à la libération de Sita, l'épouse du dieu Rama enlevée par le roi des démons.
  • c'est un naturaliste français, Louis Dufresne, qui a été le premier Occidental à avoir scientifiquement découvert l'espèce, et ramené des spécimens en Europe.
  • dans son estomac, le Langur d'Hanuman dispose d'un système pour détoxifier les feuilles dont il se nourrit.
  • le Langur d'Hanuman peut tolérer des températures de -7 à +46°C.
  • il peut sauter des distances de 3,6 à 4,7 mètres à l'horizontale et de 10,7 à 12,2 mètres en descente.

 

1 (6448)Le 12/02/2017.

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